L’évêque de Sées explique :
Mgr Habert, pourquoi cette initiative d’une visite « thématique »?
Comme l’indique la citation du pape Jean-Paul II un évêque se doit de rencontrer les fidèles de son diocèse et de dialoguer avec eux. C’est un « devoir » qui découle de la nature même de la foi chrétienne. Nous croyons en un Dieu qui s’est fait homme, en un Dieu qui n’est indifférent à aucune réalité humaine. Notre département est un département rural, il est donc bien naturel que l’Eglise, à travers le ministère de l’évêque, manifeste son intérêt à toutes ces situations. Ces situations étant elles-mêmes diverses et complexes, j’ai décidé d’effectuer cette visite thématique. Dans cette visite, je porterai une attention plus ciblée aux réalités du monde rural. Les rencontres ne seront donc pas seulement autour de problématiques propres à l’Eglise.
Concrètement comment allez-vous faire?
Ces rencontres se vivront au niveau des pôles missionnaires (regroupement de paroisses). Il y en a dix dans le diocèse. Chaque pôle a reçu un thème particulier qu’il déclinera tout au long de la journée. J’attends de ces dix journées une ouverture, une compréhension plus fine, des réalités que rencontrent les personnes sur le terrain. À la fin de chacune de ces dix journées, nous réfléchirons en soirée à partir de l’encyclique du pape François sur ce qu’il appelle lui-même la sauvegarde de la maison commune, les questions environnementales et sociales et l’écologie intégrale. Au terme de ces dix journées nous ferons une synthèse globale et organiserons un rassemblement au niveau du diocèse en septembre 2019 (le 29 septembre).
En quoi cette rencontre du monde rural est-elle importante pour l’Eglise de Séez?
Elle est importante car elle traduit une des missions de l’Eglise: être proche des personnes, leur manifester de l’intérêt, de l’estime. Chacun sait combien le monde rural est traversé à la fois par des souffrances, mais aussi par un élan, des désirs profonds, des attentes. Comment, Eglise catholique, pourrions-nous être étrangers à ce foisonnement ? J’ajoute que nous traversons ces derniers mois une période où l’Eglise, par le comportement de certains de ses membres, est déconsidérée. Je souhaite que cette visite permette de révéler le vrai visage de l’Eglise, c’est-à-dire le
visage de chrétiens attentifs et solidaires de leurs contemporains dont ils partagent les conditions de vie. C’est au coeur de ce réel qu’il nous appartient de témoigner de notre Espérance chrétienne.