Afin de redresser une situation financière alarmante, étant donnée la baisse lente mais régulière du nombre de pèlerins, l’évêque de Tarbes et Lourdes, Mgr Nicolas Brouwet, fit appel en 2016 à Guillaume de Vulpian, ancien directeur des relations humaines chez Renault. L’ancien cadre exerça sa charge avec compétence, contribuant au « rétablissement de l’équilibre financier dès 2018 », selon La Croix. De bons résultats obtenus au prix d’une « gestion énergique » ayant entraîné de nombreuses « crispations » au sein d’un personnel peu habitué aux méthodes de gestion d’entreprise. Sans parler des polémiques autour des nouveaux brûloirs de cierges ou de l’augmentation d’un euro – par jour et par pèlerin – de la contribution demandée aux pèlerinages organisés.
La grogne remonte à Rome et le 31 mai 2019, le Pape, afin d’assurer la gestion directe du sanctuaire, nomme un délégué apostolique ad nutum Sanctae Sedis, en la personne de Mgr Philippe Hérouard, évêque auxiliaire de Lille.
3 statuts sont possibles :
- Un statut diocésain : c’est celui du Sanctuaire aujourd’hui.
- La deuxième possibilité, choisie et votée, est celle d’un sanctuaire national. L’Eglise de France a dès lors une responsabilité vis-à-vis de Lourdes et s’engage un peu plus dans la vie interne et la gouvernance du Sanctuaire. Ainsi, les statuts seront votés par la CEF.
- Une dernière possibilité serait le sanctuaire international.
Le sanctuaire de Lourdes va recevoir un statut canonique présenté à la Conférence des évêques de France, « virtuellement » réunie en assemblée plénière, le 6 novembre. Derrière ce changement, de nature essentiellement juridique, il y a la volonté romaine d’en finir avec l’ancienne gouvernance du sanctuaire.
Dans la nouvelle gouvernance adoptée le 7 novembre, le diocèse cède une bonne partie de ses anciennes prérogatives :
- le recteur de Lourdes sera nommé par le conseil permanent de la CEF, sur proposition de l’évêque du diocèse.
- Un conseil épiscopal d’orientation sera créé, composé d’évêques nommés eux aussi par la CEF, sous la présidence de l’ordinaire du lieu, afin de « donner les grandes lignes de l’activité du Sanctuaire ».
- Le conseil des affaires économiques du sanctuaire, qui a déjà été mis sur pied en janvier 2020 afin de « regrouper », autour du diocèse, « d’autres acteurs » locaux, est inclus dans les nouveaux statuts.
Ces derniers n’ont plus désormais qu’à être transmis au Vatican pour approbation.