La publication par l’association Paix Liturgique de la synthèse de l’application du Motu Proprio par les évêchés en France a fait couler beaucoup d’ancre. On nous signale une réponse bretonne, point par point, au document de la CEF.
Un des intérêts de cette synthèse est aussi de poser le contexte statistique, notamment pour la majorité des lecteurs – qui comme la majorité des français, ne pratiquent peu ou plus.
« Pour rappel, le dernier Concile de l’Eglise Catholique (1962-1965) a provoqué une modification profonde de la liturgie. Depuis 50 ans, c’est l’hémorragie. Dans l’Archipel français Jérôme Fourquet décrit la débâcle, appuyée sur des données statistiques: « En mars 1961, 38% des baptisés se rendent à la messe au moins le dimanche. En 2012, seuls 7% des baptisés. Ramené à la population française, nous sommes passés de 35% à 6% des français à la messe dominicale en 50 ans. En 1950 on comptait le même nombre de prêtres, religieux et religieuses (177 000) qu’au déclenchement de la Révolution (170 000). En 2015, cette catégorie ne représente plus que 51 500 religieux, soit divisé par 3 en 65 ans ! »
Les clercs progressistes se défendent, estimant que cette faillite aurait été pire si des réformes liturgiques et pastorales n’avaient pas été menées pour adapter l’Église au goût du jour. Quant à eux, les tenants de la Tradition estiment que la réforme de Vatican II a aggravé la décrue de la pratique religieuse en France. Cette remise en question est, on le comprend, difficile pour une génération de clercs diocésains qui a tout donné pour modifier en profondeur les rites et les pratiques catholiques.
La Révolution Française avait divisé les prêtres en jureurs et réfractaires. La révolution dans l’Eglise a divisé le clergé entre progressistes et défenseurs de la Tradition »
‘La révolution dans l’Eglise a divisé le clergé entre progressistes et défenseurs de la Tradition.’ Ceci est une fiction.
Arrêtez de croire qu’il y a une double Eglise. ‘Ils’ ont tout changé pour nous faire croire que c’est le même ! Ils font ça depuis les années 1960 et continuent aujourd’hui ; et vous n’y croyez pas : ceci est sous vos yeux !
Il vous faut quoi pour le voire ? Que Bergoglio vous dise que Le Magistère c’est Vatican II ???
La situation de l’Eglise n’est pas simple. Il n’est plus aussi facile qu’avant de dire que c’est la question du rite qui sépare les uns et les autres. Le Seigneur Jesus Christ est doux et humble de coeur. On observe que les doux et les humbles de coeur se parlent facilement – certains célèbrent en latin, d’autres en français, tous placent l’amour de Dieu en premier. On observe aussi que les orgueilleux et les brutaux se sentent aussi à l’aise en latin qu’en français, et placent tous leur autorité arbitraire et le respect dû à leurs personnes en premier.
Quant au déclin de l’Eglise, il y a manifestement là un châtiment divin. La cause en est peut-être à chercher non dans l’histoire des rites, mais dans l’histoire des relations entre le Sacré-Coeur de Jésus et les hommes, et spécialement la France mais aussi l’Eglise. Des demandes ont été faites et répétées depuis Paray-le-Monial. L’amour a été ignoré par les siens, alors il s’est retiré. On lira avec intérêt l’histoire des messages du Sacré-Coeur au XXe siècle (et il est vrai que Vatican II a tout simplement ignoré le sujet), mais aussi des maigres réponses apportées au message de la Vierge en de multiples apparitions. On peut se demander si les hommes n’ayant pas tranquillement dédaigné les messages du Ciel, le Ciel n’a pas retiré sa grâce.
Que d’autres proposent d’autres interprétations, c’est leur droit. Il reste deux faits qui interrogent : 1 – la pratique religieuse s’est effondrée de manière désastreuse en très peu de temps. L’amour s’est refroidi : pourquoi ? 2 – les demandes de la Vierge (Fatima, La Salette) ont été ignorées (dans combien de paroisses prêche-t-on les 5 premiers samedis du mois?) ont été ignorées – pourquoi ? Les demandes du Sacré-Coeur ont été ignorées – pourquoi ? Il serait trop long de les énumérer ici, que l’on note simplement que les concordances de dates entre les étapes de la décrue et la persécution contre Claire Ferchaud présentent des coincidence troublantes, et que Claire n’était que la dernière d’une longue série de messagères elles aussi ignorées (Ste Marguerite-Marie Alacoque, Sr Marie des Oiseaux…) ou reléguées au rayon des bondieuseries accessoires, alors qu’elles ont portées des demandes précises et importantes. Que l’on s’étonne que le Ciel nous tourne le dos aujourd’hui, alors que nous le dédaignons depuis si longtemps. Mais sans doute sommes-nous encore trop riches pour nous remettre en cause ?