Cathédrale de Nanterre
16 septembre 2018
Frères et sœurs,
Qu’il est beau le mystère de l’Église rassemblée pour louer le Seigneur, accueillir sa parole, entrer dans son eucharistie !
Qu’il est beau et grand le mystère de notre foi au Fils unique du Père, qui vient libérer l’humanité du péché et de la mort par la puissance de l’Esprit !
Qu’il est grand le mystère de notre vocation à « annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2, 9) !
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1. En ce jour de joie et d’émotion, je « rends grâce » à Dieu et à vous tous (cf. Col 3, 15) : merci à chacun de sa présence amicale et priante, dans la cathédrale, à la crypte, sur le parvis, dans les différentes églises du diocèse où vous êtes réunis ; merci aux représentants d’autres confessions chrétiennes et d’autres religions ; merci aux élus des Hauts-de-Seine et aux responsables politiques, leur mission est si grande et si belle au service de la dignité de toute personne humaine ; merci à ceux qui ont préparé cette liturgie ; merci aux laïcs en mission ecclésiale et aux foyers d’accueil qui contribuent tant à la vitalité de notre Église ; merci aux consacrés, dont l’engagement total est si beau et si fécond ; merci aux diacres dont le ministère est si précieux pour que nous ayons tous le goût du service ; merci aux prêtres (une de mes missions essentielles, j’en suis convaincu, est de travailler à votre bonheur sacerdotal en vue de la vitalité de toute l’Église), merci aux séminaristes d’aujourd’hui et de demain.
2. Merci à Mgr Aupetit d’être venu ordonner si fraternellement son successeur mais surtout un évêque de la « province ecclésiastique » dont il est désormais l’archevêque ! Merci aux évêques « co-consécrateurs » : Mgr Brouwet, qui unit Nanterre et Lourdes, et Mgr Nault, digne successeur de Mgr Miollis (le saint évêque de Digne évoqué par Victor Hugo sous le nom de Mgr Myriel au début des Misérables) : un évêque pour les pauvres, un évêque pour tous. Merci, Monsieur le Cardinal, de votre présence paternelle : je n’oublie pas notre première rencontre il y a plus de trente-cinq ans (lycéen en terminale, je venais me présenter pour la première fois au responsable des vocations du diocèse de Paris…). Merci, Mgr le Nonce, de l’attention et de la bienveillance avec lesquelles vous accompagnez l’Église en France. Merci à chacun des évêques présents, en particulier à mon anté-prédécesseur, Mgr Daucourt (Mgr Favreau, trop fatigué pour être ici cet après-midi, est en profonde communion avec nous), et aux évêques originaires de notre diocèse, Mgr Gilson, Mgr Pansard, Mgr Dognin et Mgr Berthet. Merci à tous les évêques d’Île-de-France, en particulier Mgr Aumonier à qui je dois tant depuis tant d’années. Je salue aussi tout spécialement les évêques orientaux, venus du Liban, d’Éthiopie, d’Égypte, d’Irak. Merci enfin au P. Hugues de Woillemont qui a veillé avec tant de zèle et de bienveillance sur le diocèse pendant ces mois de transition et qui a accepté de devenir mon Vicaire Général !
3. Frères et sœurs, je n’ai pas de programme, si ce n’est d’essayer d’être « un humble serviteur dans la vigne du Seigneur » dont je crois intensément qu’elle peut porter en notre temps beaucoup de grands et beaux fruits. Je n’ai pas de programme, mais j’ai des intentions de prière (trois et une quatrième comme disent les Écritures). Je prie d’abord pour que notre Église soit toujours plus attentive à toutes les formes de pauvreté : pauvreté matérielle, pauvreté familiale, pauvreté culturelle et, à la racine de toutes les pauvretés, pauvreté spirituelle de ne pas se savoir inconditionnellement aimé par le « Dieu et Père de notre Seigneur Jésus le Christ » (Eph 1, 3). Je prie aussi pour que notre Église soit toujours plus dynamique, audacieuse, inventive, en particulier pour rejoindre ceux qui ne connaissent pas encore l’Évangile, au moins aussi dynamique que notre beau département des Hauts-de-Seine.
4. Je prie encore que notre Église ait la passion d’éveiller les vocations, à une vie baptismale pleinement accomplie, à la vie consacrée, au diaconat, au sacerdoce. Je prie enfin pour qu’aucun acte indigne de notre humanité et de l’Évangile ne vienne souiller le visage de notre Église : dans le contexte difficile que nous savons, il nous faut cultiver avec détermination la vigilance et la rigueur mais aussi l’enracinement spirituel et sacramentel authentique qui est la plus puissante protection contre le mal.
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Frères et sœurs, je suis particulièrement touché par le témoignage de notre sainte patronne, sainte Geneviève, une femme consacrée, représentée dans notre cathédrale avec une main tournée vers le ciel et une autre vers la terre : la louange et la bénédiction, la foi et la charité, la considération des « réalités d’en haut » (Col 3, 1) pour trouver son chemin ici-bas. Elle porte dans sa main la barque qui symbolise grâce à elle la région parisienne mais surtout la barque de l’Eglise. Elle nous porte par son exemple de foi, de courage et d’audace. Confions-nous à sa prière et à l’intercession de la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, en nous tournant vers la statue de Notre-Dame des Champs, la statue des premières carmélites de Paris : elle manifeste dans notre cathédrale que tout renouveau de l’Eglise prend sa source dans la ferveur de l’esprit.
+ Matthieu Rougé
Évêque de Nanterre