Quand il s’agissait de s’opposer à l’extension de la PMA, Mgr Dominique Blanchet, évêque de Belfort et vice-président de la CEF, ne voulait pas manifester le 6 octobre par crainte de “récupération” :
« J’invite les paroissiens à se manifester sur le sujet, mais pas à manifester. Je ne participerai pas, par crainte de récupération car le sujet est très sensible. Mais j’espère que la participation sera plus large qu’une manifestation catholique. »
Pour manifester contre “l’islamophobie”, il n’a pas de ces pudeurs. À l’appel de plusieurs associations, un rassemblement contre l’islamophobie s’est tenu samedi 2 novembre à Belfort. L’évêque de Belfort explique à « La Croix » pourquoi il s’est joint au cortège.
Il faut comprendre ma présence au regard d’un double contexte local. D’abord car la mère de famille qui a été humiliée par l’élu du Rassemblement national est une Belfortoise, fidèle de l’une des mosquées qui organisait la manifestation. Ce qui lui est arrivé nous a tous touchés ici. Tout comme l’attaque de la mosquée de Bayonne.
L’affaire de la mère de famille a été largement récupérée (voire organisée) par les milieux islamistes, puisqu’elle est défendue par le CCIF, qui exploite toute affaire pour porter les revendications musulmanes sur le terrain juridique. La mère porte un voile noir, d’obédience salafiste et wahhabite. Nisrine Zaïbi, conseillère régionale PS qui est accourue au secours de l’accompagnatrice, avait, en 2015, cosigné une tribune au Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), avant de participer, en 2016, à une réunion organisée au Bourget par l’UOIF. Le même CCIF s’est fendu d’une annonce aussitôt la polémique étalée sur les unes, mettant à la disposition de la “victime” son « soutien psychologique et juridique » devant ce que l’association appelle, le plus sérieusement du monde, « les premiers signes d’un apartheid assumé ».
L’incident se situe juste après une controverse sur la présence d’une femme voilée sur une affiche électorale de la FCPE, qui avait été condamnée par M. Blanquer (« je pense que c’est une erreur ; c’est regrettable»). C’est peu après les assassinats commis par le policier Harpon à la Préfecture de police. Et peu après le discours de M.Macron dans lequel on relevait :
« L’administration seule et tous les services de l’Etat ne sauraient venir à bout de l’hydre islamiste. Non Non c’est la Nation toute entière qui doit s’unir, se mobiliser, agir. Nous ne l’emporterons que si notre pays qui est venu à bout de tant et tant d’épreuves dans l’histoire se lève pour lutter contre cet islamisme souterrain qui corrompt les enfants de France. Une société de vigilance voilà ce qu’il nous revient de bâtir ».