Ce communiqué a été lu à la fin des messes dominicales le 12 juillet dans les églises du diocèse d’Albi :
Alors que le gouvernement a décidé, comme une priorité avant le 31 juillet, l’adoption de son projet de loi de bioéthique, il me semble nécessaire de souligner les nouvelles transgressions de ce texte qui porte gravement atteinte à l’inviolabilité de la vie humaine.
Toute la vie et la vie de tous mérite d’être protégée. La crise sanitaire nous l’a rappelé et nous a montré qu’une société entière peut s’engager pour défendre les plus vulnérables. La pandémie du coronavirus a également mis en évidence la pénurie des moyens essentiels à disposition des soignants. Dans ce contexte, le gouvernement défend maintenant un projet de loi qui oriente des compétences médicales et des moyens financiers vers des attaques contre la vie humaine… Ce projet de loi bafoue à la fois l’égalité, la fraternité et la dignité humaine : par les projets d’extension du tri des embryons, par le bouleversement des relations généalogiques, par l’intention de fabriquer des embryons chimères homme-animal… Si je signale ces graves transgressions, je ne me permets pas pour autant de juger, ni de condamner ceux qui y sont favorables ou qui y auraient recours, mais je souhaite, à la lumière de la Révélation biblique, réveiller les consciences en faveur de la vie.
Face à l’indifférence de certains, aux injonctions d’autres, l’Église catholique fait entendre sa voix, car elle s’appuie sur la conviction que « l’Évangile de la vie se trouve au cœur du message de Jésus. »* Depuis notre baptême, nous avons le privilège de participer déjà à la vie de Dieu. Nous avons donc la responsabilité d’annoncer à nos contemporains la grandeur et la valeur de la vie humaine. Affirmer que, dans chaque vie humaine, une personne est désirée et aimée, est une façon privilégiée d’annoncer au monde que Dieu est un Père plein d’amour et de miséricorde.
J’invite les fidèles du diocèse à prier avec ferveur pour que la conscience de nos dirigeants soit éclairée et je reprends les mots prophétiques de saint Jean-Paul II en 1995 : « À tous les membres de l’Église, peuple de la vie et pour la vie, j’adresse le plus pressant des appels afin qu’ensemble nous puissions donner à notre monde de nouveaux signes d’espérance, en agissant pour que grandissent la justice et la solidarité, et que s’affirme une nouvelle culture de la vie humaine, pour l’édification d’une authentique civilisation de la vérité et de l’amour. »*
À Albi, le 8 juillet 2020, en la fête de saints Priscille et Aquila,
† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi
* Lettre Encyclique L’Évangile de la vie (25 mars 1995) sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine.