Le Monde du 23 janvier s’intéresse à l’autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Pas celui-ci :
Celui-là :Car il a un peu souffert…
Commandé par Mgr Lustiger, créé en 1989 par le sculpteur Jean Touret, l’autel de Notre-Dame a été touché par la chute d’une pierre qui a enfoncé le coffre et abîmé la tête du prophète Jérémie. Des dégâts possibles à réparer, mais, selon Le Monde
une jeune garde de « néos » […] rêve à voix haute d’un retour en arrière.
Déjà l’archevêché a voulu mettre des vitraux contemporains ainsi que des bancs modernes en lieu et place des chaises en paille. Projet recalé par le ministère de la culture.
Concernant l’autel, trois raisons pourraient conduire à le remplacer :
- esthétique : la cathédrale va s’éclaircir avec la restauration et le nettoyage des pierres.
- pratique : l’autel est ridiculement étroit.
- cohérence : l’ambon a entièrement détruit. Refaire un ambon, une cathèdre (Mgr Lustiger n’en voulait pas) et un autel serait cohérent.
A ces 3 raisons s’en ajoute une quatrième : la volonté de tourner la page de l’héritage Lustiger. Mgr Aupetit y trouverait une façon de poser son magistère. Mais il est confronté à ceux qui veulent défendre la mémoire du cardinal ainsi qu’à ceux, plus jeunes, qui souhaite un retour à la grande tradition de l’Eglise, avec du néoromain voire du néogothique.
Et Le Monde conclu ainsi :
« Ils se rêvent au XIXe siècle », constate un curé lustigérien, inquiet de l’irruption de ce « néoconservatisme». Au risque de l’immobilisme ?
Ce curé est-il le père Gilles Drouin, nouvellement nommé chanoine de Notre-Dame et directeur de l’institut supérieur de liturgie à l’Institut catholique de Paris, qui travaille sur l’aménagement intérieur de la cathédrale ? Il est auteur d’un ouvrage sur l’espace liturgique. En 2019, il déclarait déjà :
« On ne s’interdit rien, dans le respect de la tradition et avec humilité ». « Mais nous ne sommes plus au temps de Viollet-le-Duc ni du cardinal Lustiger. Avec respect, nous pouvons repenser les aménagements de la cathédrale pour lui redonner un nouveau souffle ».