Le JDD évoque Mgr Di Falco :
C’était une étoile de l’épiscopat, ami des people et aimé des médias, doté d’un profond carnet d’adresses et d’un indéniable pouvoir de séduction. Jean-Michel di Falco, ancien porte-parole de la conférence des évêques de France et évêque auxiliaire de Paris, avait pris en charge le diocèse de Gap (Hautes-Alpes) en 2003. En quittant ce dernier poste à l’été 2017, il a laissé les caisses de l’évêché dans un état désastreux, selon son successeur, Mgr Xavier Malle, qui a fait réaliser deux audits sur la situation financière du diocèse qu’il juge aujourd’hui “en faillite”.
Mgr di Falco menait grand train, faisant réaliser des travaux somptuaires dans sa demeure et s’entourant d’une intendance digne d’un ministre. Surtout, il avait lancé un projet pharaonique pour bâtir une basilique célébrant les apparitions de la Vierge à une jeune bergère du cru, Benoîte Rencurel, en 1664. Un programme flamboyant censé faire d’un minuscule village des Hautes-Alpes, Saint-Etienne-le-Laus, un nouveau lieu de pèlerinage mondial.
Ce “Lourdes bis” n’a jamais vu le jour. Mais sa facture, de 21 millions d’euros, est bien réelle. Mgr Malle doit faire subir au diocèse de Gap une douloureuse cure d’austérité, tout en se désolant de l’incurie de son prédécesseur. Lequel avait également lancé le groupe Les Prêtres pour contribuer au financement des travaux de Notre-Dame du Laus. Le succès fulgurant du boys band en soutane a dépassé tous les espoirs, mais “l’argent n’est pas allé dans les caisses” du diocèse, constate Xavier Malle.