Voici ce que l’épiscopat polonais vient de publier :
- Près de quatre cents prêtres, religieuses et religieux polonais se sont rendus coupables d’abus sexuels à l’égard de mineurs depuis 1990.
- Il s’agit précisément de 382 auteurs de tels actes,
- dont 198 ont abusé de personnes de moins de 15 ans, tombant sous le coup de la loi,
- et 184 adolescents âgés entre 15 et 18 ans, ce qui est un délit aux termes du droit canon
Information diffusée par le père Wojciech Sadlon, directeur de l’Institut de la statistique de l’Eglise de Pologne.
L’épiscopat états-unien avait également diffusé ses statistiques.
Or, en France, nous n’avons toujours rien. C’est le flou absolu. Combien d’auteurs identifiés ? Quelles sont les tranches d’âges des victimes ?… Où est la transparence promise ?
Combien de procès faudra-t-il pour que l’épiscopat donne des chiffres ?
Addendum : on me rappelle opportunément les chiffres diffusés par l’épiscopat en octobre 2018. Il est vrai que j’aurai du les évoquer.
- depuis 2010, 433 signalements auprès des évêques,
- 212 transmis au procureur,
- 36 mises en examen
- une dizaine de peines de prison (neuf clercs étaient incarcérés entre 2010 et 2016, quatre le sont toujours actuellement)
- depuis janvier 2017, 211 personnes ont transmis leur témoignage à la Conférence des évêques.
- Sur la période 2017-2018, 75 signalements ont été faits au procureur.
- 43 d’entre eux concernaient des faits antérieurs à l’année 2000, susceptibles donc de tomber sous le coup de la prescription.
- sur 129 clercs (c’est-à-dire des prêtres ou des diacres) mis en cause entre 2017 et mi-2018, seulement 10 ont fait l’objet d’une mise en examen.
- Quatre clercs sont actuellement incarcérés
- cinq ont achevé d’exécuter leur peine.
- Sur la période 2010-2016, on comptait 9 clercs incarcérés et 37 qui avaient purgé leur peine.
- 49 hommes d’église ont fait l’objet d’une suspension provisoire de tout ou partie de leur ministère,
- neuf d’entre eux ont été punis par la justice canonique
Ces chiffres ne montrent pas grand chose. En fait, on ne sait pas de quoi il s’agit. S’agit-il uniquement d’abus sexuels commis sur des enfants ? Ou des abus commis sur des adultes ? Sur des hommes, de jeunes hommes, ou sur des femmes ? Des religieuses ? Combien sur des enfants ? Bref, ces chiffres mélangent tout et l’épiscopat noie le poisson.
Si l’on veut apporter un remède, il faut préciser de quoi l’on parle. Quelle est la nature des crimes ?