De famille paysanne auvergnate émigrée dans la banlieue parisienne pour des raisons économiques, André Manaranche se sentit très tôt appelé au sacerdoce. Entamant ses études au petit séminaire de Versailles en 1939 il est ordonné prêtre à Versailles le 29 juin 1951. Il est alors envoyé pour des études supérieures à l’Institut d’études sociales de l’Institut catholique de Paris et y soutient une thèse intitulée Communauté et société dans l’Eglise inspirée des travaux d’Ernst Troeltsch. Il est nommé vicaire à la paroisse d’Ermont puis à la paroisse Saint-Symphorien de Versailles.
En 1960 il entra au noviciat des jésuites de Saint-Martin-d’Ablois, dans la Marne, puis rejoint la Faculté de Fourvière où il passe sa Maîtrise en Théologie, laquelle sera la source du livre Quel salut ? (Seuil, 1969). La même année il publie Y a-t-il une éthique sociale-chrétienne?
Il se tourna ensuite vers la dogmatique et, pour fuir l’ambiance ouest-européenne, consacre de nombreuses années à l’Afrique francophone, notamment au Sénégal, au Niger, au Bénin, au Burundi, au Rwanda, Madagascar, La Réunion et Maurice, avec des interventions ponctuelles au Maroc et en Algérie, pour des enseignements, des retraites et des services pastoraux, que l’âge et la santé rendront peu à peu moins lointains. En 1973, Mgr Guy Bagnard requiert son aide au Séminaire de Paray-le-Monial, puis au Séminaire d’Ars.
En 1986, l’abbé Edmond Barbotin, conseiller religieux national des Scouts d’Europe, et le Mouvement lui confia l’aumônerie nationale des Routiers, avec le pèlerinage annuel à Vézelay, qu’il fréquente toujours à la Toussaint. Il le sera durant dix ans.
En 1984, il fut membre de la communauté jésuite de la Rue de Grenelle à Paris, d’où il continua à assurer des services pastoraux divers et pas mal d’accompagnements spirituels de personnes individuelles ou de couples. Il a rédigé son autobiographie en 2009 (publiée aux éditions du Sarment-Jubilé sous le titre: Prêtre. Genèse d’une réflexion), dont le propos est le récit de sa vocation et des œuvres théologiques qui ont marqué son parcours de prêtre en des temps difficiles.
Atteint par le Covid-19, le père André Manaranche meurt le 12 avril 2020 à la Maison Saint-Jean de Lille, à l’âge de 93 ans.