Lors de sa cérémonie des vœux, Monseigneur Grua, évêque de Saint-Flour, a déclaré :
« La société y est aujourd’hui d’autant plus sensible que c’est sans doute, en matière sexuelle, le dernier tabou qui résiste. Il n’en a pas toujours été ainsi, et ceux de notre génération se souviennent d’une époque où de brillants intellectuels faisaient, sans crainte d’être inquiétés, l’apologie publique de la pédophilie. Des personnalités troubles, fragiles y ont trouvé des encouragements. Ce temps est passé, et tant mieux. Nous savons aujourd’hui que ces actes peuvent être criminels parce qu’ils blessent et détruisent des vies. Et c’est d’abord à ces victimes que je pense ce soir en vous parlant. »
« Le fait d’avoir partagé cette dérive avec d’autres institutions chargées de la jeunesse ne l’absout pas. Le fait que 80 % des actes de pédophilies aujourd’hui se déroulent dans les familles ne l’absout pas. On attend de l’Église et de ses responsables un autre comportement, qui dise la dignité et le respect de toute personne humaine, à commencer par les enfants. Et la sévérité ciblée avec laquelle on dénonce ces méfaits exprime la grande attente que l’on a à son égard. »
« L’Église n’a pas peur de la vérité. Il n’y a pas aujourd’hui d’omerta. J’ai moi-même écrit dès septembre, à l’ensemble des diocésains, pour les inviter à s’exprimer auprès de la justice ou de l’évêque s’ils ont des faits à dénoncer ou à se reprocher. Il n’y a pas de pression sur les victimes ou leur entourage. Et répéter dix fois un mensonge n’en fera pas une vérité. »
«À notre souffrance s’ajoute le sentiment d’être traîné devant le tribunal de certains médias. Le seul où il est impossible de se défendre. La liberté d’expression est un bien précieux, trop précieux pour être détourné. De ces médias, je n’attendais pas la bienveillance, je n’ai aucun titre particulier pour la solliciter. Mais on espérait la vérité, et j’attends toujours. Je ne désespère pas.»