Quelque huit pères de famille baptistes russo-germaniques, rapporte LifeSiteNews, ont été condamnés à des peines de prison à Salzkotten, en Allemagne, pour avoir refusé que leurs enfants assistent aux cours d’éducation sexuelle organisés dans les écoles primaires de leurs enfants et pour les avoir empêchés de participer à une production théâtrale intitulée Mein Körper gehört mich (Mon corps est à moi) qui, sous couleur d’alerter les enfants sur les abus sexuels, leur fait intégrer la notion que tout ce qui leur est sexuellement agréable est bien et leur enseigne le comment des relations sexuelles.
Dans un premier temps, les familles avaient été frappées de lourdes amendes qu’elle avaient refusé de payer parce que ces amendes avaient été prononcées sous la forme de « Bussgeld », littéralement « argent de la repentance » qui indique de la part du payeur une forme de « contrition » par rapport au délit. Les huit familles ont estimé que le paiement de ces amendes constituerait une reconnaissance de culpabilité.
Les pères de familles en question viennent d’être condamnés à de courtes peines d’emprisonnement ; l’un d’entre eux a déjà passé sa période de 7 jours derrière les barreaux et a été relâché.
C’est une loi du Troisième Reich qui rend les parents punissables s’ils ne scolarisent pas leurs enfants et l’école à la maison subit une interdiction généralisée.
Les familles de Salzkotten sont défendues par un groupe chrétien, International Human Rights Group, et par un organisme allemand de défense des parents qui font l’école à la maison, SchuzH. Leur combat est fondé sur le droit des parents de choisir l’éducation de leurs enfants et de leur transmettre les valeurs philosophiques et morales qui sont les leurs. Ils insistent sur leur droit particulier et antérieur à celui de l’Etat de choisir d’éduquer leurs enfants à la chasteté.
On peut lire la requête qui est en cours de présentation devant la Cour européenne des droits de l’homme au nom d’une des familles sur le site de l’Alliance Defense Fund (en anglais), qui donne beaucoup de détails.
Dans une affaire voisine déjà venue devant la Cour européenne des droits de l’homme (affaire Konrad contre Allemagne) la CEDH jugeait en septembre 2006 que l’Allemagne pouvait à bon droit interdire l’école à la maison et les écoles de parents – y compris moyennant le recours à la force publique – au nom du « pluralisme » et du « respect des convictions religieuses » (celles des autres). « Considérant le pouvoir de l’Etat moderne, c’est avant tout à travers l’enseignement d’Etat que ce but doit être atteint », avait-elle assuré, pour la « préservation de la société démocratique ». J’avais longuement commenté cette décision dans Présentdu 6 octobre 2006.