Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, s’insurge :
Monseigneur Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, demande la réouverture des lieux de culte dès le 16 mai :
[…] Pour sa part, l’Église catholique avait proposé au Gouvernement, la semaine dernière, un plan progressif de déconfinement à partir du 16-17 mai. La déclaration du Premier Ministre invite cependant à attendre plus longtemps, à moins d’une adaptation locale susceptible d’assouplir, en certains départements, les mesures générales. Il me semble, cependant, que l’on aurait tort de retarder trop longtemps la possibilité pour nos concitoyens d’honorer concrètement, dans la pluralité de leurs appartenances religieuses ou de leurs convictions humanistes, la profondeur spirituelle qui est vitale à l’être humain. Pour la religion catholique, cette dimension vitale se déploie, certes, dans l’intériorité de la foi personnelle. Mais elle n’est pas qu’une affaire privée. D’une part, elle est d’essence communautaire et a besoin de célébrations et donc de rassemblements, fussent-ils organisés progressivement et de telle façon qu’ils n’entraînent aucun risque sanitaire ; d’autre part, elle assume une responsabilité dans l’espace public, que ce soit par une contribution d’idées aux débats de société ou par une contribution d’actions au service des plus démunis.
Par ailleurs, il importe de ne pas sous-estimer le rôle positif que peuvent jouer les religions dans la période redoutable dans laquelle nous sommes entrés. L’histoire, en effet, nous a plusieurs fois enseigné que les crises économiques peuvent faire le lit d’idéologies meurtrières qui instrumentalisent la misère des peuples. Nous savons d’expérience comment les engrenages mortifères ont l’art de commencer dans la banalité. Les religions, en éclairant et mobilisant les consciences, peuvent prendre part à ce combat, afin de prévenir ces engrenages et de porter assistance aux démocraties en danger. J’ose donc le demander aux pouvoirs publics : laissez l’Église et les religions, prônant la paix et la fraternité, jouer pleinement leur rôle de « geste barrière » contre les dérives virales de la peur et du mépris. N’attendons pas qu’il soit trop tard en ayant trop longtemps eu peur qu’il fût trop tôt !
En tant qu’archevêque de Marseille, je suis prêt à mobiliser en ce sens toutes les ressources du diocèse afin que, dans l’esprit des principes énoncés par le Premier Ministre, les chrétiens puissent reprendre rapidement, en respectant strictement les mesures sanitaires qui s’imposent, une vie de prière communautaire et sacramentelle. Je souhaite que les personnes malades, isolées ou détenues puissent être visitées et leurs familles soutenues spirituellement par les services des aumôneries. Afin de porter assistance aux enfants les plus défavorisés, je veillerai, avec les chefs d’établissement, à la réouverture des écoles catholiques, étant prises toutes les précautions sanitaires nécessaires. Nous sommes également prêts à travailler pour que les jeunes des quartiers les plus pauvres puissent être aidés par les Œuvres, les Patronages et les Mouvements catholiques de jeunesse, afin de lutter contre une fracture sociale que le confinement n’a fait qu’élargir. Si l’on veut bien nous le permettre et nous faire confiance, je m’engage à ce que, dès le 16-17 mai, nous soyons en mesure de célébrer les divers sacrements de la vie ecclésiale, dans le respect des mesures de précaution. […]
Mgr Di Falco, évêque émérite de Gap, propose de reprendre la liberté de l’Eglise sur le mariage :
Pas de mariage religieux s’il n’est précédé par lemariage civil.Telle est la loi. Et si c’était l’occasion de mettre un terme à cette interdiction qui remonte à la révolution française.L’Eglise pourrait répondre à l’attente des futurs époux sans dépendre du bonvouloir des maires. pic.twitter.com/CeFDSjpDCN
— Jean-Michel di FALCO LEANDRI (@proteus2013) April 29, 2020
Mgr Cattenoz : “Dans le pouvoir politique actuel, il y a un mépris de l’Eglise”