Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Etienne, a été interrogé dans Le Progrès :
Pourquoi l’épiscopat s’empare du projet de loi bioéthique qui va être débattu à l’Assemblée nationale à partir du 24 septembre ?
« Ce projet de loi ne tient pas compte des conclusions des États généraux de la bioéthique qui faisaient preuve de méfiance face à la PMA. Le texte qui sera présenté aux députés touche aux sources de la vie et ne respecte pas son mystère. Nous allons à la catastrophe en manipulant la vie. Nous devons protéger les plus faibles, à savoir les enfants. Il est légitime de savoir dans quelles conditions ils vont naître. C’est une vraie responsabilité de la société. On a endormi une partie de l’opinion en disant : “Vous n’êtes pas capable de comprendre.” À nous de la réveiller. »
Pourquoi dites-vous qu’on a endormi l’opinion ?
« Parce que le texte encourageant la PMA s’appuie sur des données scientifiques et des techniques médicales. On dit à l’opinion : “C’est compliqué mais ne craignez rien la science est fiable.” Or il s’agit d’une question de bon sens. Ce n’est pas si compliqué, les enfants ont besoin d’un père et d’une mère. Or le projet de loi remet gravement en cause ce principe. À un moment donné, les enfants ont besoin de connaître leur géniteur. Avec la PMA ce ne sera pas possible. »
Que dites-vous aux couples stériles, aux couples de femmes et aux femmes seules pour qui la PMA peut être une solution pour avoir des enfants ?
« Je comprends ce désir d’avoir des enfants. Cet objectif est bon. Mais pour y arriver tous les moyens ne peuvent pas être bons. Parfois il faut se dire on est en face de limites, ce n’est pas possible. De plus, la PMA sera remboursée par la sécurité sociale. Je ne veux pas que mes cotisations sociales servent à créer des situations de souffrances qui ne respectent pas le droit des enfants. »
À deux jours du début de la discussion du projet de loi à l’Assemblée nationale, que comptez-vous faire ?
« Je vais écrire aux parlementaires de la Loire, une lettre que je rendrai publique. Je vais leur dire : je compte sur vous. Vous devez être la conscience de la nation pour dire non à ce projetde loi au nom des Droits de l’Homme. Cette loi n’est pas possible sur le plan humain. »
Encouragerez-vous les catholiques à manifester contre ce projet de loi le 6 octobre prochain ?
« Je ne m’adresse pas qu’aux catholiques. Je m’adresse à tous ceux qui estiment que la vie et l’enfant sont sacrés. Je souhaite que les gens se manifestent de toutes les manières pour dire non à ce projet de loi. Pour voter en conscience les parlementaires doivent se sentir soutenus. Cette mobilisation doit les aider à poser un acte courageux. »