Le projet de loi de bioéthique a été au centre de discussions informelles jeudi entre Emmanuel Macron et la Conférence des évêques de France. Le nouveau président de la CEF, Mgr Éric de Moulins Beaufort, a “pu dire au président les points clés de la position de l’Église catholique” sur ce projet de loi, a déclaré le secrétaire général de la CEF, Mgr Thierry Magnin, qui participait à l’entrevue.
“On a pu aborder la question de l’extension de la PMA, on a parlé de la GPA, de l’embryon, des cellules souches et des autres sujets dans le projet”.
M. Macron “a reconnu que les questions de fond qu’on posait étaient de vraies questions”, même si “je ne pense pas qu’on l’ait fait changer”.
Ils ont échangé pendant une heure et demie. Reconstruction de Notre-Dame, accueil des migrants, solidarité… Les thèmes abordés lors de l’échange ont été nombreux.
Entré en fonction depuis le 1er juillet, l’archevêque de Reims rendait ainsi, comme le veut l’usage, une visite de courtoisie au président de la République, qui était accompagné de son directeur de cabinet.
« Nous avons parlé des travaux à Notre-Dame, des suites éventuelles à donner à la rencontre des Bernardins ».
« Enfin, nous avons abordé très franchement nos inquiétudes quant à la révision prochaine des lois de bioéthique, notamment quant à la filiation, à la place de la technique ou encore à l’enseignement donné aux enfants sur tous ces sujets ». « Nous avons pu nous exprimer de façon ample et vaste, et le président de la République nous a répondu de même. Il n’a pris aucun engagement car ce n’était pas l’objectif de cet entretien : nous étions simplement là pour nous présenter. »
Le même jour, Mgr d’Ornellas était auditionné à l’Assemblée sur le projet de loi bioéthique. Le député franc-maçon Jean-Louis Touraine a évoqué des histoires de GPA dans la Bible ou des bricolages de filiation entre Joseph et le Christ :
« Il y plusieurs exemples de GPA dans la Bible, avec Sarah et Abraham avec l’aide de Agar, avec Jacob et Rachel. Nous, nous ne proposons que, modestement, non pas la GPA mais bien l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules »
L’archevêque de Rennes a rétorqué :
« Dans ce cas, comme dans les autres, les mères porteuses bibliques sont des esclaves »« Je suis frappé que nous ayons des cours théologie à l’Assemblée nationale, a rétorqué . Que sous les ors de la République, nous soyons sensibles à la théologie, j’en suis heureux. Mais prendre exemple de ce qui est écrit sur Joseph, Marie et Jésus pour résoudre les problèmes de modèles familiaux, c’est faire fausse route et tirer la couverture à soi. On ne peut pas utiliser de façon fondamentaliste un texte pour résoudre nos petits problèmes humains, il n’est pas là pour ça ».