Après trois mois sans entendre le son des cloches, le bourdon de la commune de Saint-Viaud (44) au sud de Nantes a retenti à nouveau le 25 décembre dernier, pour Noël. La cloche de 1300 kilos avait été déposée en septembre et envoyée en Savoie chez Paccard pour y être refondue.
L’ancienne cloche datait de 1879 et avait été fêlée – la nouvelle, qui pèse 400 kilos de plus, porte le même nom que l’ancienne, Julie Marie Charles. Elle avait comme parrain Charles Marie d’Aviau, marquis de Ternay, et marraine Julie Marie Chastenet de Puységur, baronne de Lareinty. La nouvelle cloche, livrée le 16 décembre, a été bénie le 19 décembre à 18h30 par Mgr Percerou, évêque de Nantes, avant d’être remontée et réglée par la société Art’Camp qui l’avait déjà déposée en septembre.
Elle porte, outre les motifs et les décorations de l’ancienne cloche, cette nouvelle inscription : « J’ai été refondue en 2020, l’année de l’épidémie de la Covid 19. Que Saint-Vital protège notre commune ». Une inscription qui s’explique aussi par ses attributions, les mêmes que le bourdon qu’elle remplace – sonner le glas.
L’opération de dépose et de refonte de la cloche, en partie avec l’airain de l’ancienne, a été financée par la commune à hauteur de 40.000 €. Le maire Roch Chéraud explique dans le Courrier du Pays de Retz (18.12.2020) : « On aurait pu dire : elle arrête de sonner, mais on a préféré la faire refondre. Elle fait partie du patrimoine, au même titre qu’un pont ou une route ».
Saint-Viaud porte le nom de Viaud ou Vital, ermite irlandais – ou anglais – qui s’est d’abord établi au monastère d’Her en Noirmoutier, puis à Saint-Viaud au VIIIe siècle, il y meurt vers 750 sur le mont Scobrit où se trouve désormais le bourg, où il s’était bâti une cellule et un oratoire ; en 839 Louis le Pieux donne ce domaine aux moines de Noirmoutier. Ces derniers, pour échapper aux raids Normands, emportent les corps des saints Vital et Philbert jusqu’à Déols, puis Tournus en Bourgogne. Saint Viaud est fêté le 16 octobre dans sa commune et le diocèse de Luçon, le 21 dans le reste du diocèse de Nantes qui fêtait le 16 la translation des reliques des saints Enfants nantais.