Mercredi, les responsables de l’association pro-vie espagnole « Derecho a vivir » (« Droit de vivre ») ont remis au Congrès espagnol 350 exemplaires d’un livre sur l’avortement et ses liens avec l’Holocauste, destinés à être remis à chacun des élus appelés à voter la loi espagnole sur la « santé sexuelle et l’avortement ». Une lettre de mise en garde les accompagne : ces livres portent des illustrations insoutenables, des images de fœtus démembrés photographiés dans les poubelles des cliniques d’avortement espagnoles.
Le livre du journaliste et historien Santiago Mata s’intitule D’Isadora à Bibiana. Le nouvel avortement et l’Holocauste, et s’ouvre sur une citation de Mme le ministre de l’égalité chargée du projet qui fait de « l’IVG » un droit pour les femmes jusqu’à 14 semaines de grossesse : « C’est un être vivant, évidemment, mais ce que nous ne pouvons pas faire, c’est parler d’être humain puisque cela n’a aucun fondement scientifique.
Outre les photos choc, dont celles prises à la clinique Isadora de Madrid, le livre propose notamment des réflexions sur les aspects financiers de l’industrie de l’avortement.
Il établit sans complexes des liens avec l’Holocauste nazie en arguant que les « sacrifices humains » sont à la base des sociétés qui s’y sont adonnées : « L’Holocauste servait de ciment de la prospérité et de moyen de financement pour les guerres du nazisme », écrit Santiago Mata : de même, le nouvel avortement est la « base » qui garantit la « prospérité du safe sex », entendu comme une relation qui puisse ne pas engendrer quelque lien que ce soit entre les personnes.
Chaque député devra donc réfléchir, comme l’y invite la lettre de Derecho a vivir : « Je vous prie de ne pas fermer les yeux et de ne pas tenter d’échapper à votre responsabilité devant un projet inconstitutionnel et aberrant, qui se passe des données scientfiques sur le commencement de la vie et qui abandonne les femmes à la violence de l’avortement. »
Montrer ce qu’est l’avortement, c’est l’idée des pro-vie aux Etats-Unis : « L’Amérique ne rejettera pas l’avortement tant que l’Amérique ne verra pas l’avortement », dit par exemple le P. Frank Pavone de Priests for Life (voir le blog de Daniel Hamiche, Americatho).
On a pu vérifier l’idée par les référendums irlandais et portugais : en Irlande, la campagne n’hésita pas à montrer l’avortement tel qu’il est, et le « non » au « droit » de mettre fin à la vie des tout-petits l’emporta. Au Portugal, on fit une campagne plus souriante, axée sur les droits de la femme, évitant de « stigmatiser » quiconque. L’avortement aujourd’hui légal au Portugal a déjà fait des milliers de victimes avec la complicité des pouvoirs publics.