Dans une décision rendue ce jour suite à 9 requêtes (dont aucune de l’épiscopat français !), le juge des référés du Conseil d’Etat
« juge que l’interdiction générale et absolue [de rassemblements dans les lieux de culte] présente un caractère disproportionné au regard de l’objectif de préservation de la santé publique et constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière. En conséquence, il enjoint au Premier ministre de modifier, dans un délai de huit jours, le décret du 11 mai 2020 en prenant les mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu applicables en ce début de déconfinement, pour encadrer les rassemblements et réunions dans les établissements de culte. »
Ce sont les catholiques traditionalistes (FSSP, FSSPX, FSVF, ICRSP, IBP, Agrif, Civitas et quelques fidèles de lieux Summorum Pontificum) ainsi que le PCD qui avaient saisi le Conseil d’Etat.
L’Etat est condamné à verser 500€ à chacun des requérants.
C’est une bonne nouvelle pour la laïcité française. Mais il est tout de même étonnant qu’aucun pasteur de la CEF n’ait osé se joindre à ces recours…
Réaction laconique de la CEF :
La Conférence des évêques de France prend acte de l’ordonnance rendue par le juge des référés du Conseil d’État qui ordonne au Gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement ».
Cette ordonnance va dans le sens de la lettre écrite par le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, au Premier Ministre vendredi 15 mai. La Conférence des évêques de France attend donc maintenant la révision du décret du 11 mai que le Premier Ministre a huit jours pour opérer.
À partir de la révision de ce décret des célébrations seront possibles, respectant les règles sanitaires communiquées en réponse aux propositions faites par la Conférence des évêques de France.