Voici ce qu’écrit Laurent Dandrieu dans Valeurs Actuelles :
Son élection était loin d’être acquise, et pourtant elle s’est décidée très rapidement : il aura suffi d’une matinée, ce 3 avril, pour que le choix des évêques français, réunis à Lourdes, se porte sur Mgr Éric de Moulins-Beaufort pour succéder le 1er juillet prochain à Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, à la tête de la conférence des évêques de France, où celui-ci avait accompli ses deux mandats de trois ans. Principale option concurrente de l’archevêque de Reims, celui de Lille, Mgr Laurent Ulrich, 67 ans, qui aurait incarné une forme de continuité avec le mandat précédent, a été rapidement mis hors course.
Signe qu’au-delà des clivages habituels – Paris-province, conservateurs-progressistes, politiques-consensuels, dogmatiques-sociaux, droite-gauche –, les évêques se sont entendus sur la nécessité de faire accéder aux commandes une nouvelle génération : tous trois issus ordonnés prêtres sous le pontificat de Jean-Paul II, Mgr de Moulins-Beaufort, 57 ans, et ses deux vice-présidents, Mgr Olivier Leborgne (Amiens, 55 ans) et Mgr Blanchet (53 ans, Belfort-Montbéliard), font presque figure de « gamins » dans une hiérarchie épiscopale qui tend à fleurter dangereusement avec la gérontocratie : Mgr Pontier, qui aura 76 ans le 1er mai, avait ainsi dépassé l’âge théorique de la retraite épiscopale. Tous trois ont environ vingt ans de moins que ceux qu’ils remplacent. Jeune évêque de Nanterre, Mathieu Rougé, 53 ans, qui a bien connu le nouveau président lorsqu’ils étaient tous deux prêtres du diocèse de Paris, salue pour Valeurs actuelles « une belle élection, qui s’est faite clairement et paisiblement, et qui porte à la tête de la conférence épiscopale un homme qui unit de très belles qualités intellectuelles et pastorales, et qui devrait pouvoir faire franchir quelques caps importants à l’Eglise de France ».
Car ce n’est pas seulement à un « coup de jeune » que vise cette élection : avec Mgr de Moulins-Beaufort arrive aux manettes une génération décidée à dépasser les clivages stériles et les divisions fratricides qui ont déchiré l’Eglise de France depuis près de cinq décennies. Une génération résolue à ne pas s’arrêter aux querelles de chapelles et à faire feu de toutes les sensibilités ecclésiales pour peu qu’elles puissent embraser la flamme de l’évangélisation. […]
il est vrai qu’en évitant Mgr Ulrich, on passe à côté d’une grande catastrophe ; mais tous les ‘jeunes’ évêques de la génération des nouveaux élus restent des fanatiques inconditionnels de Vatican 2, et n’imaginent pas d’en reconnaître ni les actes confus, ni les applications pastorales gauchies et stériles ;
le corps épiscopal français reste globalement conformiste (par ex. politique), désorienté (par ex. liturgie), débordé (par ex. formation), peureux (par ex. enseignement moral) et mondain-compatible (par ex. MRJC, CCFD).
Rendons grâce pour le nouveau président de la CEF, et prions pour lui et pour tous nos pasteurs.
Rude mission que de garder le cap, alors que tant d’éléments se déchaînent : la critique, la division, l’orgueil de vouloir avoir raison contre notre Sainte Mère l’Eglise,…
Ecoutons le Seigneur qui n’a de cesse de nous inviter à garder confiance, à construire la Paix et vivre dans la communion .
J aime particulièrement ce dernier paragraphe.
En juin 2004 j’avais sollicité le curé de l’église Saint Paul-Saint Louis de Paris pour la célébration d’une messe de Requiem en l’honneur de Georges Cadoudal guillotiné place de Grève le 25 juin 1804 avec ses compagnons d’infortune.
La messe aurait été célébrée le samedi 26 après-midi par l’abbé Christian-Philippe Chanut curé (diocésain) de Milly la Forêt. Ce regretté prêtre disait la messe selon les deux formes du Rit romain et portait indifféremment la soutane ou le strict clergyman.
L’église en question était celle où Georges avait été brièvement inhumé après le rachat de son squelette par Sol de Grisolles et Joseph Cadoudal auprès de Dominique Larrey en juin 1814 et en attente de la construction d’un tombeau à Auray.
Cette cérémonie de Requiem (grégorienne donc) fut refusée, à ma grande stupéfaction, par le curé:”Pas de ça ici !). Il venait pourtant de dire la messe !
Ce curé est maintenant archevêque de Reims où fut sacré Louis XVI:
Il s’appelle Mgr de Moulins Beaufort !
@Chouan catho
la constatation est faite depuis déjà longtemps que les évêques ont le profil “Jureur”. Ils sont globalement acquis à la révolution et sa vitrine politique la république.
Je n’avais pas d’illusion sur Mgr de Reims.
Pour honorer les martyrs de la foi guillotinés, torturés, noyés (à Nantes), etc… fuyons tout esprit de collaboration active avec la centrifugeuse républicaine qui a converti au laïcisme un si grand nombre de catholiques… en distribuant la Légion d’honneur “aux chiens muets” nos évêques. Ce sera un grand service rendu aux générations à venir.
Mais, la chute libre continuera dans l’Eglise au bénéfice du diable, selon le principe bien connu des vases communicants : plus DIEU recule, plus le diable avance, puisque nos évêques ont si souvent pris le parti de l’ennemi, celui de l’Homme Autonome qui a choisi, voulu et organisé institutionnellement (république) la vie naturelle coupée de la grâce.
Normal que tout aille donc de mal en pis quand on continue indéfiniment de dénoncer la mal en chérissant sa cause. (Bossuet avait énoncé le concept dont meurt l’Eglise en notre temps).