Mgr Ginoux, évêque de Montauban, a rédigé ce texte, suite au récent suicide de deux prêtres français :
Je ne connais pas Jean-Baptiste Sebe et de Pierre-Yves Fumery, tous deux prêtres, mais je suis attristé par leur mort volontaire à quelques semaines d’écart. Chaque suicide est une souffrance pour l’entourage mais aussi pour le monde parce qu’il nous rappelle que la vie d’un être humain n’existe pas en-dehors de la vie des autres, de la société humaine. Or, la personne qui choisit de disparaître met en quelque sorte de côté tous les autres, comme s’ils n’existaient plus.
Beaucoup se posent la question : « Comment un prêtre, un homme de foi et d’espérance, peut-il se suicider, comment peut-il en arriver là ? » Chacun cherche une réponse et certains la trouvent dans le prêt-à-porter des clichés médiatiques : la solitude du prêtre, le célibat, la frustration. Il est cependant facile de répondre ainsi. Le mariage n’a jamais empêché le suicide ni les abus sexuels. Vivre avec les autres ou du moins partager des moments communautaires est une façon heureuse de vivre la fraternité entre prêtres mais certains ne le peuvent pas. Il faut aller bien plus loin pour essayer d’entrevoir le mystère du prêtre. Il faudrait un Bernanos pour traduire ce qu’une âme sacerdotale blessée peut ressentir.
Pendant longtemps la société a mis le prêtre à part, au point de ne pas accorder de place à ses sentiments, comme s’il n’avait ni sexualité, ni capacité d’aimer (dans la chasteté), ni sensibilité. L’homme de Dieu ne semblait pas être atteint par les besoins de l’humanité commune. Bien sûr, on pardonnait les dérapages d’une gourmandise qui faisait parfois de monsieur le curé une solide fourchette ou même un ripailleur sans vergogne et lorsqu’il avait un peu trop arrosé son festin on fermait les yeux sur son état. Le XXè siècle a vu des changements considérables et le clergé les a subis fortement. Dans l’esprit du Concile Vatican II, l’Eglise catholique a voulu s’adapter au monde. En soi il n’y a rien de répréhensible mais le risque a été de vouloir vivre selon le monde et ce risque s’est manifesté chez les fidèles et chez les prêtres. Les manières d’être, les comportements, les relations « libérées » ont voulu faire du prêtre un homme « comme tout le monde » (il faudrait se demander le sens de cette expression !).
Le prêtre est un homme fragile
En réalité le prêtre sait bien qu’il a rompu avec le monde et « qu’il n’est pas du monde » mais une tension s’est installée qui a mis le prêtre en situation inconfortable. A la fois il lui était demandé d’être tout proche de chacun et, en même temps, de se défier de toute relation humaine trop sensible. Il fallait une singulière personnalité pour avancer sur cette ligne. La question était cruciale, particulièrement avec les jeunes. Les faiblesses du caractère, la liberté apparente, le tutoiement, la disparition de toute réserve, la peur de ne pas être sympathique et, bien sûr, les tentations qui n’étaient plus retenues par une règle de vie, une fidélité à la prière et aux sacrements, une hygiène mentale et spirituelle ont contribué à cette fragilité. Le prêtre s’est trouvé pris dans ce style tout en devant être maître de son affectivité, de ses pulsions, de ses faiblesses. Sinon il risquait de se figer dans une autre attitude, cette posture « rigide » dont le pape François dit qu’elle cache beaucoup de faiblesses et de difficultés psychologiques.
Le prêtre est un homme consacré
Le prêtre est au cœur de la vie. Saint Jean Bosco pouvait dire : « Il est prêtre à l’autel, au confessionnal, comme à l’école, dans la rue et partout ». Le prêtre est au cœur de la vie humaine par le don de lui-même, c’est-à-dire par sa charité pastorale, en faisant de chaque geste de sa vie un don pour le salut du monde. Il ne peut rester indifférent aux joies et aux peines de l’humanité qu’il porte devant Dieu dans la prière et l’eucharistie. S’il vient à faiblir, à ne plus trouver la force et la joie d’accomplir son ministère avec zèle il aura à cœur de se renouveler dans sa consécration, de revenir à sa flamme première. Encore faut-il lui donner les moyens d’un ressourcement bénéfique. Il nous revient à nous, évêques, d’être très vigilants et, malgré la pénurie de prêtres, de ne jamais laisser un prêtre perdre pied. Le décret conciliaire Christus Dominus au numéro 16 dit : « que les évêques traitent toujours avec une particulière charité les prêtres, parce qu’ils assurent une part de leurs ministères et de leurs préoccupations, et ils s’y consacrent dans la vie quotidienne avec beaucoup de zèle. Qu’ils les considèrent comme des fils et des amis et pour cela qu’ils soient disposés à les écouter et à les traiter avec confiance et bienveillance, pour améliorer l’activité pastorale dans tout le diocèse. ». La sollicitude de l’évêque pour les prêtres est une priorité. Chacun d’entre nous, nous avons à progresser sur ce point pour vivre une relation plus fraternelle, non pas un copinage superficiel mais une juste proximité. Il en est de même dans la relation laïcs-prêtres.
En chaque situation il y a une réponse à chercher pour que l’autre puisse grandir dans sa mission. Cherchons-la d’abord en aimant nos prêtres, en les soutenant et en nous rappelant le don qu’ils ont fait de leur vie.
Bonne intention de Mgr Ginoux : “La sollicitude de l’évêque pour les prêtres est une priorité”. Mais est-ce que cette sollicitude est canonique ou évangélique? Combien de prêtres sans paroisse errent ci et là en France, et qui ont déjà écrit à l’évêque de Montauban sans réponse? Et si, eux aussi se suicidaient aujourd’hui ou demain? Parmi eux, certains ont subi le harcèlement homosexuel de la part de tel ou tel évêque! Or, la conférence épiscopale et la nonciature interdisent de dénoncer l’homosexualité au sein du clergé : c’est un tabou qui exclut tout débat dans notre Eglise, mais un tabou qui détruit la foi, l’espérance et la vocation de certains séminaristes et prêtres harcelés! Lourdes a été une occasion propice de briser le silence et d’aborder des sujets interdits, dans le seul but de redorer le blason du clergé, mais tout le monde a eu peur de tout le monde, et le problème des mœurs demeure irrésolu!
Merci Jean pour ces explications concernant l’homosexualité des évêques harceleurs et des prêtres soumis .Ce sont des malades de l’affectif qu’il faut reconnaître et soigner!
Ils vont tous dans cette voix car ils ne peuvent avoir une femme à leur côté qui leur donnerait un équilibre psychologique et affectif.
Qu’on leur donne la possibilité de n’être plus seul et isolé.
Que l’on ne s’etonne pas sur des comportements “inappropriés “de ces prêtres qui se suicident parcequ’ils voulaient une part d’affection qui se transforme en cauchemar.
Les pasteurs ont femme et enfants et on n’a jamais entendu autant de scandales sexuels dans leur église.
L’église toute puissante a perdu son aura auprès de ses fidèles et qu’elle ne vienne pas se plaindre si le denier est en dégringolade!
Je suis désolée, la Femme n’est pas une béquille aux états d’âme de certains membre du clergé !
Qu’elle apporte son aide au prêtre pour les tâches matérielles n’est pas à exclure, des grands saints ont a eu des collaboratrices comme St Vincent de Paul, St François de Sale, St François d’Assise etc…
Mais le Mariage reste une autre vocation et n’y voir qu’une solution aux problèmes de solitude affective du prêtre est scandaleux.
Nombre de prêtres sont fidèles aux engagements qu’ils ont librement acceptés et sont admirables pour cela, bien que le nombre de ceux qui font scandale soit important, le nombre de prêtres fidèles et vertueux reste la majorité. Il faut le reconnaître !
Quant aux protestants qui n’auraient pas de soucis sexuels, qu’en savez vous ?
Les pasteurs protestants sont des hommes comme les autres, qu’ils aient une famille ne pose aucun problème puisqu’ils ne sont pas prêtres. Ils sont nommés responsable de communautés et être des conseillers et des guides pour les adeptes. Ce sont en effet souvent des pères de famille.
Dans la religion catholique, le prêtre est consacré à Dieu pour exercer son ministère et surtout pour continuer l’oeuvre du Ministère du Christ : donner les sacrements aux fidèles et devenir un autre Christ pour rendre présent le Sacrifice du Calvaire (ce n’est pas juste présider un repas en mémoire du Christ).
Tous ces scandales dans l’Eglise posent problème et font penser que les évêques n’ont pas été assez scrupuleux dans la préparation des séminaristes au sacerdoce.
On ne peut aussi exclure une auto-destruction (diabolique) organisée de l’Eglise par infiltration.
Jean 23 à l’ouverture du concile Vatican2 en 1962: ”Je veux ouvrir largement les portes de l’Église afin que nous puissions voir ce qui se passe à l’extérieur et que le monde puisse voir ce qui se passe à l’intérieur de l’Église.” Phrase qui n’est pas tombée dans l’oreille des sourds, à commencer par l’Adversaire : quand une porte est ouverte, on peut voir mais surtout rentrer …, bref, c’était mal parti.
La preuve, Paul 6 en 1972 : “Par quelque fissure, la fumée de Satan est entrée dans le temple de Dieu”. Dix ans plus tard le travail était déjà bien engagé …
Tous les maux actuels de l’Eglise ne sont pas bien difficiles à identifier, tout particulièrement les questions de mœurs de certains ecclésiastiques : nul besoin d’être hyper-diplomé en quelque discipline que ce soit, le vrai bon sens y suffit.
Sympathique pro ses collègues de Rouen et Orléans qui sont sans doute indifférents à leurs prêtres
à nous, les laïques de soutenir nous prêtres et de prier pour eux…
La sollitude de la vie existe aussi pour les prêtres…Au lieu de les juger, des petites attentions comme “vous allez bien”?, “merci pour la belle Ste Messe”, “le beau sermon”, leur emporter des croissants et le pain le matin, donner un coup de main avec l’entretien du linge personnel/ liturgique des petites choses qui vont plaisir à tout le monde…
Ils donnent leur vie pour nous, les fidèles, qui ont une responsabilité de prendre soin à eux aussi et aussi de les encourager dans le Sacerdoce…
Bon texte de Mgr Ginoux, mais qui, si l’on comprend bien, ne va pas tout à fait au bout de ce qu’il veut vraiment dire : les évêques selon de décret Christus Dominus doivent au quotidien une particulière charité à l’égard de leurs prêtres, les considérer comme des fils et des amis.
Fort bien.
D’où vient alors que la doxa dominante actuelle veuille absolument en faire des évêques dénonciateurs, des évêques corbeaux, pour d’éventuelles fautes d’ordre sexuel de l’un de leurs prêtres ?
On croit comprendre la réserve de Mgr Ginoux sur le nouveau rôle ainsi donné aux évêques, et la triste conséquence des deux suicides récents.
Mais ce n’est pas dit explicitement…..
Quand on lit ce qu’écrit Monseigneur Ginoux, on se dit que certains évêques ont de sacrés progrès à réaliser pour manifester de la sollicitude à leurs prêtres : pour n’en prendre qu’un au hasard, le mien, Laurent Ulrich, évêque de Lille, qui a “massacré” notre curé, un jeune et bon prêtre, et qui a “vidé” son séminaire de Lille, au propre comme au figuré (20 séminaristes pour notre diocèse, un des plus peuplés de France, il y a une dizaine d’années ; seulement 4 actuellement ; et ils ont quitté le séminaire pour une maison plus petite). Un ancien curé de notre paroisse, actuellement retraité et bien handicapé, que je suis allé visiter ces dernières années à l’occasion des vœux de nouvel an, me disait sa peine de ne jamais recevoir aucun courrier de son évêque depuis qu’il n’est plus en activité, pas même un mot quand il a écrit à Mgr Ulrich pour lui signaler son changement d’adresse. Quant aux finances de son diocèse, Mgr de Lille les dilapide en louant le Zénith pour les confirmations alors que nous avons une cathédrale et de belles églises bien mieux adaptées à ce genre de cérémonie… et surtout gratuites ! Quant à être proche de ses ouailles, Mgr Ulrich n’a jamais daigné m’envoyer ne serait-ce qu’un accusé de réception en réponse aux 6 ou 7 courriers que je lui ai envoyés depuis 10 ans qu’il est notre évêque. Il faut prier pour nos “mauvais” évêques, comme l’Evangile nous demande de prier pour nos ennemis.
La pédophilie dans l’Eglise est une horreur qu’il faut éradiquer sans tarder. Cependant, les évêques sont tombés dans le piège tendu par l’ennemi qui est de dénoncer les prêtres soupçonnés de pédophilie pourtant en présomption d’innocence jusqu’au jugement.
Que fallait-il faire?
Que les victimes s’adressent à la justice, au procureur ou à la gendarmerie. Quant à l’évêque informé il doit demander aux victimes d’aller elles-mêmes porter plainte pour obtenir justice. S’il quelqu’un est volé ou agressé va-t-il voir son directeur ou son chef de service pour obtenir réparation? Si mon voisin me porte préjudice est-ce que je vais voir son patron pour obtenir justice?
L’Eglise semble tomber dans tous les pièges qui lui sont tendus. Pour l’exemple : Pie XII pape d’Hitler. Le carmel d’Auschwitz, L’ost politique, le pacte de Metz et tous les délires postconciliaire.
La “sollicitude” d’un évêque à l’égard de ses prêtres n’est pas une simple priorité; elle est une ”obligation canonique” (CC. 384). La cellule d’écoute des victimes devra les orienter pour que leurs avocats entrent en dialogue avec le Saint-Siège pour une solution à l’amiable : décider du sort des prêtres concernés (prérogative épiscopale) et indemniser les victimes pour qu’elles se reconstruisent. Certaines victimes qui saisissent la justice se rendent compte que leurs dossiers sont parfois classés sans suite! Cela ne fait qu’entretenir le scandale dans la durée, et c’est tout le clergé qui en paie les pots cassés! Bref, les évêques d’un commun accord avec le Saint-Siège doivent être capables de mettre fin à un scandale, en proposant des solutions satisfaisantes aux victimes. L’honneur de l’Eglise et la crédibilité du clergé en dépendent.
Tous les commentaires s’accordent sur le défaut de lucidité de l ´ épiscopat quant à la gestion depuis longtemps des dites “affaires” de mœurs le secouant . Le système de la cooptation est le socle de la “Firme” qui élimine les faibles et favorise de génération en génération des clercs répliquant le carriérisme à souhait . Avec quelle(s) methode(s)? Les exemples américains et européens illustrent un mode de relations humaines infra que toute institution publique réprouve mais que la religieuse pratique . Une énième commission ne réglera pas la solitude , la souffrance des pretres . Depuis les origines de l’Eglise , les clercs vivent dans un temps qui est aussi le n^otre , nous laïcs ne les enfonçons pas en leur imposant un mode de vie que nous ne voudrions pas .Des hommes sont responsables des actes commis sur leurs victimes , les juger certes , c’est une catharsis impérative , mais surtout aider les éminences à dépoussiérer l’Eglise , réformer ses cadres et réfléchir sereinement sur la question du mariage des pretres . Un tabou qui n’a rien à voir avec le concile Vatican II , homosexualite et vie maritale cachée existant depuis des lustres . Les clercs sont des hommes à respecter , à entendre et là l’episcopat se défausse ( nous comprenons facilement le pourquoi) et les laïcs hypocritement les jugent .
Les commentaires reflètent l’opinion que nous pouvons avoir concernant la situation actuelle de l’épiscopat et des clercs. La “Firme” est responsable de la détresse des pretres en marginalisant ceux qu’elle a considèré faibles et par la cooptation en introduisant des carriéristes prêts à tout pour plastronner devant les médias , les autorités publiques . Une auto-reproduction avec des modes , des moyens que la simple morale réprouve . Les exemples américains , européens illustrent des pratiques qui n’ont absolument rien à voir avec un quelconque laxisme permis par Vatican II . Des hommes entre hommes … La solitude , la souffrance des pretres ne peuvent être prises en compte par un comité Theodule , un magicien doué d’ubiquité qui fait défaut aux éminences . Comment dépoussiérer une institution arc-boutée sur des “lunes anciennes” ? hiérarchie et laïcs portent la responsabilité de l’enfermement du prêtre dans le statut du célibat , que d’autres Églises chrétiennes n’ont pas . Homosexualité infra et vie maritale vécue en paria sont des tabous non compréhensibles en ces temps . Que les auteurs d’actes pedophiles soient justement condamnés est évident . Que l ´ épiscopat veuille défendre coûte que coûte son pré carré en négligeant la souffrance des clercs n’est plus acceptable. Harro sur les faibles qui sont ses frères sî nous utilisons la sémantique ecclésiale . Avant d’autres morts d’hommes , l’urgence est de se délivrer de tous ces mots -contrition,conversion … Qui n’aident personne .