Jet Bussemaker, secrétaire d’Etat néerlandaise à la Santé, s’était exprimée à la mi-novembre devant les députés sur la sous-déclaration d’euthanasies de nouveau-nés : un seul médecin a, à cette date, suivi le protocole administratif spécial mis en place pour ce genre de mises à mort médicales sans l’aval de l’intéressé. Mais on estime à une vingtaine le nombre de cas annuels.
La secrétaire d’Etat ayant réclamé plus de « transparence » de la part des médecins concernés, le journal médical Zorgkrant vient d’apporter une réponse en forme de revendication, puisée dans la thèse de Hilde Buiting, spécialiste de la mise en pratique des lois sur la fin de vie aux Pays-Bas. « Probablement ces déclarations ne se font pas parce que les directives actuelles ne sont pas en adéquation avec la pratique médicale autour des nouveau-nés gravement malades », assure le rédacteur de l’article. Et de citer Mme Buiting :
« Dans les directives actuelles il est établi qu’il doit nécessairement être question d’une grave souffrance actuelle du nouveau-né. Dans la pratique, les médecins ne visent pas uniquement la souffrance actuelle du nouveau-né malade, mais aussi les graves souffrances à prévoir dans l’avenir. Cette réalité devrait faire partie des considérations en vue de l’adaptation des directives. »
Autrement dit : c’est dans la pratique la qualité de vie future (forcément supposée) de l’enfant déjà né qui va conduire le médecin à le piquer…
Cas d’école d’un positivisme frénétique, cette phrase de Hilde Buiting :
« Dans la mesure où nous trouvons important aux Pays-Bas d’exercer un contrôle social sur la terminaison active de la vie des nouveau-nés, il va donc falloir adapter les directives. »
je lis votre papier
je ne m'étonne pas de votre sous-entendu qui semble approuver la vie d'un nouveau-né, même s'il est atteint de la pire des malformations ou maladie génétique ou autre, de la pire des situations suite à une réanimation forcenée…
la souffrance du nouveau-né? comment l'appréhender alors que ce nouveau-né ne peut pas s'exprimer?
c'est donc bien la souffrance due à une certaine qualité de vie envisagée qui est la seule à pouvoir raisonnablement être prise en compte?
la qualité de vie future du bébé étant évidemment liée à l'acceptation ou le rejet de son handicap par son entourage
et comment des parents pourraient accepter d'élever un bébé dont on sait la mort prochaine, ou une vie qui sera horrible et pour lui et pour son entourage…
un bébé n'est pas un être humain terminé, et sa “finition” dépend essentiellement de son entourage, lorsqu'il est normal à la naissance, encore plus lorsqu'un lourd handicap est connu…
positivisme “forcené”?
qu'est-ce que signifie pour vous?
un réalisme certain?
en quoi être réaliste serait-il un défaut?
ensuite, suite à un futur handicap connu, suite à une vie connue à l'avance brève, aux parents avec l'équipe médicale de se prononcer.
si les parents, particulièrement la mère (nourricière du bébé, qui, sinon, meurt), acceptent le handicap, à eux d'assumer
mais s'ils se sentent incapables de l'assumer, n'est-ce pas raisonnable et l'euthanasie n'est -elle pas préférable à un abandon, toujours possible, qui serait pire?
les médecins doivent choisir, avec les parents, la moins pire de solutions
lorsqu'on considérera enfin que la mort fait partie de la vie et que tous les enfants ne sont pas viables par nature, la vie ira mieux…
pourquoi s'acharner à prolonger des “survies”, contre nature?