L’Institut Jean-Paul II avait été purgé de ses meilleurs éléments pour devenir l’Institut théologique des sciences du mariage et de la famille. Il propose désormais des cours dispensés par des professeurs ouvertement favorables à la contraception dans certaines circonstances, ainsi qu’à la valorisation des actes homosexuels.
Recteur de l’Institut catholique de Paris (ICP) depuis 2011, Mgr Philippe Bordeyne, 61 ans, est nommé à partir de septembre président de l’Institut pontifical théologique Jean-Paul-II pour les sciences du mariage et de la famille.
Mgr Bordeyne, diplômé d’HEC, de la London Business School et de l’université de New York avant d’être ordonné prêtre en 1988 et de se lancer dans la théologie morale, est nommé pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois.
Le 27 août 2015, La Croix publiait un extrait d’une intervention dans laquelle Mgr Bordeyne remettait en cause l’encyclique du Bienheureux pape Paul VI Humanae Vitae (que nous avions commentée) :
« L’encyclique Humanae vitae enseigne que les méthodes naturelles de maîtrise de la fécondité sont seules licites. Il faut toutefois reconnaître que la distance entre la pratique des fidèles et l’enseignement magistériel s’est creusée. Est-ce pure surdité aux appels de l’Esprit ou le fruit d’un travail de discernement et de responsabilité chez les couples chrétiens soumis à la pression de nouveaux modes de vie ?
Les sciences humaines et l’expérience des couples nous enseignent que les rapports entre désir et plaisir sont complexes, éminemment personnels et donc variables selon les couples, et qu’ils évoluent dans le temps au sein du couple. Devant le devoir moral impérieux de lutter contre les tentations de l’avortement, du divorce et du manque de générosité face à la procréation, il serait raisonnable de renvoyer le discernement sur les méthodes de régulation des naissances à la sagesse des couples, en mettant l’accent sur l’éducation morale et spirituelle permettant de lutter plus efficacement contre les tentations dans un environnement souvent hostile à l’anthropologie chrétienne.
Dans cette perspective, l’Église pourrait admettre une pluralité de chemins pour répondre à l’appel général à maintenir l’ouverture de la sexualité à la transcendance et au don de la vie. Lorsque les couples “ont exercé ou exercent une paternité raisonnable et généreuse” (Congar, 1968) et qu’ils ont discerné devant Dieu leur devoir d’espacer les naissances, une première voie consiste à limiter les rapports conjugaux aux périodes infécondes, telles que les méthodes de régulation naturelle des naissances permettent de les observer. (…)
L’autre voie, dont la licéité morale pourrait être admise et le choix confié à la sagesse des époux, consisterait à user des méthodes contraceptives non abortives. S’ils décident d’introduire cette médecine-là dans l’intimité de leur vie sexuelle, les époux seraient conviés à redoubler d’amour mutuel. Celui-ci est seul à pouvoir humaniser l’usage de la technique, au service d’une “écologie humaine de l’engendrement”. »
Mgr Bordeyne avait été expert au Synode de 2015, et est parfaitement en phase avec l’enseignement de l’exhortation apostolique qui a suivi et qui a fait couler beaucoup d’encre : Amoris laetitia. On se souvient de son mépris pour la famille ” triangle petit-bourgeois d’un père, une mère et des enfants“.
Mgr Bordeyne succédera au théologien Pierangelo Sequeri, 76 ans. Ce dernier, avec l’épuration, n’a pas réussi à arrêter l’hémorragie des étudiants qui a suivi le changement d’orientation. Certains cours auraient perdu 90 % de leurs effectifs tandis que d’autres ont été supprimés faute d’inscrits suffisants.