Le 25 mars 1991, Mgr Marcel Lefebvre rendait son âme à Dieu. L’abbé Franz Schmidberger, alors Supérieur de la Fraternité Saint-Pie X, prononça l’homélie de ses funérailles quelques jours après en revenant sur les derniers jours avant son rappel à Dieu :
Le soir de la fête de saint Thomas d’Aquin, le 7 mars. Monseigneur célébrait à Ecône la messe pour les Amis et Bienfaiteurs du Valais. Il a donné ensuite une conférence sur la situation de l’Eglise et sur notre devoir dans le combat et les labeurs pour les institutions chrétiennes. Il se plaignait de douleurs du ventre et ne participait pas au repas.
Le jour suivant, il offrait pour la dernière fois le Saint Sacrifice, sur nos autels et malgré des douleurs sensibles il partait aussitôt pour Paris à une réunion des responsables de la Tradition.
En route son état de santé s’avérait alarmant. Après avoir passé la première partie de la nuit de vendredi à samedi dans un hôtel, il revenait à l’aube à Ecône avec M. Borgeat, son chauffeur. Sur sa propre demande il est hospitalisé à l’hôpital de Martigny. Les médecins supposaient d’abord une infection intestinale et le mettaient à la diète, prescrivant des infusions. Le lundi 11 mars, dans l’après-midi, je lui rendis visite. il était plein d’humour et les douleurs avaient diminué un peu. Je trouve injuste, dit-il à l’infirmière, que l’on ne me donne rien à manger et malgré tout je paye le même prix de pension. Vous faites une affaire avec moi ! Et se tournant vers moi, il dit avec un sourire, j’ai demandé à M. l’abbé Simoulin de bien préparer le caveau. Si je pouvais mourir comme ma sœur Jeanne, ce serait une belle mort. Et dans ce contexte, il me disait : Je vous appellerai, faisant sans doute allusion à ses derniers moments.
Je lui donnais les dernières nouvelles de la Fraternité, qu’il écoutait avec grand intérêt. C’était avant tout le projet d’une nouvelle maison généralice que je lui exposais, avec les raisons favorables à ce projet.
« Que Dieu bénisse ce projet », ce fut sa conclusion. C’est sur ces paroles que je l’ai quitté.
Au soir de ce même jour, M. l’abbé Simoulin, sur la demande de Monseigneur lui-même, lui donna l’extrême-onction.
Avec le scanner, les médecins diagnostiquèrent le 15 mars, une tumeur importante. Une opération s’avérait nécessaire. Le dimanche de la Passion, il put encore s’unir sacramentellement une dernière fois à la Victime de nos autels. L’opération se fit dans la matinée du 18 mars et se déroula tout à fait normalement. Trois grands kystes furent enlevés. Les analyses subséquentes révéleront leur nature cancéreuse. Quelques jours plus tard des problèmes cardiaques se manifestaient. C’est pourquoi notre patient fut gardé aux soins intensifs.
Le samedi précédant le dimanche des Rameaux, il confirmait à M. l’abbé Simoulin qu’il offrait ses souffrances pour la Fraternité et pour l’Eglise. Ce furent pratiquement ses dernières paroles.
Le dimanche des Rameaux, la fièvre montait à 40 degrés. Seuls les antibiotiques les plus forts arrivaient à la maîtriser. Monseigneur restait conscient, mais il perdit au cours de la journée du dimanche, la faculté de s’exprimer. Le soir, l’abbé Simoulin le visitait encore une fois vers 19 heures. Son état était très inquiétant. Et à 23 heures, l’hôpital prévenait Ecône que Monseigneur venait de subir une attaque, probablement embolie pulmonaire.
Toute la communauté du séminaire se rassemblait alors à la chapelle. L’abbé Simoulin se rendit à l’hôpital et pria au chevet de Monseigneur les paroles des agonisants. Monseigneur était dans le coma. Vers 1 H 15 le lundi, le téléphone sonnait à la Maison généralice. M. l’abbé Laroche nous annonçait que Monseigneur était à ses derniers instants.
Tandis que la communauté de la maison se rassemblait à la chapelle, je partais immédiatement à Martigny où j’arrivais à 3 H l5. Monseigneur était ranimé artificiellement. Les fonctions du corps se mouraient peu à peu. Vers 3 H 30, le médecin constatait la mort. Dans un dernier service d’amour, j’ai fermé les yeux de notre Père bien-aimé.
Il est certain que les fidèles attachés à la tradition de l’Eglise, quel que soit le chemin qu’ils ont choisi, lui doivent beaucoup. Si Mgr Marcel Lefebvre n’a pas été le seul à s’élèver et à faire face à la tempête qui a sécoué l’Eglise dans les années 1960… il a apporté une contribution majeure voulant conserver mais aussi transmettre le patrimoine liturgique et doctrinal qu’il avait reçu, ce trésor de l’Eglise qui a nourrit les âmes pendant des siècles. Deo gratias.
Mes chers Amis,
Je pleure avec vous tous: Mgr est un très grand Saint!!
Vous le pleurs ne sont pas tristes: c’est pour nous tus une immense joie spirituelle que d’avoir un si puissant intercesseur auprès de Dieu!
Fidèlement vôtre,
Le pauvre que je sais être,
M Jean-Paul Benoist
Sans Mgr Lefebvre et la Fraternité St Pie X la Messe de toujours et le sacerdoce traditionnel auraient disparu.
Il n’ y aurait plus que la religion moderne maçonnique et la nouvelle messe protestantisée.
Ne l’oublions jamais.
Nous devons une reconnaissance éternelle à Mgr Lefebvre.
Il n’y a maintenant plus aucun doute que notre Sainte Eglise remerciera un jour ce géant de l’Histoire, qui a sauvé la Messe de toujours et le Sacerdoce Catholique.