De Mgr Olivier Lebrogne, évêque d’Amiens :
« Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fêtes. »
La Parole de Dieu est toujours étonnante. Le prophète Sophonie, que nous recevons en première lecture ce dimanche, nous précise que c’est d’abord Dieu qui trouve sa joie en nous.
Comment ne pas s’en étonner ? Comment Dieu pourrait-il trouver sa joie en nous, alors que nous sommes versatiles et inconstants, que notre fidélité n’est bien souvent qu’une succession d’infidélités surmontées, que nous sommes si peu à la hauteur de son Évangile et de notre humanité ?
Mais justement, pour Dieu, telle n’est pas la question. N’oublions jamais que sa miséricorde ne dépend pas de nous, comme aimait à le répéter Mère Térésa, mais de lui ! Et lui n’est pas arbitraire. En Dieu, liberté et fidélité sont synonymes. En Jésus il nous choisit. « Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique » déclare l’évangéliste Saint Jean (3,16). « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisi », précise Jésus (Jn 15,15). Il le dira jusqu’à rechoisir Pierre après sa triple trahison pour lui confier à nouveau l’Eglise (Jn 21). Dieu ne revient pas sur ses choix.
C’est la joie profonde des catéchètes que de voir ceux qu’ils accompagnent – des enfants et leur famille ou des catéchumènes adultes – découvrir progressivement la joie que Dieu a de les aimer.
Il en faut du temps pour naitre à cette joie de Dieu, pour y croire vraiment. Il faut traverser les murs du mérite, de la culpabilité, de l’utilitarisme, du moralisme, du mépris, de notre propre désamour de nous-mêmes, pour commencer à croire à cette incroyable révélation : Dieu met sa joie en moi. Il ne se réjouit jamais de ce qui me fait mal ou me détruit, mais sa joie de m’aimer ne se dément jamais. Reconnue et accueillie, elle devient un levier extraordinaire de conversion. « Le Seigneur ton Dieu est en toi », et le chemin de la « vie vivante » s’ouvre en nous, et par nous pour le monde.
Joie profonde des catéchètes d’y participer, de voir y naitre ceux qu’ils accompagnent. Joie de la mission. Joie d’y renaitre aussi.
Selon le Larousse, le catéchète est celui qui enseignait la catéchèse dans l’Église ancienne… Personne qui faisait la catéchèse aux chrétiens dans les Églises des premiers temps, selon le dictionnaire Littré.