Un article publié hier par le Journal of the American Medical Association révèle que les tests sanguins vantés depuis plusieurs années sur internet comme permettant de connaître le sexe de l’enfant porté par une femme enceinte sont, en effet, désormais efficaces à 95 %. Cela veut dire que de manière non invasive, dès les 7 semaines de gestation, sans échographie ni amniocentèse, en-deçà du délai de l’avortement légal dans de nombreux pays, il est possible de savoir si elle porte un garçon ou une fille et, pourquoi pas, procéder à un avortement si l’on veut choisir. Le garçon plutôt que la fille, bien sûr…
Dans les pays qui font face à des taux dramatiques de fœticides (appelons les choses par leur nom) de bébés filles, la lutte annoncée contre un fléau qui crée un dangereux déséquilibre au bénéfice des garçons risque de devenir quasi impossible. Passons sur le côté hypocrite de ces mesures qui répondent souvent à des mesures drastiques de contrôle de la population, comme en Chine ; le fait est qu’avec une connaissance quasi-certaine du sexe de l’enfant attendu sans avoir à recourir à des diagnostics « voyants » comme l’échographie à 5 mois, il n’y a plus de raison (pratique) pour que les futurs parents se gênent.
On sait en effet de mieux en mieux étudier l’ADN des cellules fœtales qui dès ce stade précoce de la grossesse circulent dans le sang de la mère qui au demeurant portera ainsi la « chair de sa chair » dans son propre corps bien des années après avoir donné le jour à son enfant : on a actuellement la preuve de la présence de telles cellules jusqu’à 40 ans après la naissance (et frères et sœurs ultérieurs reçoivent aussi des cellules de leurs aînés comme en attestent des études récentes).
La presse française reprend sans la moindre critique l’affirmation des chercheurs selon laquelle la connaissance précoce du sexe de l’enfant permettrait d’aider les femmes susceptibles de donner naissance à des enfants « ayant un risque d’anomalies liées au sexe » : on « éviterait » ainsi la myopathie de Duchenne qui ne touche que les garçons… en éliminant d’emblée tout fœtus mâle. Ce type de tests commence paraît-il d’être utilisé en France et en Espagne.
Je lis même sur culturefemme.com qu’il s’agit là d’un « diagnostic prénatal innovant, indolore et sans risque pour détecter et prévenir les anomalies chromosomiques ».
Mais non, il ne prévient rien du tout ! Il sert juste à éliminer les bébés non conformes…