Un lecteur nous propose ce texte en ces temps de confusion générale :
A. Au moins depuis mars 2013 (il se sera passé quelque chose, en ce mois-là…), bien des catholiques s’interrogent sur la ligne de conduite à avoir et à garder, à préserver et à propager, que ce soit dans le domaine de la foi, des convictions propres à la foi catholique, ou dans celui des moeurs, de la conduite de la vie chrétienne.
B. Qu’ils n’hésitent donc pas à aller à contre-courant, qu’ils n’aient donc pas peur d’être à contre-courant, comme le dit parfois le pape François, et non, bien sûr, comme le font certains de ceux qui se disent et se veulent “les amis de François”, qu’ils revendiquent leur “amitié” depuis l’intérieur ou l’extérieur de l’Eglise catholique, et qu’ils agissent ou non en conformité ou en contradiction avec ce que fait vraiment, ou avec ce que semble faire, le pape François.
C. Répétons-le ici : que les catholiques, notamment les jeunes catholiques, n’hésitent donc à aller à contre-courant, et n’aient donc pas peur d’être à courant, comme le dit le pape François :
1. “Et j’en viens au dernier point. C’est une invitation que je vous adresse à vous confirmands et à tous : demeurez solides sur le chemin de la foi avec une ferme espérance dans le Seigneur. Là se trouve le secret de notre chemin ! Lui nous donne le courage d’aller à contre-courant. Écoutez bien, les jeunes : aller à contre-courant ; cela fait du bien au cœur, mais il nous faut du courage pour aller à contre-courant et lui nous donne ce courage ! Il n’y a pas de difficultés, d’épreuves, d’incompréhensions qui doivent nous faire peur si nous demeurons unis à Dieu comme les sarments sont unis à la vigne, si nous ne perdons pas l’amitié avec lui, si nous lui faisons toujours plus de place dans notre vie. Ceci aussi et surtout si nous nous sentons pauvres, faibles, pécheurs, parce que Dieu donne force à notre faiblesse, richesse à notre pauvreté, conversion et pardon à notre péché. Il est si miséricordieux le Seigneur : si nous allons à lui, il nous pardonne toujours. Ayons confiance dans l’action de Dieu ! Avec lui nous pouvons faire de grandes choses ; il nous fera sentir la joie d’être ses disciples, ses témoins. Misez sur les grands idéaux, sur les grandes choses. Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au-delà, vers les grandes choses. Jeunes, jouez votre vie pour de grands idéaux !”
2. “Et puis il y a tant de personnes, chrétiens et non-chrétiens, qui « perdent leur vie » pour la vérité. Et le Christ a dit « je suis la vérité », qui sert la vérité sert donc le Christ. Une de ces personnes, qui a donné sa vie pour la vérité, est Jean-Baptiste : demain, 24 juin, c’est précisément sa grande fête, la solennité de sa naissance. Jean a été choisi par Dieu pour préparer la voie devant Jésus, et il l’a désigné au Peuple d’Israël comme le Messie, l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (cf. Jn 1, 29). Jean s’est consacré tout entier à Dieu et à son envoyé, Jésus. Mais à la fin, que s’est-il passé ? Il est mort pour la cause de la vérité, lorsqu’il a dénoncé l’adultère du roi Hérode et d’Hérodiade. Combien de personnes payent cher leur engagement pour la vérité ! Combien d’hommes droits préfèrent aller à contre-courant plutôt que de renier la voix de leur conscience, la voix de la vérité ! Des personnes droites, qui n’ont pas peur d’aller à contre-courant ! Et nous, nous ne devons pas avoir peur ! Parmi vous il y a tant de jeunes. À vous les jeunes, je dis : N’ayez pas peur d’aller à contre-courant, quand on veut nous voler l’espérance, quand on nous propose ces valeurs qui sont avariées, des valeurs comme un plat qui n’est plus bon, et quand un plat n’est plus bon, il nous fait mal ; ces valeurs nous font mal. Nous devons aller à contre-courant ! Et vous les jeunes, vous êtes les premiers : allez à contre-courant et ayez cette fierté d’aller précisément à contre-courant. En avant, soyez courageux et allez à contre-courant ! Et soyez fiers de le faire !”
3. “En ce temps qui nous conduit à la fête de la Nativité de Jésus, enseigne-nous à aller à contre-courant : à nous dépouiller, à nous abaisser, à nous donner, à écouter, à faire silence, à nous décentrer de nous-mêmes, pour laisser un espace à la beauté de Dieu, source de la vraie joie.”
4. ” Vous êtes à un âge d’incroyables changements, où tout semble possible et impossible en même temps. Je vous répète avec beaucoup de force : « Demeurez sur le chemin de la foi avec une ferme espérance dans le Seigneur. Là se trouve le secret de notre chemin ! Lui nous donne le courage d’aller à contrecourant. Croyez-moi : cela fait du bien au cœur, mais il faut du courage pour aller à contrecourant et lui nous donne ce courage ! Avec lui nous pouvons faire de grandes choses ; il nous fera sentir la joie d’être ses disciples, ses témoins. Misez sur les grands idéaux, sur les grandes choses. Nous chrétiens, nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au-delà, vers les grandes choses. Jouez votre vie pour de grands idéaux ! » “
5. Nous réfléchissons aujourd’hui sur l’espérance chrétienne comme force des martyrs. Dans l’Evangile, quand Jésus envoie ses disciples en mission, il ne les trompe pas par des illusions de succès facile; au contraire, il les avertit clairement que l’annonce du Royaume de Dieu comporte toujours une opposition. Et il utilise également une expression extrême: «Et vous serez haïs de tous — haïs! — à cause de mon nom» (Mt 10, 22). Les chrétiens aiment, mais ils ne sont pas toujours aimés. Dès le début, Jésus nous met face à cette réalité: dans une mesure plus ou moins forte, la confession de la foi a lieu dans un climat d’hostilité. Les chrétiens sont donc des hommes et des femmes «à contre courant». C’est normal : étant donné que le monde est marqué par le péché, qui se manifeste sous diverses formes d’égoïsme et d’injustice, celui qui suit le Christ marche en direction opposée. Non par esprit polémique, mais par fidélité à la logique du Royaume de Dieu, qui est une logique d’espérance, et qui se traduit par un style de vie basé sur les indications de Jésus.”
6. “À la fin des Évangiles, il y a une autre rencontre avec Jésus qui peut inspirer la vie consacrée : celle des femmes au tombeau. Elles étaient allées rencontrer un mort, leur chemin semblait inutile. Vous aussi, vous allez à contre-courant dans le monde : la vie du monde rejette facilement la pauvreté, la chasteté et l’obéissance. Mais, comme ces femmes, vous allez de l’avant, malgré les préoccupations concernant les lourdes pierres à enlever (cf. Mc 16, 3). Et comme ces femmes, les premiers, vous rencontrez le Seigneur ressuscité et vivant, vous l’étreignez (cf. Mt 28, 9) et vous l’annoncez immédiatement aux frères, les yeux pétillants d’une grande joie (cf. v. 8). Vous êtes aussi l’aube sans fin de l’Église : vous, personnes consacrées, vous êtes l’aube sans fin de l’Eglise ! Je vous souhaite de raviver aujourd’hui même la rencontre avec Jésus, en marchant ensemble vers lui : et cela donnera de la lumière à vos yeux et de la vigueur à vos pas.”
D. Or, encore plus depuis le début du pontificat actuel qu’auparavant, il y a bien une chose dont les fidèles catholiques peuvent être certains : l’idéologie du dialogue, qui fait tant de mal à l’Eglise et aux fidèles, depuis, à présent, plus de cinquante ans et près de soixante ans, dans la mesure où elle les manipule et la neutralise plus ou moins en douceur, n’a jamais été, n’est pas, et ne sera jamais “à contre-courant”, depuis qu’elle a commencé à se concrétiser, notamment dans le cadre du dialogue interreligieusement correct, et, a fortiori, depuis qu’elle continue à se manifester, notamment dans le cadre de ce que l’on pourrait appeler le dialogue interconvictionnellement correct, grâce auquel nous avons, depuis peu, du “catholicisme LGBT”, etc…
E. Face à cette idéologie, face à ses origines, face à ses composantes, face à ses conséquences, que les catholiques n’aient donc pas peur d’aller à contre-courant et n’hésitent donc pas à être à contre-courant, d’autant plus que cette idéologie, aussi fréquemment relayée par des hommes d’Eglise soit-elle, ne constitue en aucun cas un devoir, un dogme, une valeur ou une vertu qui serait d’inspiration spécifiquement et substantiellement chrétienne, au point d’être, précisément, “à contre-courant”, à l’égard de telle conception dominante, plus asservissante que libératrice et plus aveuglante qu’éclairante, de la religion chrétienne, des religions non chrétiennes, de l’agir humain et des êtres humains.
F. Après tout, dans le Nouveau Testament, on trouve ceci : “Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé” (Mt 28, 19-20), et non, bien sûr, ceci : “Allez ! De toutes les nations faites des partenaires du dialogue : dialoguez avec eux, dans le respect total pour leurs conceptions, pour leurs convictions, pour leurs principes et leurs pratiques.”
De même, dans le Nouveau Testament, on trouve ceci : “Malheur à moi si je n’évangélise pas” (1 Corinthiens 9, 16), et non, évidemment, ceci : “Malheur à moi si je ne consensualise pas.”
Aussi, que les uns et les autres commencent, ou continuent davantage, à essayer de cheminer et de s’orienter chrétiennement “à contre-courant”.