La prochaine visite du Pape François en Irak suscite beaucoup d’espoir, mais aussi des réticences, si l’on en croit un article du National Catholic Register. Les chrétiens d’Irak sont certes heureux d’accueillir le Pape – qui réalise un projet conçu sous Jean-Paul II -, mais expriment certains doutes sur le “ton” qui sera employé lors de cette visite.
Ils voient d’abord le risque de visite organisée à des fins purement politique, dans la lignée de la Déclaration d’Abu Dhabi “sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence humaine”, signée par le Pape François et le Grand imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb, le 4 février 2019. Controversée, ladite déclaration ne prévoit en fait aucun plaidoyer concret pour les chrétiens persécutés. Le Pape François, qui passe à Mossoul, a par ailleurs manqué la chance de rendre visite à la seule visite ouverte de la ville. Il ne passera donc que quelques heures au total dans la Plaine de Ninive.
Quant au dialogue interreligieux, il est perçu avec une certaine méfiance du côté des chrétiens d’Orient en raison de sa dimension très abstraite en Occident. Selon un prêtre, “il est vu comme une préoccupation de l’Occident libéral avec une faible compréhension de la situation sur le terrain”. Au passage, combien de fois n’avons-nous pas croisé ces prêtres orientaux qui critiquent une vision très théorique du monde européen… En Orient, ce qui compte, c’est le vécu quotidien, non des colloques ou des pensum abstraits. Peut-être est-ce le défaut d’un dialogue qui peine sans cesse à s’enraciner et ne se limite qu’à des rencontres symboliques, trop peu suivies d’effets concrets, notamment pour les chrétiens.
Les conditions de la visite – en pleine crise de Covid – et les signes de résurgence d’un État islamique, qui n’a pas complètement disparu, font aussi craindre un report. Un attentat eu lieu à Bagdad en janvier dernier. Il y a une semaine, une attaque à la roquette a même fait un mort sur la base américaine d’Erbil (Kurdistan irakien), non loin de l’aéroport où le Pape doit arriver le 7 mars prochain. Autant de signes incertains. Mais après tout, c’est un pari. Et le Pape François veut oser.
Enfin, d’autres observateurs émettent des réserves sur certains acteurs du monde chrétien oriental. Il est de notoriété publique que certains prélats font parfois primer les intérêts de leur “clan” sur celui de L’Église ou sur celui de leur communauté lato sensu. Certains estiment que le Pape ne fait pas attention à certains comportements douteux. Tel prêtre nous confie sa douleur quant à certains comportements. Dans la crise actuelle de l’Église, il est triste de constater que les chrétiens d’Occident ont été rejoints par des prévarications constatées chez certains chrétiens d’Orient…
Bref, la visite du Pape sera suivie au détail près. Faudra-t-il redouter les prudences et les retenues qui pourront être de mises ? Mais surtout, quel sera l’impact de cette visite pour la vie des chrétiens qui, déjà, ne seraient plus que 200 000 en Irak ? Passées les embrassades et les effusions de la visite, il y aura le test du quotidien qui ne trompe pas. Ce ne sera pas la première fois qu’une visite papale risque de déboucher sur peu de changements concrets.
Que comptent moins d’un million de chrétiens restés en Irak pour un pape démagogue qui ne s’intéresse qu’à la culture “mainstream” partagée par des millions d’abrutis.
Les chrétiens d’Orient auraient dû demander à leurs cardinaux (il y en a bien peu) de présenter des “dubia” sur les déclarations faites il y a deux ans par le pape François 1er à Abou Dhabi.
Et puis on peut se demander valablement si ce pape dispose encore d’une légitimité et d’une crédibilité suffisantes pour exprimer un magistère digne de ce nom.
Je me sens trop impliqué affectivement dans la vie des irakiens pour ne pas partager les doutes exprimés dans cet article.
Je pense en même temps aux irakiens chrétiens réfugiés en France. Nous avons ici deux familles dont je me suis personnellement occupé . Venant de Mossoul, ils m’ont raconté leur odyssée. Parce que je connais bien leur pays, nous avons des points communs. Je prie souvent pour eux.
On peut penser, comme déjà, que le pape Bergoglio a peut être organisé son voyage en Irak pour ramener son avion en Europe rempli de musulmans ! ?… après les massacres et les persécutions des musulmans il reste si peu de chrétiens dans ce pays, il doit trouver qu’il y en a trop chez nous …
Espérons que ses acolytes lui conseilleront de ne pas faire décoller l’avion pour ne pas polluer l’atmosphère, écologie intégrale oblige …