On ne peut cacher la préoccupation de nombreux catholiques sur les différents sujets de l’actualité de l’Eglise : synode sur l’Amazonie, déclaration de la Conférence épiscopale Allemande, réforme de la Curie… L’abbé Davide Pagliarani, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, répond aux questions de FSSPX news sur ces sujets :
Monsieur le Supérieur général, des événements importants sont attendus d’ici la fin de l’année, tels que le synode pour l’Amazonie et la réforme de la Curie romaine. Ils auront une répercussion historique sur la vie de l’Eglise. Selon vous quelle place tiennent-ils dans le pontificat du pape François ?
L’impression que beaucoup de catholiques éprouvent actuellement est celle d’une Eglise au bord d’une nouvelle catastrophe. Si nous faisons un retour en arrière, le concile Vatican II lui-même n’a été possible que parce qu’il était le résultat d’une décadence qui affectait l’Eglise dans les années ayant précédé son ouverture : un barrage a cédé sous la pression d’une force qui était à l’œuvre depuis un certain temps. C’est cela qui permet le succès des grandes révolutions, car les législateurs ne font qu’approuver et sanctionner une situation qui est déjà un état de fait, au moins en partie.
Ainsi, la réforme liturgique n’a été que l’aboutissement d’un développement expérimental qui remontait à l’entre-deux guerres et qui avait déjà largement pénétré une partie du clergé. Plus près de nous, sous ce pontificat, Amoris lætitia a été la ratification d’une pratique malheureusement déjà présente dans l’Eglise, notamment en ce qui concerne la possibilité de communier pour les personnes qui vivent en état de péché public. Aujourd’hui la situation semble être mûre pour d’autres réformes excessivement graves.