Voici les voeux de Mgr Le Saux, évêque du Mans :
Nous entrons dans une nouvelle année, je souhaite qu’elle soit pour tous belle et féconde.
Les troubles sociaux qui traversent notre pays depuis quelques mois révèlent une profonde détresse. Beaucoup de nos concitoyens souffrent et ont le sentiment d’être oubliés et incompris. Cela engendre de la colère et de la violence. C’est notre mode de vie occidental qui est mis en question. Il nous faut entendre cette interrogation.
Avant les fêtes de Noël, j’ai adressé une lettre aux chrétiens du diocèse pour les inviter à favoriser le dialogue entre citoyens en s’appuyant sur les équipes synodales, les équipes Quo Vadis, les mouvements … Pour guider les échanges, il est bon de reprendre les questions proposées par le Conseil permanent des évêques de France. Déjà des initiatives ont été prises. Je me permets de renouveler mon appel pour que nous contribuions à développer ces lieux de dialogue au service du bien commun. J’insiste sur trois dimensions : entendre et chercher à comprendre la détresse et la colère légitime, renoncer à toute violence verbale et physique, être des artisans de dialogue. Le dialogue ne se réduit pas à la confrontation d’opinions ou d’émotions mais exige de faire appel à la raison et à la recherche de la vérité.
Nous vivons un synode. Nous nous sommes mis en marche pour discerner ensemble ce que Dieu attend de nos communautés, en nous écoutant les uns les autres pour nous mettre à l’écoute de l’Esprit-Saint, pour construire la vie de nos paroisses, pour répondre au défi de la sortie missionnaire. La première assemblée synodale a pris le temps de s’émerveiller, d’identifier les joies reçues pour prendre conscience que Dieu agit déjà, qu’il nous précède. Durant la seconde assemblée synodale, dans quelques jours, nous voulons nous laisser éclairer sur nos difficultés, nos maladies qui peuvent nous paralyser ou paralyser nos communautés. Il ne s’agit pas de nous reprocher les uns aux autres ce qui ne va pas, mais de demander au Seigneur qu’il nous éclaire sur les conversions que nous avons à vivre ensemble. Lors de la troisième assemblée synodale, nous tenterons d’identifier les appels de Dieu pour une nouvelle audace missionnaire pour que nous soyons des disciples missionnaires joyeux, audacieux, paisibles au milieu d’un monde en profonde mutation.
J’ai en mémoire le dernier chapitre de l’exhortation apostolique du Saint Pape Paul VI « Evangelii Nuntiandi » sur l’esprit de l’évangélisation. Sous le souffle de l’Esprit-Saint : il n’y aura jamais d’évangélisation sans l’action de l’Esprit-Saint. Témoins authentiques : le monde réclame des évangélisateurs qui parlent d’un Dieu qu’ils connaissent et fréquentent. Le monde attend de nous simplicité de vie, esprit de prière, charité envers tous, obéissance et humilité, détachement de nous-mêmes et renoncement. Artisans d’unité : la force de l’évangélisation se trouve diminuée si ceux qui l’annoncent sont divisés entre eux. Serviteurs de la vérité : l’Evangile est aussi parole de vérité, vérité qui rend libre. Animés par l’Amour : l’œuvre de l’évangélisateur suppose dans l’évangélisation un amour fraternel toujours plus grandissant. Avec la ferveur des saints : gardons la douce et réconfortante joie d’évangéliser. Que ce soit la grande joie de nos vies données. Que le monde de notre temps qui cherche tantôt dans l’angoisse, tantôt dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux mais de ministres de l’Evangile dont la vie rayonne de ferveur et qui ont les premiers, reçus en eux la joie du Christ.
Bonne année à tous.