Pendant cette période de confinement, l’abbé de Tanoüarn propose une série d’articles sur la messe qui peut nous aider à approfondir notre connaissance de la forme extraordinaire mais aussi sa spiritualité.
Initiation à la sainte Messe
Durant le temps de confinement, M. l’abbé de Tanoüarn a choisi de rédiger une série de réflexions sur le rite traditionnel de la Messe. Nous sommes heureux de vous les proposer ici, comme une sorte de méditation quotidienne.
Alors qu’en plein Carême, nous nous trouvons privés de la sainte messe, comme de toute manifestation publique de notre foi, d’une manière qui renvoie objectivement dans l’histoire au triste temps de la Terreur – cela étant dit non pour chercher à nous victimiser mais pour ne pas masquer la gravité objective de la situation : plus une messe ne peut être dite en public à Paris, alors que nous prêtres, nous serons réduits au geste de notre confrère napolitain, qui, voici quinze jours, dans des circonstances analogues, faisait le tour de son quartier, où ne se voyait plus âme qui vive, en bénissant silencieusement ses paroissiens avec l’ostensoir renfermant le saint Sacrement, alors que le confinement nous prive de la plus élémentaire des libertés, qui est la liberté de mouvement, nous sommes contraints de nous rappeler que nous avons une âme, qu’elle est et qu’elle restera absolument libre de toute nécessité, qu’il nous suffit de la nourrir et qu’après le télétravail, les enfants, le conjoint et netflix, il ne nous reste que cela à penser : la nourriture de notre âme. C’est le petit miracle de cette période difficile ; nous avons le temps. Le temps de méditer. Le temps d’apprendre. Le temps de lire, comme l’a souligné M. Macron lui-même.Nous sommes privés de messe mais nous avons le temps ; C’est assez pour faire un kairos au sens paulinien du terme : « C’est maintenant le temps favorable, c’est maintenant le jour du salut ».Personnellement quels moyens puis-je mettre en oeuvre ?Je ne peux pas poursuivre la série « Saint Paul au bistrot » sur youtube : il n’y a plus cette liberté du bistrot. Je pourrais organiser une téléretraite, mais je ne suis pas saint Ignace. Alors je me suis dit avec un peu de retard à l’allumage : quelle meilleure occurrence pour nous initier à la messe traditionnelle ? Cette messe déjà difficile d’accès en temps ordinaire dans les paroisses, et qui comme toutes les autres d’ailleurs, nous est interdite pour cause de coronavirus, à défaut de pouvoir la célébrer publiquement, je vais la commenter. Je vais avec vous commencer un livre que je médite depuis longtemps et qui pourrait s’appeler Initiation à la messe traditionnelle.Aussi longtemps que durera l’épidémie, je m’engage à venir chaque jour sur Métablog vous présenter ce rite merveilleux (on parle couramment aujourd’hui de rite extraordinaire quoi qu’on pense par ailleurs de la forme latine du rite romain). Beaucoup de chrétiens ne le connaissent pas du tout : ils n’y ont pas accès dans les paroisses ordinaires. Le latin leur paraît un obstacle insurmontable. On le leur a souvent répété. Ceux qui pratiquent ce rite extraordinaire ont certes passé la barrière de la langue. S’ils assistent à la messe en latin, en plein XXIème siècle, c’est qu’ils ont compris le sacrement comme une action sacrée que l’on partage avec le coeur, laissant de côté les discours théologiques qui ne seraient accessibles qu’à la seule intelligence. Mais ils n’ont pas forcément eu le temps de pénétrer dans les arcanes du rituel et se sont contentés jusqu’ici du vernis que confère l’assistance hebdomadaire à la messe.La dureté des temps permet paradoxalement une initiation plus profonde et, grâce à Internet, nous pourrons vivre ici et maintenant un partage du mystère. Bienvenus dans ce partage où chacun pourra communiquer sa perplexité, ses doutes, sa foi et son amour.