Il s’appelle Luis Fernando Pérez Bustamante et il dirige depuis avril 2009 un blog d’information catholique espagnol, infocatolica.com. Dans un article mis en ligne aujourd’hui, il s’interroge sur la demande de diverses associations laïques catholiques de faire organiser un référendum sur la libéralisation de l’avortement (que celles-ci estiment à même de mettre un frein au projet socialiste : voir ici). Leurs arguments méritent le respect, souligne le blogger qui s’est taillé au fil des ans une réputation de grand sérieux. Mais il en apporte deux contraires que j’aurais voulu exprimer de la même manière si j’étais directement impliquée dans le combat contre les lois de mort espagnoles.
« 1. La dignité de la vie humaine ne peut dépendre, d’aucune façon, du résultat d’une quelconque élection. Elle fait partie de cette sorte de valeurs pré-démocratiques qui sont bien au-dessus de n’importe quelle constitution, loi ou disposition de facture humaine.
« 2. La possibilité très relle d’une victoire de la position pro-avortement donnerait une légitimité « démocratique » très supérieure à celle qu’apportera une loi approuvée par le parlement. Dans un pays ou près d’une grossesse sur sept s’achève par un avortement provoqué, l’acceptation sociale majoritaire de l’avortement est déjà un fait, même si une part importante de la population comprend bien qu’il s’agit de sauvagerie. Ne confondons pas le succès de quelques manifestations, par ailleurs très remarquable, avec la volonté de la majorité des Espagnols.
« Sincèrement, je crois que les efforts doivent tendre à faire prendre conscience par la société de ce que l’avortement est un crime intolérable et qui, par conséquent, doit être poursuivi par la loi. Je crois aussi que nous devons faire comprendre qu’il ne peut être question de consensus quand c’est le droit à la vie qui est en cause. La loi actuelle ne nous convient pas. Nous recherchons la protection légale des enfants à naître moyennant les poursuites à l’encontre de ceux qui gagnent leur vie en assassinant des innocents dans le sein maternel. Cela vaut la peine d’être maximalistes quand nous nous trouvons devant le droit maximal de chaque être humain : le droit de vivre.
« Il va être temps de bien faire comprendre qu’ou bien on met des limites à la démocratie, ou bien la démocratie se transforme en un régime aussi inacceptable que n’importe quelle autre forme de tyrannie. Les urnes ne peuvent pas limiter, modifier ou annuler des droits et des prescriptions qui font partie de la loi naturelle. C’est justement nous autres, chrétiens, qui devons être assez sensés pour ne pas tomber dans l’idolatrie d’un système politique qui, dans la seule Espagne, a provoqué la mort de plus d’un millions d’embryons et de fœtus humains. Il n’y a jamais eu dans l’histoire de ce pays un régime plus contraire à la dignité de l’homme que celui sous lequel nous vivons. Et cela doit être dénoncé et combattu. »
Les démarches des Espagnols pro-vie dont je rends compte sur ce blog ont le mérite d’exister, et constituent des informations que je me fais un honneur de répercuter. Cela ne veut pas dire que je suis d’accord à 100 % avec chacune d’entre elles. Mais je me réserve le droit de commenter ici, pour le partager, l’avis de Luis Fernando Pérez.