Et ce n’est pas triste :
Un laïc commente :
Pour être sûr que les jeunes ne se forment pas par eux-mêmes avant d’être filmés, le diocèse ne leur donne pas d’avance le thème de la vidéo. A la question : « Quelle est la place des femmes dans la religion catholique ? », la première jeune femme interviewée est ainsi très étonnée par la question. Elle répond simplement en la répétant lentement puis par… un gros soupir, les sourcils levés et les joues gonflées. Le deuxième verbalise davantage : « J’ai pas grand-chose à dire » et la troisième : « c’est une question pas habituelle. »
L’entretien se prolongeant, les réponses arrivent, reproduisant fidèlement… le discours ambiant. Pour l’une, croit-on comprendre, le fait que les célébrants et les servants soient tous des hommes « est assez choquant ». La première interviewée, remise de sa surprise, nomme précisément quelques évolutions séculières d’il y a cinquante ans : droit de vote, gestion du compte bancaire, travail… mais si elle connaît le vocabulaire séculier, elle semble ne pas connaître le vocabulaire catholique. Elle conclut : « c’est des changements qu’on retrouve pas du tout dans l’Eglise catholique » puis se reprenant : « en tout cas de ce que moi je peux voir. »
Un autre jeune poursuit : « Je suis assez critique de manière générale », remettant en cause sans aucune précision « des principes » qui aboutissent à « des inégalités entre les hommes et les femmes » dans le catholicisme. Critique gratuite, mais que le diocèse choisit de mettre en valeur.
On ne dira rien d’un passage où un jeune cite en exemple Marie-Madeleine en l’affublant du seul qualificatif de prostituée, particulièrement de mauvais goût dans une vidéo consacré à la place des femmes. Si l’on voulait qualifier d’un seul terme la « femme pécheresse » des Evangiles, l’Eglise utilise traditionnellement celui de pénitente et, en plusieurs mots, « l’apôtre des apôtres » : c’est elle qui annonce la Résurrection aux apôtres. Nul doute que si ce jeune avait été formé ou s’il avait eu le temps de se former un peu lui-même, il n’aurait pas parlé de la même façon.
On se demande donc vraiment pourquoi Mgr Percerou tient à mettre en scène des jeunes parfaitement ignorants. Pourquoi donc ne pas les informer et les former… avant de les interviewer ? Parce que les réponses, alors, auraient de la tenue et du contenu, et ressembleraient à la transmission d’un enseignement… ce à quoi l’évêque semble être parfaitement allergique ?
Et encore :
Qu’est-ce que la religion ? La réponse figure en conclusion de la nouvelle vidéo officielle du diocèse mettant en scène des jeunes. Elle n’a rien à voir avec une définition catholique, mais elle reflète manifestement la conception très personnelle de Mgr Percerou.
Voilà donc la réponse fournie officiellement : « La religion est surtout une affaire de discours et donc d’interprétation. Il faut avancer avec l’air du temps ! On est à une ère de changements. Faut juste interpréter les textes religieux différemment qu’on pouvait le faire il y a cinq, six, sept cent ans. »
Si l’évêque de Moulins laisse publier ce type d’énormités, c’est qu’il en partage peu ou prou le fond : le relativisme a remplacé la vérité, la religion n’est qu’une création humaine. Et voilà pourquoi les églises de Mgr Percerou sont vides.
Mais cette triste ambition d’être « dans l’air du temps » n’est qu’une ambition de feuille morte, selon le mot du philosophe catholique Gustave Thibon. Si les apôtres avaient eu ce genre d’ambition, ils n’auraient jamais évangélisé ! Suivant le message du Christ, ils étaient convaincus que c’est à l’Eglise de convertir le monde et non l’inverse.