Dimanche 30 juin à 15h en la cathédrale de Strasbourg, Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, ordonnera prêtre pour le diocèse de Strasbourg, Blaise Bakulu.
Né il y a 41 ans en République démocratique du Congo (RDC), Blaise Bakulu était engagé dans sa paroisse quand il a entendu l’appel du Christ pour le sacerdoce. En 2000, il entre au séminaire de la Société des Missions Africaines, attiré par la spiritualité missionnaire de cet institut apostolique. Pour des raisons de santé, il quitte le séminaire et retourne au Congo pour poursuivre ses études. Il n’abandonne cependant l’idée d’être prêtre, et pour poursuivre sa thèse en théologie, il est admis à la faculté de théologie catholique de Strasbourg. Investi au sein de la paroisse Saint-Louis de la Robertsau à Strasbourg, il décide en 2016 de frapper à la porte du séminaire de Strasbourg pour devenir prêtre diocésain. Balise Bakulu a été ordonné diacre en vue du ministère presbytéral en septembre dernier. Il a vécu son année diaconale au sein de la paroisse d’Obernai, a obtenu la nationalité française et sera donc ordonné prêtre pour le diocèse de Strasbourg par Mgr Ravel dimanche prochain 30 juin.
Carrefours d’Alsace est allé à sa rencontre.
Blaise, vous êtes originaire d’Afrique. Dans quel contexte êtes-vous arrivé en Alsace ?
Né dans une famille chrétienne en République démocratique du Congo (RDC), j’ai très vite développé le goût pour la prière. Pleinement engagé dans la vie de ma paroisse, c’est dans ce contexte que j’ai entendu l’appel du Christ à une vie consacrée. En 2000, je suis rentré au séminaire de la Société des missions africaines (SMA), attiré par la spiritualité missionnaire de cet institut de vie apostolique. Mais le Seigneur avait d’autres projets pour moi. Par deux fois, j’ai dû quitter le séminaire pour des raisons de santé. En 2012, je suis finalement rentré dans mon pays d’origine, où j’ai poursuivi mes études. Comme j’avais le désir de préparer une thèse, je m’en suis ouvert à un ami prêtre de la SMA. Grâce à lui, j’ai pu être admis à l’université de Strasbourg. Voilà comment j’ai atterri en Alsace !
Et comment avez-vous entendu l’appel du Christ pour devenir prêtre diocésain ?
À la paroisse Saint-Louis de la Robertsau, j’étais membre de l’équipe d’adoration. Un jour, la dame qui devait prendre le relais après moi n’est pas venue. Alors je suis resté avec le Seigneur. Une heure plus tard, cette dame est arrivée… en pleurs : « j’ai manqué à ma mission », répétait-elle bouleversée. Une parole de l’Écriture est alors venue habiter mon cœur : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (Is 40,1). Cet appel, je l’ai ressenti à plusieurs reprises : beaucoup de personnes en voulaient à Dieu pour l’une ou l’autre raison. Je sentais que j’avais un rôle à jouer auprès d’elles. Petit à petit, le Seigneur commençait à me montrer une autre vocation, celle de prêtre diocésain. Je m’en suis alors ouvert au chanoine Didier Muntzinger, curé de la paroisse. En septembre 2016, j’ai finalement été admis au grand séminaire de Strasbourg, en quatrième année.
En septembre 2018, vous avez été ordonné diacre en l’église Saint-Aloyse de Strasbourg. En juin prochain, vous serez ordonné prêtre : qu’est-ce que ça va changer pour vous ?
Le diacre est configuré au Christ-serviteur. En devenant prêtre, je serai configuré au Christ-pasteur. Concrètement, je pourrai poser des actes « in persona Christi », c’est-à-dire célébrer l’Eucharistie, écouter les confessions pour le pardon des péchés, et donner le sacrement de l’onction des malades. Aujourd’hui, je suis dans l’action de grâce et la confiance. Je désire garder le cœur ouvert pour accueillir la nouveauté de Dieu !
Quel message désirez-vous adresser au peuple de Dieu qui est en Alsace ?
Avant toute chose, j’invite les fidèles à venir m’entourer le jour de mon ordination sacerdotale. Je voudrais aussi leur demander de prier pour moi, pour que je sois un saint prêtre. Enfin, je les invite à ne pas se décourager face aux « prêtres-Judas », qui trahissent l’Église aujourd’hui. Rappelons-nous que chaque jour, le Seigneur fait de belles choses, mais on n’y est pas assez attentif !