Ce 11 janvier, le pape François a nommé Mgr Celestino Migliore nonce apostolique en France. Il exerçait jusqu’à présent cette fonction auprès de la Fédération de Russie et en Ouzbékistan. Le prélat italien succède à Mgr Luigi Ventura, dont la démission pour raison d’âge avait été acceptée par le Saint-Père le 17 décembre.
Mgr Celestino Migliore connaît la France puisqu’il y a déjà travaillé pour le Saint-Siège pendant près de trois années, en tant qu’envoyé spécial avec les fonctions d’Observateur Permanent auprès du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Une mission exercée du 14 avril 1992 jusqu’au 21 décembre 1995, date de sa nomination comme sous-secrétaire de la section pour les relations avec les États de la secrétairerie d’État.
Mgr Migliore est un modéré, dans la ligne des cardinaux Re, Filoni… et Vingt-Trois.
Né le 1er juillet 1952 à Cuneo, dans le Piémont italien, il est ordonné le prêtre le 25 juin 1977 pour ce même diocèse et suit en parallèle une formation en droit canonique qui le conduira jusqu’au doctorat. C’est en 1980 qu’il entre au service diplomatique du Saint-Siège, travaillant d’abord auprès des représentations pontificales en Angola, aux États-Unis, en Égypte et en Pologne. Puis vient Strasbourg, et ensuite le Vatican.
Après sept années de mission à la secrétairerie d’État, il est nommé le 30 octobre 2002 observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York. C’est notamment lui qui relaie auprès des diplomates du Conseil de sécurité l’opposition de Jean-Paul II à la guerre en Irak, en 2003. Le 18 avril 2008, il accueille à l’ONU le pape Benoît XVI, dans le cadre de son voyage apostolique aux États-Unis. Le 30 juin 2010, il est nommé nonce apostolique en Pologne, où il reste en poste jusqu’aux préparatifs des JMJ de Cracovie, puisqu’il est choisi le 28 mai 2016 pour représenter le Saint-Siège auprès de la Fédération de Russie. Puis, Mgr Migliore devient nonce apostolique en Ouzbékistan le 21 janvier 2017. Au mois d’août 2017, il a l’occasion d’accueillir à Moscou le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, qui effectue une visite de quelques jours en réponse à l’invitation des autorités du pays. Un déplacement particulièrement suivi, dans la mesure où la Fédération de Russie est l’une des seules nations majeures dans le monde à ne jamais avoir reçu la visite d’un Pape.
Outre l’italien, Mgr Celestino Migliore parle français, anglais, espagnol, portugais et polonais. Il est par ailleurs archevêque titulaire de Canosa (région des Pouilles, au sud de l’Italie).
Mgr Migliore succède donc à Mgr Luigi Ventura, qui avait présenté le mois dernier sa démission «pour raison d’âge», ayant atteint les 75 ans le 9 décembre. Il était en poste depuis 2009. Depuis le 17 décembre, la direction de la nonciature apostolique en France était assurée par Mgr Andrea Ferrante, en qualité de chargé d’affaires.
Communiqué de la Conférence des Évêques de France :
La Conférence épiscopale reçoit avec gratitude l’annonce de la nomination de Mgr Celestino Migliore comme Nonce Apostolique en France. Elle présente à Mgr Migliore ses vœux de bienvenue et l’assure de la prière de toute l’Église de France pour sa haute mission dans son double aspect de représentant du Saint-Siège auprès des autorités politiques de notre pays et de légat du Saint-Père auprès de notre Église. La Conférence épiscopale se réjouit de la nomination rapide du successeur de Mgr Ventura, après l’acceptation par le Pape de la démission de celui-ci, ses 75 ans atteints. Le parcours diplomatique de Mgr Migliore lui a permis de connaître de près à Strasbourg les institutions de l’Union européenne et aussi, tant à la Secrétairerie d’État qu’à l’ONU ou en Pologne ou à Moscou et Tachkent, de contribuer à quelques-uns des grands dossiers du dialogue entre les nations, du dialogue œcuménique et du dialogue interreligieux. La Conférence des évêques souhaite à Mgr Celestino Migliore une bonne arrivée et une heureuse découverte de notre pays».
Mgr Migliore a déjà du pain sur la planche : il doit trouver un évêque pour les diocèses de Nantes, Saint-Claude et bientôt Arras, Auch, Bayeux-Lisieux et Avignon. Sans oublier le cas particulier de Lyon…