Les éditions Via Romana viennent de rééditer un ouvrage majeur de Jean Madiran, préfacé par Michel de Jaeghere et sorti d’un dossier historique rédigé par Philippe Maxence. Cet ouvrage paru initialement en 1968 est un réquisitoire et inventaire implacable des collusions d’un épiscopat français avec le progressisme, le marxisme, le modernisme et l’évolutionnisme.
L’âme de ce manifeste : la foi de Péguy, foi ardente et anticléricale servie par une plume incisive et insolente de laïc blessé. Devenu la bête noire d’un certain épiscopat, Jean Madiran alors directeur de la revue Itinéraires est soutenu par des hommes d’Église, des philosophes, des écrivains parmi les plus éminents (le Père Guérard des Lauriers, Marcel De Corte, Henri Massis, Marcel Clément…).
L’ouvrage devint alors signe de ralliement et outil de résistance catholique face à l’effondrement doctrinal, liturgique, catéchétique, exégétique de l’après-concile en France.
Pour Jean Madiran, il y a une hérésie propre au XXe siècle et une crise spirituelle et sociale propre à notre pays, et son diagnostic demeure étonnamment d’actualité pour caractériser les faces de méduses et les promoteurs infidèles à leur baptême autant qu’à leurs charges.
Dans la postface de l’édition de 1987, Jean Madiran ajouté :
L’hérésie des évêques est la même qu’il y a vingt ans. Elle continue, identique dans sa substance. Ce livre, si je l’écrivais aujourd’hui, je l’écrirais tel qu’il est. […] Cette crise a aussi, conjointement, à différents niveaux, des explications historiques ; mystiques ; politiques ; je ne les nie pas, elles constituent en permanence le contexte implicite, et parfois explicite, de mon exposé. Mais mon objet propre est bien l’explication doctrinale, au sens plein du mot doctrine, qui désigne l’enseignement motivé de ce qui est vrai universellement et la réfutation de ce qui est faux universellement : en tout temps et en tous lieux.