Mercredi 13 février s’est déroulée à Matignon la traditionnelle instance de dialogue entre l’Église catholique et les représentants du gouvernement. Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, participait pour la première fois, et Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et dont le mandat de président de la Conférence des évêques de France arrive à terme, pour la dernière fois.
Edouard Philippe a entamé la rencontre par les dégradations commis contre des églises : pour l’ensemble de l’année 2018, les actes antichrétiens sont en hausse avec 1063 actes recensés contre 1038 en 2017.
Plusieurs sujets ont été abordés, comme la révision de la loi de 1905, à propos de laquelle les responsables de l’Église souhaitaient exprimer « leur inquiétude, voire leur désaccord ».
« Le gouvernement a bien entendu nos questions », indique le porte-parole de la CEF, Mgr Olivier Ribadeau Dumas.
« Il a aussi précisé que le projet n’était pas encore prêt et qu’en tout état de cause, il ne dérogera pas aux accords diplomatiques avec le Saint-Siège ».
Un texte est en cours de rédaction pour servir de base au travail préparatoire mais le gouvernement réfléchit à la possibilité d’un autre « véhicule législatif » pour court-circuiter le Parlement…
Concernant la prochaine révision des lois de bioéthique, Agnès Buzyn a insisté sur
« la nécessité de prendre le temps de la concertation ». « Elle a rappelé qu’il y avait un cap, celui de l’engagement du président de la République dans son programme, mais que tout ce qui figurait dans les rapports ne sera pas forcément inscrit dans le projet de loi ».
On ignore de quel engagement elle parle puisque la PMA n’était pas dans son programme.
La CEF avait souhaité inscrire à l’ordre du jour « un point sur la situation sociale ». Du côté des sujets techniques, deux thèmes avaient été retenus. L’un, concernant les diplômes universitaires qui doivent devenir obligatoires pour tous les aumôniers de prison, d’hôpital et de l’armée. L’Église souhaite faire valider les acquis de l’expérience.
« L’entrée en vigueur de l’obligation va être reculée de deux ans pour nous permettre de travailler avec le gouvernement et les universités ».
Le second thème concerne la baisse des ressources de l’Église de France.
« Nous avons mené une enquête qualitative et ce qui nous soucie le plus est la disparition des petits donateurs, touchés sans doute par la hausse de la CSG ».
« Nous avons mis en garde le gouvernement contre le risque pour nous de ne plus pouvoir assurer certaines missions de solidarité ou médico-sociales, qui remédient justement au désengagement de l’État ».
Il n’est pas dit que le gouvernement s’en lamente…