Bien sûr, c’est un fait divers. Un fait divers de l’autre bout du monde. Un fait divers qui ne permet pas de mettre en accusation l’Eglise catholique, son « insensibilité » et ses « erreurs de communication. » Une fillette de 11 ans, est tombée enceinte après avoir été violée dans la province du Sul de Minas au Brésil. Sur ordre de la justice, elle a été avortée à 2 mois de grossesse. Elle avait identifié son agresseur (qui avait aussi violé ses sœurs de 15 et 13 ans), un proche de sa famille qui fut arrêté, puis interrogé, et enfin très rapidement relâché, faute de preuves. Vous n’en avez pas entendu parler au journal télévisé.
Ça, c’était bon pour l’affaire de Recife, en mars dernier, où la presse mondiale versa des larmes de crocodile sur une petite fille violée par l’amant de sa mère. Enceinte de jumeaux, avortée contre la volonté de son père après avoir été enlevée à son insu de la clinique où elle était suivie, elle avait été au centre d’une polémique au Brésil où la presse avait avec véhémence pris le parti de l’avortement, et où, devant la publicité donnée à l’affaire, l’évêque d’Olinda e Recife avait rappelé que l’excommuncation frappe ceux qui en toute connaissance de cause demandent ou exécutent l’avortement : la mère de l’enfant et les médecins responsables de l’acte. On hurla à l’obscurantisme.
De cette mobilisation mondiale, la petite fille d’Alagoinha ne tira aucun bénéfice ni sans doute aucune consolation. En revanche l’opprobre était jetée, y compris par des catholiques bon teint, sur le curé de sa paroisse et l’archevêque de Recife, Mgr José Cardoso Sobrinho, qui avaient entouré la fillette d’une paternelle sollicitude tout en refusant qu’elle devienne le lieu d’un crime atroce, la mise à mort des deux enfants qu’elle portait.
L’affaire que je découvre aujourd’hui est tout autre. Et non sans intérêt. Car la jeune fille de 11 ans dont il est question fut dans un premier temps accueillie dans l’hôpital universitaire de sa région, l’Hospital Escola Itajubá. Les 300 médecins qui y travaillent refusèrent tous de pratiquer l’avortement qui avait été autorisé par la justice. Pour des raisons de conscience que le directeur ne pouvait pas ne pas respecter. Aucun ne jugea donc qu’il serait cruel, criminel, inacceptable de laisser la grossesse se poursuivre ; tous reculèrent devant ce qui leur était demandé : tuer un être humain dans le sein de sa mère. Tous étaient prêts à entourer la fillette de leur aide et de leur sympathie.
Mais Sindalberto Fernando de Oliveira, directeur de l’hôpital, finit par trouver un médecin – en dehors du personnel de l’hôpital – qui accepta d’intervenir. Par trois fois, de 6 heures en 6 heures, celui-ci introduisit une substance abortive dans le vagin de la fillette. Est-ce une procédure sans danger et sans conséquence sur une fillette de cette âge ? 72 heures plus tard, l’avortement ne s’étant toujours pas produit, on décida qu’il fallait bien recommencer. Mais le médecin complaisant avait réservé ses vacances. Il s’en alla, ne s’étant pas engagé sur le résultat…
Le directeur de l’hôpital fit donc un nouveau recours devant la justice, obtenant du juge Selmo Silas le transfert de la jeune fille à Belo Horizonte, vers l’hôpital Julia Kubitscheck où l’on devait pratiquer l’avortement mais où, vu le jeune âge de la petite, on se refusa à tout autre commentaire.
Qui pleurera sur le viol, le traumatisme subi par la fillette ; qui dénoncera l’impunité de son agresseur ? Où sont les grandes consciences ? Celles-ci ne peuvent-elles pas s’émouvoir, non plus, de cet « avortement à répétition » sur une fillette alors même que 300 médecin, de religions diverses, d’ailleurs, n’étaient pas disposés à le pratiquer ?
C’est qu’il manquait le bouc émissaire ; l’histoire n’était pas utile aux militants mondiaux de l’avortement à la demande.
A quelques heures de la Marche pour la Vie en France, je souhaiterais donner quelques chiffres sur la situation démographique du Brésil. Les chiffres sont ceux donnés par l'IBGE, l'Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística. Ils nous ont été fournis au séminaire de Brasilia par Mgr Michel Schooyans, lors d'une conférence donnée le mardi 15 Septembre dernier (cf. mon blog http://adveniat-regnum-tuum.blogspot.com/2009/09/le-discours-pour-la-vie-de-monseigneur.html) :
En 2007, le taux de fécondité au Brésil était de 1,9 enfants par femme en âge de procréer. (5,1 en 1970, et 1,5 en 2030).
77 % de la population féminine en âge de procréer (15 à 49 ans) utilise des moyens de contraception chimique,
40 % de cette même population est stérilisée.
On compte 1 400 000 avortements par an au Brésil. L’avortement n’est permis par la loi qu’en cas de danger pour la vie de la mère, ou en cas de viol. Malgré cela, il existe de nombreuses cliniques qui pratiquent des avortements clandestins (près de 1 000 000).
Ce chiffre représente 1/3 des grossesses annuelles.
En 1980, l’espérance de vie au Brésil était de 62,7 ans,
en 2008 : 72,1 ans
et en 2050 : 81,29 ans.
La population brésilienne va donc vieillir, puis à partir de 2040 décliner.
Aujourd’hui la population brésilienne compte 191 745 000 habitants, et va continuer de croître jusqu’en 2039 (selon l’IBGE) pour atteindre le chiffre de 219 000 000 habitants. A partir de là, le chiffre va aller en diminuant.
Aujourd'hui, les catholiques brésiliens se mobilisent pour empêcher le gouvernement de voter de nouvelles lois facilitant l'avortement.
Le Dimanche 30 août dernier avait d'ailleurs lieu la marche pour la vie à Brasilia, qui a réuni 3000 personnes sur l'esplanade des ministères.
Vous pouvez publier ces informations sur votre blog.
Bien à vous,
Abbé HENRY
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Bonjour
pourquoi militer à ce point pour une surpopulation terrestre ??
Vous vous rendez compte de la folies de vos théories ??
Il y 1 milliard d'êtres humains qui ne mangent pas assez… 30 000 morts par jours de faim !!!
Et votre Dieu, il fait quoi pour les nourrir ??
Hein, il fait quoi votre Dieu ??
Vous allez supprimer mon comm, je m'en fiche : l'essentiel est que vous le lisez…
C'est à cause de gens comme vous que j'ai perdu la foi…
Chris
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Merci à l'abbé Henry…
A Chriz : ce n'est pas la nourriture qui manque, c'est le développement des pays pauvres et une politique plus adéquate, puisque la terre produit bien assez pour nourrir chacun, bien plus par tête que lorsque Paul Erhlich nous menaçait de sa “Population Bomb” pour la fin du XXe siècle.
C'est le moment où nous avions des montagnes de surproduction agricole…
Peut-être que si nous demandions sincèrement à Dieu – mais alors tous, avec foi – de nourrir tous les hommes, il nous renverrait d'abord à nos propres responsabilités envers nos frères humains, mais il ne nous refuserait pas le pain quotidien.
N'est-ce pas plutôt le rejet de Dieu et donc l'oubli de nos frères qui pose problème ?
Enfin, c'est aujourd'hui le vieillissement des populations (de la Chine à l'Amérique latine) qui pose le plus angoissant des problèmes, car il y aura de moins en moins d'actifs pour s'occuper d'un nombre croissant de personnes âgées.
Et pour ce qui est de croire en Dieu : si le sort des victimes de famine vous attriste, vous angoisse, c'est que vous vous sentez proche des “plus petits d'entre les siens”, et que vous voyez bien que le mal et la mort sont à combattre. Dieu veut-Il autre chose ?
JS