Par une lettre envoyée le 11 mai aux évêques de France, le Père Thierry Magnin, Secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France leur fait part de son intention de mettre fin avant terme au mandat qu’ils lui avaient donné il y a un an. Le Père Thierry Magnin prévoit donc de terminer sa mission à la fin de l’été 2020, soit deux ans avant l’échéance prévue.
L’abbé Thierry Magnin, prêtre du diocèse de Saint-Etienne, ancien recteur de l’université catholique de Lyon, avait été élu Secrétaire général de la Conférence des évêques de France lors de l’assemblée générale de novembre 2018, pour prendre ses fonctions le 1er juillet 2019. Habitué des loges maçonniques, il était très contesté par certains évêques, qui recommandaient en privé de ne pas reprendre ses communiqués… Plusieurs couacs avaient émaillé son mandat. D’une part l’appel à manifester contre le projet de loi bioéthique, de Mgr de Moulins-Beaufort, président de la CEF, avait été contrecarré par l’abbé Magnin. D’autre part, l’attitude à prendre face au gouvernement en cette période de confinement des messes, fait débat, quoi qu’en disent certains, au sein de l’épiscopat. Certains, sur la ligne du père Magnin, sont partisans d’une soumission au gouvernement, quand d’autres sont prêts à reprendre leur liberté.
Le Père Thierry Magnin décrit sa charge comme un « tourbillon qui ne finit jamais », avec l’insatisfaction de ne pas pouvoir approfondir chaque domaine… Il ajoute qu’à 67 ans, on peut souhaiter vivre plus sereinement ses engagements ; il juge préférable pour la CEF de remettre sa charge.
Dans un courrier adressé aux évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France, précise :
« Nous travaillons avec lui avec bonheur. Nous apprécions son entrain, sa capacité à entrer dans des perspectives à long terme, sa faculté à croire tout possible, sa confiance spontanée dans les personnes et leurs compétences. Nous bénéficions de la précision de son travail et de son engagement qui ne cherche pas le repos. Mais nous admirons qu’il ait pu décider d’entamer un tel discernement ; nous y reconnaissons une liberté intérieure que nous saluons. Les autres membres du Conseil permanent nous ont encouragé dans cette attitude. ».
Dans un courrier adressé aux personnes travaillant à la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort ajoute que
« le processus de recrutement d’un nouveau Secrétaire général est entamé. Avec le Conseil permanent, nous travaillons à définir le poste le plus précisément possible, tout en ne négligeant pas le fait qu’un tel rôle dépend beaucoup de celui ou de celle qui l’occupe. Nous sommes conscients que le Secrétaire général est à la fois l’interlocuteur du Conseil permanent et des pouvoirs publics et l’animateur ultime de la maison, la cheville ouvrière des Assemblées plénières et le coordinateur des services qui travaillent avec les conseils et les commissions des évêques ».