C’est une bonne nouvelle pour le diocèse de Nanterre que la nomination de l’ancien aumônier des parlementaires. En 2012, il avait rappelé l’importance des principes non négociables pour voter :
Dans leur message du 3 octobre dernier, les évêques de France ont souligné le sérieux de l’acte de voter : « Un vote ne peut être simplement dicté par l’habitude, par l’appartenance à une classe sociale ou par la poursuite d’intérêts particuliers. Il doit prendre en compte les défis qui se présentent et viser ce qui pourra rendre notre pays plus agréable à vivre et plus humain pour tous ». Suivent une série de points de discernement et des textes de référence pour que chacun puisse se déterminer en conscience (Un vote pour quelle société).
Certains se disent peut-être qu’aucun candidat ne répond pleinement à leurs attentes, en particulier à l’égard des sujets essentiels pour la dignité de toute personne humaine. Les réflexions du Cardinal Vingt-Trois, au début de son livre “Quelle société voulons-nous ?” peuvent les éclairer : « Nous devons soigneusement distinguer ce qui relève de l’impossibilité de conscience et ce qui relève d’un choix encore acceptable, même s’il ne correspond pas totalement à nos convictions, parce que, alors, un bien, même modeste, reste réalisable ou peut être sauvegardé, en tout cas davantage que dans d’autres hypothèses. Il ne s’agit pas de se résigner au moindre mal, mais de promouvoir humblement le meilleur possible, sans illusion ni défaitisme, et simplement avec réalisme ».
Qu’est-ce qui « relève de l’impossibilité de conscience » ? Benoît XVI a eu plusieurs occasions de résumer ce sur quoi il est impossible de transiger :« le respect et la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, la famille fondée sur le mariage entre homme et femme, la liberté d’éducation des enfants et la promotion du bien commun sous toutes ses formes » (Sacramentum caritatis, 83).
Il y a des chrétiens qui se demandent si l’insistance sur ces thèmes éthiques fondamentaux n’est pas démesurée par rapport à d’autres sujets particulièrement brûlants et concrets : pauvreté, logement, exclusion, justice sociale sous toutes ses formes. L’enseignement de l’Eglise nous aide à percevoir que la remise en cause de la structure fondamentale de la société rendrait la réponse à ces défis économiques et sociaux plus difficile encore.
Les chrétiens, dans leur légitime pluralisme de sensibilités politiques, se doivent de prendre vraiment au sérieux leur responsabilité morale d’électeurs. Il faut que chacun s’interroge avec gravité sur le vote qui respectera et servira le mieux la dignité de la personne humaine, dans sa beauté, sa fragilité, son caractère sacré.”
En 2015, sur KTO, il prenait position pour les crèches de Noël dans les mairies :
En 2016, l’abbé Rougé avait célébré la messe d’envoi du pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté à Notre-Dame de Paris. Les photos sont ici.
maximilienbernard@perepiscopus.org
‘L’enseignement de l’Eglise nous aide à percevoir que la remise en cause de la structure fondamentale de la société rendrait la réponse à ces défis économiques et sociaux plus difficile encore.’
On est en plein dans l’intervention du religieux (je n’ose pas dire du théologien catholique) hors de son domaine. C’est pire que Léon XIII et le Ralliement de requérir une obligation en conscience d’accepter et de participer à l’état politique et juridique actuel en France. Et pour le ‘meilleur possible’ !!!
C’est d’une inefficacité pratique redoutable, car l’étau de la loi républicaine se resserre de jour en jour…
Du point de vue spéculatif, c’est le triomphe du Cal de Lubac et l’abolition de l’ordre naturel comme objet de la science politique. Vraiment, la mise en avant quasi-exclusive de ces ‘principes non-négociables’ est de plus en plus perverse. Je préférai les propos de Benoît XVI sur ‘l’ordre juste’.
Que préconisez-vous à la place. ? Il ne doit pas intervenir ?
Dans ce cas est-ce mieux pour un clerc ou un fidèle de ne rien faire par les temps qui courent ?
Il faut revenir à une vraie science politique et ensuite agir en prudence. Rien de neuf, désolé.
Je parle concernant les laïcs dont c’est la vocation spécifique. La quasi-totalité des prêtres ne disent que des sottises sur la question politique; ce qui se comprend en partie…
Tout cela me semble tellement évident que j’ai du mal à comprendre ce qui semble vous déranger.
Mais je conçois bien qu’on vit une époque assez particulière, tant sur le temporel que sur le plan ecclésial, ce qui opacifie la réflexion et empêche de mener l’action juste.
Le principal point d’appui pour un catholique est, me semble-t-il, une solide formation philosophique réaliste.
C’est très bien, “PM…”, “une solide formation philosophique réaliste”, mais qu’en faites vous de cette formation, en tant que fidèle (mais cela vaut pour moi et les lecteurs, ici) pour devenir de vrais militants de l’Egise militante ?
Car c’est trop facile de dire que les clercs sont mal formés ; ce n’est de toute façon pas eux de témoigner de la foi en Jésus-Christ et de son lien inséparable avec la loi naturelle au quotidien dans le monde d’aujourd’hui, et ce, sans avoir besoin de “jouer l’Action catholique 2″ (car” l’Action catholique 1″ a mal tourné comme on sait).
Qu’ont fait les étudiants des années 70, 80, 90, 2000 qui ont reçu une “solide formation philosophique réaliste” – il y en avait sûrement plus que les bobos qui ont fait d’autres parcours de formation et qui sont aux commandes des grandes institutions publiques et privées dans notre pays – lorsque s’est présentée “la manif’ pour tous” ? Etaient-ils porteurs d’un projet de société ?
Cher monsieur, commencez vous même à l’acquérir, cette formation, et mettez en oeuvre les habitus, c’est tout ce que je peux vous dire, sans chercher à rendre compte des actions des autres, les étudiants, les bobos, et l’Action catholique. Ces gens auraient reçu une solide formation philosophique ??? mais qui débouche sur quoi ??? Le bien est ce qui est à faire. Si on ne l’envisage pas, c’est raté !
Je dis que ce n’est pas aux clercs de nous apprendre ce qu’est la politique. C’est notre travail à nous de laïcs. Mais il faudrait que les clercs ne nous disent pas de contre-vérités sur le sujet. Notamment l’obligation de conscience de voter et la réduction de la politique aux droits de l’homme ou aux principes non-négociables. Le dernier texte publié de Benoit XVI est assez décevant sur ces sujets…
Si vous saviez ce qu’est une vertu, qu’il y a plusieurs espèces de prudence, qu’il vaut mieux de nombreuses expériences que les ‘grands principes’, l’architectonique du savoir, ce qu’est une société, les différentes lois, etc etc… vous ne parleriez pas le jargon actuel des certains petits milieux de ‘devenir de vrais militants de l’Eglise militante’, ‘témoigner de la foi… et de son lien inséparable…’, de ‘projet de société’ (Ah ! l’expression volontariste largement déclinée aujourd’hui; on a des projets de tout: d’enfant, de voyage,…)
Ca me choque beaucoup cet enfermement dans des concepts, dans des grandes idées, mais on lutte comment contre un ‘pouvoir politique de fait’ qui n’assure pas le minimum du bien commun ? On se renferme dans ses petites chapelles pour satisfaire sa piété personnelle et on discute entre soi de ses idées? A coup sûr, l’articulation spéculatif/pratique est une notion éloignée de vos remarques.
Je suis parti pour mon commentaire d’une phrase que très peu aujourd’hui acceptent de contredire. Je suis frappé du fait que ce sujet ne vous motive pas. Et pourtant, il me semble que c’est l’essentiel de l’action politique: mettre en ordre une société. C’est tout de même le rôle des laïcs, me semble-t-il, le prolongement naturel de nos familles, de nos entreprises, de tout le tissu social. C’est cela qui façonne nos mœurs et qui en est le produit. C’est toute la grandeur et la difficulté du politique. Je pense que je ne vous apprend pas que l’agir suit l’être. Mais si on n’agit pas, on tue l’être.
Quand on sait que le Cal Parolin va à la réunion du Bilderberg, on se dit qu’on a du travail…
Je reviens sur votre expression ‘ne rien faire’. Il me semble que c’est un leurre, un pur artifice de langage; ça n’existe pas dans un tel cas ‘ne rien faire’. Je considère qu’il s’agirait plutôt de ne pas bien faire.
Ne pas faire le bien qu’exige notre nature politique. Ne pas réaliser le juste temporel, chacun selon sa vocation, c’est aller contre le bien commun, en tout cas affaiblir, voire empêcher sa pleine réalisation.
Naturellement, quant aux clercs, s’ils avaient quelque enseignement éthique à communiquer aux laïcs, qui s’occuperaient de parachever par la politique, ils rendraient service. Je ne vois pas que les conseils de Rougé soient sérieusement fondés.
Prier est essentiel et considérablement plus important que la supercherie démocratique consiste aujourd’hui à ne pas tenir compte des votes “erronés”.
Et puis comme cela, cela nous dispense d’exercer notre charité en actes,
Êtes vous sûr d’avoir lu la lettre de saint Jacques qui en parle ?
C’est tellement mieux d’être dans l’entre soi, n’est-ce pas ?
Ne ferirez-vous pas un magnifique procès d’intention à ce pauvre A de L ? Ah il n’a pas du lire st Jacques, le misérable… Moi je lis ‘essentiel et considérablement plus important que la supercherie démocratique…’ et – stricto sensu – ça me va bien, (sauf que le terme ‘important’ est inapproprié). A moins que st Jacques nous ait enseigné que participer à la démocratie en 2018 soit une obligation.
Votre commentaire est pour le moins déroutant. Vous participez du glissement actuel: la charité en actes c’est voter. Dit autrement: si vous ne votez pas, vous n’êtes pas charitable ! Et ça, c’est la Révélation, dites-vous ! Quel dévoiement du message chrétien !!!
Quelle manque de bienveillance ! quel jugement péremptoire !
Cher Monsieur Antoine de Lisbonne,
C’est aujourd’hui la grande fête du saint que vous honorez par votre prénom.
Comme les thomistes du forum, très doctes (je n’ai pas de raison d’en douter : je suis sérieux en disant cela), me reprochent de manquer à la charité envers vous, je vais faire amende honorable.
Pour vivre pleinement cette fête, je vous transmets cet excellent article sur la manière dont le rite franciscain organise la solennité du jour, laquelle emprunte au déroulement de la fête de la Chandeleur ou de la fête des Rameaux. En outre, on honore avec le saint, la symbolique magnifique du lys (sans connotation “politique”, vraiment).
http://blog.messainlatino.it/2018/06/festa-di-santantonio-da-padova-la.html#more
Je regrette : l’article est en italien, mais quelqu’un vous aidera à le lire (sinon, je peux me charger de la traduction : il suffit que l’on échange nos adresses courriel “cum permissu superiorum loci electronici”).
Bonne fête et bien à vous !
D’accord avec Courivaud – “ils ont les mains pures mais ils n’ont pas de mains” (Péguy, je crois).
Merci, Arome : je crains que ce ne soit la réponse….. mais je laisse le soin à PM de faire un contradictoire (v. ma réaction qui précède)
Je n’ai pas compris la même chose que vous.
L’Eglise nous enseigne que la famille, et Benoît XVI le rappelle, est la “structure fondamentale de la société”.
C’est de cela qu’il s’agit dans les propos de l’ancien aumônier des parlementaires.
On sait bien qu’une crise est avant tout morale avant d’être économique (comment les allemands ont-ils pu se relever de leurs ruines après la guerre sans une conscience de l’intérêt commun ?)
Sans la stabilité qu’offre le modèle familial au bénéfice de toute une nation, il n’y a pas de remèdes aux problèmes de la pauvreté, du chômage et de l’exploitation des plus démunis.
N’allez pas invoquer une ‘partie’ (la famille) pour régler les problèmes du ‘tout’ (la société).
C’est un véritable désastre spéculatif de toujours tout ramener à la famille, en posant très justement qu’elle est au fondement du lien social, mais en ne voyant pas qu’elle est déconstruite – depuis le Code civil du début du XIX° siècle – par différentes atteintes graves. Alors, vous avez beau déplorer les différentes étapes historiques de la ‘déconstruction’ de la famille, sans voir que la cause est structurellement politique. Ca n’est pas un combat proprement ‘politique’ de dire qu’il faut défendre la famille. Il s’agit de comprendre que l’état social est aussi produit de nos actes, principalement en lien avec la vertu de justice.
Quant à la crise morale puis économique, je vous recommande de vous intéresser à la politique. C’est tout de même sidérant que plus personne aujourd’hui ne sache que c’est la science architectonique de l’agir humain…
Je voudrai tout de même insister sur le fait que ce n’est pas ‘l’Eglise q(qui) nous enseigne…’ et tout ce qui s’ensuit jusqu’au vote obligatoire,non, excusez-moi. Je comprends l’extension de sens à partir de la phrase d’après. L’Eglise n’enseignera jamais le repli sur la famille. L’Eglise enseigne le Christ-Roi. Avec certaines naïvetés ou imprécisions en matière politique, il est vrai, et là je ne fais pas référence aux ‘enseignements’ récents qui sont hors sujet la plupart du temps.
La phrase du P Rougé que j’ai citée est claire: pas touche à la République, essayons de défendre l’ordre moral comme on peut… Et, clairement, je ne suis pas d’accord.
à”fg”.
à qui destiniez-vous cette remarque (première phrase)?
J’ai réagi au jugement de PM de Montamat sur les propos de Mgr Rougé car je persiste à croire que Mgr Rougé voulait parler de la famille et non de la République: seulement pour ça.
Maintenant, disons les choses clairement: comme disait Soljenytsine (je ne sais pas si le nom est correctement orthographié), “l’Occident connaît une éclipse d’intelligence”.
On n’a pas d’autre choix, pour redresser ce qui est tordu, de permettre aux générations suivantes de retrouver le chemin de l’intelligence: et cela passe par la famille.
Les qualités nécessaires pour faire un bon responsable politique ou un entrepreneur avisé sont dans les quatre vertus cardinales et les moyens de les rendre efficaces en diverses circonstances sont dans les infusions ou dons du St Esprit: c’est dans la famille qu’on doit apprendre ça.
Le reste s’append à l’école (enfin, on espère)
Merci pour votre réponse, fg. Je vous suis “cinq sur cinq”, voire six….
Une bonne nouvelle !
Merci à MGR Rougé de rappeler que défendre les crèches de Noel dans les mairies, c’est aussi faire mémoire d’une famille contrainte de quitter son pays…..
Et bien Mgr Rougé serait ENCORE un évêque professant le politiquement correct comme s’il s’agissait d’un article de Foi !
C’est soit le degré zéro de la pensée soit une instrumentalisation cynique , malhonnête , des Evangiles !
La Sainte famille est partie , on sait pourquoi , SEULE dans le pays voisin et pour revenir …..
C’est curieux comme vous mélangez si facilement les différents niveaux d’analyse. Il faut savoir distinguer les aspects d’un problème avec bienveillance et ne pas finir en anathèmes. On en revient toujours au moralisme qui rassure et exclut. Attitude pas très ‘politique’…
C’est Michel Villey qui est le plus clair sur la dénonciation des abus des théologiens qui ont toujours une petite citation biblique qui résout chaque situation. Si vous regardez en détail, c’est le mode de procéder de François… Tout cela vient de loin.
Pourriez vous préciser , si possible…… , en quoi je mélange différents “niveaux d’analyse” alors que je dénonce justement ce mélange chez ce nouvel évêque , comme chez d’autres à la formation visiblement approximative , qui instrumentalise les Evangiles ( sans le savoir ou en le sachant ….) monsieur le professeur ?
Sinon merci d’adopter un ton moins professoral
Pourquoi faudrait il forcément être politiquement “incorrect” est ce que c’est un gage de vérité?
En effet, on ne peut que donner raison à PM de Montamat (pour lequel je suis en désaccord sur d’autres points, mais cela reste à prouver au terme d’un débat contradictoire).
On peut avoir quelques interrogations sur le caractère “trempé” de Mgr Rougé (on disait naguère “se montrer un évêque botté”), mais pour commencer, i vaut mieux appliquer l’adade : “wait and see” ,,Wir werden sehen”, si vous préférez, et surtout, votre remarque montre que vous confondez tous les plans de la réflexion pour ce qui touche à la mission d’un évêque.
Quand on n’a pas d’arguments , il ne vaut mieux rien dire ….pour rester poli .
Mais chez certains catholiques “bon teint” et “bien propres sur eux” ou “de bonnes familles” ( expression à prendre entre des pincettes / entre les guillemets ) , le politiquement correct , le conformisme légaliste sont indécrotables !
La Sainte Famille est utilisée et a été utilisée AD NAUSEAM et complètement hors de propos pour faire avaler aux catholiques , aux chrétiens , aux foules désemparées qui portent le poids du jour , une immigration massive et organisée de communautés autonomes hétérogènes imperméables , très difficilement intégrables .
Le procédé grossier est pour le moins approximatif
C’était une taquinerie de ma part……..
Ce qui m’amuse, c’est que l’arrivée de MGR ROUGE est une bonne nouvelle, à condition que ce dernier pense comme le veut l’esprit de ce forum…..
Une “bonne nouvelle” cette nomination ? Je ne sais …..
Que le Seigneur nous vienne en aide ! C’est LUI qui nous Sauve et pas un humanitarisme totalitaire mondial , nouveau mythe de Babel !
Un certain dominicain philosophe et mystique que nous connaissons n’aurait JAMAIS accepté ce nouveau messianisme sécularisé où l’Eglise devient l’auxiliaire de l’état laic divinisé ( nouveau César )
PM de Montamat dit “Le principal point d’appui pour un catholique est, me semble-t-il, une solide formation philosophique réaliste”.
Je pense plutôt qu’une solide catéchèse (à l’ancienne) serait plus approprier. Les vérités de la foi, qui intègre les aspects philosophique et moraux en elle même seront connus. Une conscience chrétienne, sera formée. Je pense souvent à ma grand-mère. Elle n’avait pas fait d’études, mais elle jouissait d’un bon sens et une logique à nul autre pareille, et comme en plus elle avait bien assimilé sa catéchèse, elle était carrément “le phénix des hauts de ces bois” comme le disait Lafontaine. Les litiges les plus épineux lui étaient souvent confiés, alors qu’elle n’était même pas chef du village. Il ne lui fallait jamais longtemps pour trancher une affaire; elle évoquait certains points de catéchèse connu par tous et agrémentés de certains proverbes du cru et le compte était bon. Comme le disait le cardinal Sarah, il faut revenir aux fondamentaux de la foi, en inculquant aux enfants les vérités de la foi aux travers de la catéchèse. Leurs consciences ne sera que bien formées et les valeurs non négociables évoqués par le pape Benoit XVI ne seront qu’une évidence.
PM de Montamat parlait d’un objet bien précis et indiquait donc que pour penser et agir en politique il faut de solides connaissances philosophiques. Ce qui n’exclut pas les éléments de foi qui structurent aussi l’action politique du catholique. Mais si l’on n’a pas la connaissance du réel – la société dans laquelle on vit hic et nunc – et les principes d’action – la connaissance par les causes – on passe à côté de l’action politique.
Laissez votre grand-mère en paix, elle n’a rien à voir avec nos débats. C’était une autre époque… Il faut aussi savoir distinguer sagesse science et conseil alors que vous dites foi, bon sens et logique. Quelle pauvreté intellectuelle.
Par contre votre dernière phrase est du fidéisme pur. Allez étudier le sujet, on en reparlera. Cherchez à savoir ce qu’est l’ordre naturel et vous verrez que les éléments extraits de ce fondement beaucoup plus vaste sont largement insuffisants pour prendre une décision politique.
Tant que je suis toujours en attente du modérateur sur mes 3 derniers commentaires, (il est 23h) je voudrais rajouter un élément de réflexion sur la situation factuelle qui empire manifestement de jour en jour.
Est-on en pré-guerre civile comme certains le disent ? je ne sais pas; toujours est-il que les services publics ou para-publics sont en très mauvais état: Samu, hôpitaux, écoles, forces de l’ordre en tous genres, dégradations de biens publics et privés, laxisme judiciaire, prisons = centres de perversions diverses, corruption des dirigeants de tous poils et leur impunité, lois de musellement des médias en préparation, déficits budgétaires et commerciaux, baisse des aides sociales en prévision, gouvernance assurée (imposée) par l’UE et les banques (création monétaire), nouvelles atteintes à la vie en préparation, atteintes à la liberté religieuse des catholiques en de nombreux domaines,bref, j’oublie très probablement des sujets importants, mais notre pays est dans une situation critique. La dégradation s’accélère.
(Faut-il s’intéresser à Jean Lassalle qui, le pôvre, a épuisé son temps de parole et a encore des choses à dire; alors il vocifère ? Est-ce une information pertinente ? Vraiment, on se distrait et on nous ballade !!!)
Cette réalité de notre société, dont nous sommes tous plus ou moins au courant, c ‘est cela qu’il faut considérer avant tout. C’est la résultante de décennies d’incurie ‘gouvernementale’, mais les français, chacun pour soi-même, ont leur part de responsabilité. A chaque étape importante, l’analyse de fond est écartée et le grand principe est déclamée: votons pour le moins pire ou le meilleur possible. On est dans une partie de poker et on pense qu’on va se refaire. La France perd à chaque étape un peu de sa substance, et nous, on laisse pourrir la situation. Quand va-t-on sortir de cette logique suicidaire ? Quand va-t-on arrêter d’écouter les conservateurs qui s’arc-boutent à une sorte de ‘loi naturelle minimum’ qu’il faut tenir, sinon c’est pas bien et on va vous dénoncer ? Cela ne constitue pas une analyse politique de la situation: c’est du moralisme qui ne débouchera jamais sur aucune action spécifiquement politique. Pour ces conservateurs, ceux qui n’ont pas carrément déserté le champ du politique, il faut maintenir la foi et la messe (les sacrements) et ensuite obéir aux lois civiles (sauf celles prescrivant le péché; cad non conformes à la loi naturelle) en suivant en cela le pacte social républicain. C’est la position romaine, celle des évêques de France et de Rougé. Je vous signale que c’est aussi la position de T Hobbes dans le Léviathan. Je ne développe pas plus cet aspect aujourd’hui, mais ce rapprochement est justifié et dramatique… Il établit largement l’immaturité politique des conservateurs catholiques. Et l’aberration va jusqu’au point, je l’ai lu il n’y a pas longtemps, de vouloir consacrer la démocratie au Christ-Roi pour restaurer l’ordre en France !
Vaste réflexion qu’il est urgent d’approfondir, et qu’on ne saura mener à bien sans une véritable science politique.
à PM de Montamat.(votre message du 7 juin à 9 heures une)
Je passe sur les cours de philosophie réaliste que vous voudriez me donner….Peut-être pensiez-vous que j’avais 18 ans……Merci de me rajeunir, mais il ne faut pas confondre rajeunissement et infantilisation et je suis sûr que vous en êtes d’accord.
Je passe également sur la dernière phrase de votre texte : de toute façon, le “gouvernement” de l’Eglise catholique perd de plus en plus sa légitimité, et temporelle, et spirituelle : il y a eu des “Dubia”, “Correctio filialis” et une protestation de deux cardinaux “dissidents” d’Allemagne et des Pays-Bas refusant le dernier contournement de la vérité en date (“l’intercommunion”). Il conviendrait que d’autres cardinaux, un peu plus courageux prennent la suite de ces réactions fort saines, le cardinal Sarah par exemple, pour rétablir l’autorité et le magistère et tant pis si cela devait être au prix d’une destitution du pape François 1er.
Pour le reste, il est plus simple de vous dire que GuillaumeAlexis a raison.
C’est grâce à une catéchèse solide (catéchisme plus patronages, notamment) que la génération des catholiques d’après-guerre, en France, a pu maintenir (rien n’est parfait, je sais) la présence des valeurs chrétiennes dans la société parce qu’on lui avait appris à prendre des responsabilités dans les associations familiales, les syndicats (lorsque la CFTC n’était pas encore déconfessionnalisée), les municipalités, les petites et moyennes entreprises (cela nous change de la bourgeoisie dite “catholique” qui aujourd’hui préfère que ses rejetons aillent dans les grandes boîtes qui versent de bons salaires et des stocks-options, avec parachute doré), les organisations professionnelles (surtout si elles sont provinciales).
Les enfants de cette génération qui, après mai-68 (coupure catastrophique dans la société qui correspond à la remise en cause de cette génération d’après-guerre), ont étudié saint Thomas d’Aquin dans le texte, ce qui est bien, je précise, à l’IPC, à ICTUS, dans les groupes dirigés par les frères de Saint-Jean, etc., n’ayant reçu cette catéchèse bien réaliste, en dépit de la protestation de leurs parents à raison du “refus de celle-ci” qui leur fut imposé, sont incapables de marquer autant la société, car ils n’en ont pas reçu les moyens à la fois spirituels et concrets.
D’ailleurs, l’échec de la “manifestation pour tous” est la preuve éclatante de ce manque de formation catéchétique.
Pour le reste de votre message, et pour ne pas lasser les lecteurs, je renvoie (je crains que ce ne soit devenu une rengaine) à la lettre de saint Jacques sur la foi qui agit, et à cette intervention de Mgr Schneider lors de la marche pour la vie, à Rome, le mois dernier, une intervention qui avait pour thème “l’Eglise militante”
(pour le lien permettant d’accéder au texte de cette intervention, v. mon message à la rubrique “Rome – ces gardiens de la doctrine qui désorientent….”).
Et que certains n’aillent pas croire, en évoquant cette génération d’après-guerre (et je lui rends hommage), que celle-ci était incapable de prier et de vivre une vie pleinement sacramentelle. Mais ils étaient formés chrétiennement et savaient fort bien ordonner la prière à la foi qui agit.
NOTA : je pense pour ma part, que pour cette rubrique, “perepiscopus”, le modérateur (qui n’est pas un censeur à la manière de France-Inter ou de C-News) a bien fait son travail.
Eh bien restez dans cette catéchèse et surtout ne vous intéressez pas aux choses de la politique, puisque ça vous convient ! J’entends votre discours depuis trop longtemps et je constate que les choses ne vont pas en s’arrangeant. Merci d’esquiver le débat de fonds, c’est très courageux. C’est comme ceux qui ont étudié ‘dans le texte’, bravo.
PS Je n’ai pas de soucis avec votre âge… et ne souhaite donner de cours à personne.
Courivaud
“Un doute m’habite” , comme dit Achille …..Talon , mais quand on étudie Thomas d’Aquin dans le texte avec la formation philosophique et théologique que cela implique et sans être prisonnier d’une scholastique répétitive en essayant de remonter “à la Source” , aux sources philosophiques et patristiques de la théologie du Docteur angélique , on a bien plus qu’une catéchèse de catéchisme …. !
On entre dans l’intelligence de la Foi et du Credo pour entré , comme le rappelait constamment Marie-Dominique Philippe o.p. , dans une perspective contemplative ( chère à l’Eglise d’orient ….notamment ) .
Pour revenir au sujet de ce “fil” , il y a que les courants dont vous parlez , encouragés par J.Paul II , ont été constamment marginalisés par un certain épiscopat “soumis” au “nouvel ordre mondial” , au relativisme et multiculturalisme .
Mgr Rougé qui a écrit “le Cardinal républicain” sera t-il un de ces évêques ……
Ouvrons les yeux sans défaillir
à Hermenias,
Une perspective contemplative de celle que vous citez n’empêche pas de penser que les catholiques, à plus de 90 %, en France, même très bien formés “par saint Thomas d’Aquin”, ne joignent pas leurs paroles à leurs actes puisqu’ils ont renoncé à jouer pleinement leur rôle de citoyen de leur patrie terrestre, restent pétrifiés chaque fois que l’ennemi, poussé par le diable (il a notamment pour nom les médias “mainstream”, mais pas seulement ce nom), lance des agressions subversives dans le but de détruire de nos sociétés aux racines chrétiennes (le “mariage pour tous” est la dernière agression en date : nos ennemis ont réussi sans trop se donner de la peine, parce que les chrétiens, qui à plus de 90 % n’ont aucune virilité (au sens latin du terme, faut-t-il préciser) et ont refusé de penser à vaincre : ils ont voté Fillon comme un seul homme, voyons ! (mais je ne veux pas me limiter à la politique de premier niveau : vous voulez “du haut niveau”, et je ne peux pas vous le reprocher, bien sûr).
Ces catholiques ont peut-être “saint-Thomas d’Aquin”, et sont réticents – seulement réticents – à “ne pas être Charlie”, mais ils ne sont pas Jeanne d’Arc, ni saint François-Régis, ni le général Cathelineau, ni le général de Castelnau : je peux allonger la liste de ces valeureux combattants si cela vous intéresse, pour vous aider à retrouver le sourire, par exemple. Mais ne me dites surtout pas, comme certains essayent de me le dirent lorsque je parle de ceux qui “entrent dans l’arène”, ces valeurs combattants n’avaient aucun sens de la contemplation et qu’ils priaient moins qu’ils agissaient…..
Et pourquoi donc tant de mollesse aujourd’hui, d’après vous ?
Souvent parce ces catholiques bien étiquetés pensent à leurs impôts, aux études de leurs chères têtes blondes (il faut bien qu’ils aient une belle situation, pour faire un beau mariage ensuite, non ?)…. et moins à saint-Thomas d’Aquin qu’ils ont pourtant appris dans le texte.
Mes grands parents n’ont fait ni latin ni étudié la philosophie première (vous savez, j’ai lu le père Marie-Dominique Philippe), mais ils ont eu le courage de mettre leurs enfants à l’école libre alors que les responsables de la fédération professionnelle dont leur entreprise relevait, les menaçait de boycott….Honneur à mes grands parents, catholiques, des vrais. Et rien à a voir avec ces (bons) courants dont vous parlez, qui ont été marginalisés : ceux qui ont été dans ces courants n’ont pas voulu se battre, voilà tout.
Vous voyez bien que l’on a plus ce courage, aujourd’hui.
C’est ce que j’avais en tête en répondant à PM de Montamat qui accepté de débattre, même si je reconnais que ce n’est pas facile, lorsqu’on doit le faire dans la franchise et en étant exigeant par les temps qui courent (crise du gouvernement de l’Eglise au plus mauvais moment).
Rien ne vous interdit de le poursuivre avec moi.
Courivaud
Essayez un peu d’analyse théorique ( contemplative ) et pratique , fondée sur l’expérience , plus large que votre cas personnel et familial .
Vous avez en parti raison , me semble t-il , mais comme un pianiste il faut du doigté un minimum de nuances pour respecter une réalité qui dépasse très souvent , toujours , nos schémas et heureusement .
On peut lire et répéter bêtement Thomas d’Aquin comme d’autres auteurs . Mais pourquoi certains thomistes ne seraient pas des saints ou de grands hommes/femmes . Je ne vous suis pas bien
Le dominicain thomiste auquel je pense , qui a beaucoup donné et beaucoup transmis puis a été trainé dans la boue après sa mort , à développé une théologie mystique , une théologie de la sainteté , donc contemplative , comme l’a fait le cardinal Journet dans l’Eglise du Verbe incarné ( somme en 3 volumes d’ecclésiologie ) .
Pour être plus clair certains témoins véritables sont trainés dans la boue ou tués ( comme Cathelineau ….. ) et on n’en parle plus et presque …. Le disciple n’est pas au dessus du maitre …..
err . ( “edit” ) : “pour entrer dans une perspective contemplative”…..
Pour Thomas d’Aquin , comme pour tous les GRANDS et VRAIS théologiens de l’Eglise ( catholique et orthodoxe surtout ….) la théologie “scientifique” est inséparable de la prière , de la contemplation , de la mystique c’est à dire de la foi vive que l’on trouve au plus haut point chez les saints ( savants ou non ) .
On est loin , là , d’une théologie desséchante et desséchée toute imbue de “sciences” dites “humaines” .
Il faut se rappeler que depuis des siècles papes et évêques étaient issus de monastères ( de nombreux abbés de Cluny , St Anselme abbé du Bec puis évêque de Canterbury …..) comme dans l’Eglise orthodoxe ….
Cela laisse songeur sur l’oecuménisme de supermarché , où l’on brade , en vogue aujourd’hui avec des évêques dont la formation est minimaliste ( surtout une formation au relativisme laiciste vivrensembliste et “libéral” )
à Hermeneias et à Montamat (suite de mon message du 10 juin 22 h 37 en forme de travaux pratiques)
Et bien messieurs, après voir lu saint Thomas d’Aquin (et d’autres docteurs de l’Eglise) avec discernement, mais munis des 7 dons du Saint-Esprit (appris au catéchisme “d’avant”), ayant le feu de la charité dont parle saint Jean dans ses lettres et la foi qui agit dont parle saint Jacques,
et aussi, ayant un peu d’amour propre pour notre religion (comme le pratiquent très bien les fidèles des “autres religions” dans notre pays), quelle serait votre réaction – et celle que nous devrions avoir, nous qui ne sommes pas des “gens d’Eglise”, à la lecture de ce “fait divers” (source : “Benoît et moi”, 11 juin 2018, vu ce matin) ?
http://benoit-et-moi.fr/2018/actualite/blaspheme-et-haut-le-coeur.html
(imaginons 30 secondes en fermant les yeux que l’image caricaturée-blasphémée soit celle de Mahomet….)