Una Voce vient de publier le dernier numéro de sa revue, dont le dossier est consacré aux Etoiles de la Musique. On pourra également lire une intéressante contribution “Le Canon Romain et la langue liturgique latine” de l’abbé Uwe Michael Lang qui est une conférence prononcée en 2007 lors d’un rassemblement de l’association Laienvereinigung.
Que le latin soit devenu la langue liturgique de l’Occident n’était pas d’emblée fixé. Le prestige culturel et religieux des chrétiens de langue latine ainsi que la force de cohésion de la papauté furent tels que chez les peuples germaniques et celtiques de l’Europe la messe était aussi célébrée en utilisant le latin de l’Eglise de Rome. L’écart entre la langue latine et la langue du peuple devint au cours des siècles plus important et avant tout en raison de la construction des cultures et des langues européennes. Comme le montrent en effet les nouvelles recherches sur la religion du Moyen Âge, les simples fidèles, en particulier dans les pays de langue romane, étaient très familiers de la liturgie en langue latine qu’ils avaient adoptée. Mis à part des mouvements tels que le mouvement vaudois de Pierre Valdo (1140-1217), la véritable aversion pour la liturgie latine est apparue avec la revendication des humanistes de la Renaissance après une redécouverte de la latinité classique. Après le Concile de Trente, l’édition du Missale Romanum en 1570 sous l’égide du pape Pie v et les éditions suivantes ont maintenu la tradition liturgique latine jusqu’à aujourd’hui. Dans une époque de mobilité sans précédent et de mondialisation, cette langue liturgique universelle devint “une manifestation de l’unité reconnue par tous et une protection puissante contre toute perversion de l’enseignement de la vraie doctrine”, comme l’expliquait Pie XII en son temps alors que l’utilisation du matin était contestée. La fragmentation en différentes langues de la messe catholique dans la période qui suivit le concile est allée si loin que, dans des rencontres internationales, que ce soit à Rome ou à Lourdes, il est presque impossible de réciter ensemble un Pater Noster.