Notre confrère Le Salon Beige a interrogé l’abbé Fabrice Loiseau, fondateur et supérieur des Missionnaires de la Miséricorde Divine. Cette jeune communauté compte aujourd’hui près de 25 membres : 8 prêtres et beaucoup de séminaristes. Elle a des apostolats paroissiaux dans les diocèses de Fréjus-Toulon (Saint François de Paule – Toulon et Saint François de Paule Draguignan), de Marseille (Saint-Charles – Marseille), de Strasbourg (Saint-Joseph – Colmar), de Lyon (Saint-Georges – Lyon).
Bonjour Monsieur l’abbé, pouvez-vous nous présenter votre communauté et nous parler de votre vocation ?
Nous avons été fondés en 2005 dans le diocèse de Fréjus-Toulon. Nous sommes de droit diocésain. Je suis prêtre depuis 27 ans, ordonné en juin 1993 dans la Fraternité Saint-Pierre par le cardinal Decourtray, à Lyon. Né dans une famille catholique nantaise, j’ai eu la vocation vers 16 ans. Je suis rentré à la Fraternité Saint-Pie X, et, je l’ai quittée en 1988. J’étais très attaché à la forme extraordinaire et à l’unité de l’Eglise. La fidélité à Pierre est, pour moi, fondamentale. J’ai co-fondé, dans la foulée, avec quelques anciens séminaristes, la Fraternité Saint-Pierre. En 1993, après mon ordination, je suis nommé dans le diocèse de Versailles, à Notre-Dame des Armées. Je suis ensuite envoyé dans le Val-de-Marne, dans l’est parisien où l’islam est très présent.
Est-ce que c’est à ce moment-là que vous rencontrez Monseigneur Dominique Rey, qui va vous mettre le pied à l’étrier de votre fondation ?
Oui. J’ai rencontré Mgr Rey au moment où la Fraternité Saint-Pierre vivait une crise importante. Je lui ai fait part de mon intuition missionnaire et de mes difficultés avec la Fraternité. Puis, il m’a invité à Toulon, où il était jeune évêque. Il est à l’origine de la communauté. Moi-même, je ne pensais pas fonder. En réalité nos intuitions se sont retrouvées. J’avais, déjà, une petite équipe de séminaristes avec moi. Et, la décision s’est prise, le jour de la mort de Jean-Paul II, le 2 avril 2005. Quelques mois plus tard, en septembre, la communauté était lancée. Elle repose sur trois piliers : la Miséricorde Divine, avec sainte Faustine, l’Adoration Eucharistique tous les jours pendant une heure avec la Messe célébrée dans sa forme extraordinaire, et la Nouvelle Evangélisation avec l’apostolat de rue et la priorité donnée aux musulmans.
L’exercice de notre vocation, de notre sacerdoce se vit essentiellement par la miséricorde. Nous prions le chapelet de la Miséricorde Divine tous les jours. Et, nous méditons, prêchons et évangélisons sur le sujet. Les fruits sont nombreux, lors de la visite aux malades. Des personnes dans le désespoir ont retrouvé sens à leur vie. Sainte Faustine est notre sainte parce qu’elle a vécu de manière privilégiée cette relation avec la Miséricorde Divine. C’est pour cela, aussi, que nous faisons des missions de rue, et que nous allons vers les musulmans. Notre maison-mère étant installée en plein cœur de Toulon nous évangélisons, facilement, de porte-à-porte. Nous rencontrons tout simplement les musulmans, là où ils sont : dans les rues, chez eux, dans les bars à narguilé, sur la plage. Avec notre habit religieux, blanc surmonté d’une ceinture noire, qui est un mixte entre celui des pères blancs et des spiritains, et notre croix de saint Benoît, nous sommes visibles et reconnaissables. Cet habit rappelle aussi celui du bienheureux Charles de Foucauld, qui est pour nous un exemple missionnaire à suivre. Comme lui, nous portons le burnous.
Avec un peu de recul, quels sont les fruits de vos missions auprès des musulmans ?
Monsieur l’abbé Loiseau : C’est délicat. Il est trop tôt pour en parler. Nous avons, maintenant, des amis musulmans, dans le quartier. Il y a eu, aussi, des demandes de baptême. Ce qui est certain, c’est qu’il y a une réelle compréhension de notre mission. Elle est respectée. Notre mission n’est surtout pas de provoquer. Nous vivons avec eux, nous leur parlons. Et, nous le faisons avec charité et vérité.