Sur France 3 :
[…] Absolument! Je pense qu’au départ, quand il faut agir vite, et de façon unie et unanime, il faut parfois effectivement déresponsabiliser chacun… Dire “faites nous confiance, voilà ce qu’il faut faire”…. Ça s’est fait très vite, en 24h, nous n’avons pas eu le choix… Et puis pour beaucoup d’entre nous, sauf quand on a des postes de responsabilité, nous n’avons pas eu beaucoup de décisions à prendre. Maintenant, on se trouve dans une phase où on doit préparer l’après. Je crois qu’il faut maintenant que le gouvernement ne soit plus du tout – mais plus du tout – je veux être très clair, à agiter des menaces.”
“Nous ne sommes pas des enfants qu’on va punir si on n’est pas sages… Hors, j’entends encore des choses comme cela : on nous menace de reconfiner etc…Il faut au contraire qu’on en appelle aux forces de responsabilité de personnes qui n’ont pas du tout envie de contaminer leur famille. C’est le discours que je vais tenir aussi à mes curés. Je leur dirai : vous êtes responsables, je vous donne quelques normes pour vos assemblées, mais c’est vous qui êtes responsables de la mise en oeuvre, avec intelligence, parce que les lieux sont différents, les communautés sont différentes, les besoins sont différents.”
“Il faut vraiment s’appuyer sur la responsabilité de chaque citoyen. Ce qu’il faut dire aussi, c’est que ne jamais prendre de risque, c’est en fait, illusoire. Il faut trouver un équilibre. Mais ce qui est très juste également, c’est qu’on a été dans un milieu etrêmement anxiogène, et qu’on ne se sépare pas de ses angoisses en claquant des doigts, parce qu’on a décidé qu’à partir du 11 mai on pouvait à nouveau marcher librement dehors. C’est pour ça que je distingue moi personnellement, la phase de déconfinement et la phase de reprise, où l’on commence à se réinvestir, à faire des projets. Psychologiquement, il y aura deux temps.”
“A partir du 11 mai, en faisant bien sûr très attention, j’invite les prêtres (ils sont 400 en activité en Alsace), à visiter les personnes qui ont le plus souffert, à accueillir les personnes qui le souhaitent dans les églises avec toutes les mesures de précaution. Et puis la deuxième thématique, c’est nos rassemblements. Nous sommes en train de préparer un protocole, en nous inspirant beaucoup de l’exemple des Allemands qui ont un temps d’avance sur nous puisqu’ils ont déjà repris les cultes : comment on gère les flux, la distance etc… On s’inspire un peu de tout ça et on fera des propositions à l’Etat pour nos assemblées, par exemple nos messes du dimanche, ou pour les célébrations à l’extérieur.”