Mgr David Macaire, archevêque de Fort-de-France, a été interrogé dans Famille chrétienne :
Vous mettez en avant l’existence d’un anti-esclavagisme catholique. De quoi s’agit-il ?
Le premier courant abolitionniste de l’Histoire est en effet catholique. Il est bien réel, quoique minoritaire. Je ne comprends pas comment l’Histoire officielle peut faire l’impasse sur ce courant. Je comprends tout à fait que la République honore Victor Schœlcher, qui a œuvré à l’abolition de l’esclavage en 1848. Mais n’oublions pas que la Mère Anne-Marie Javouhey, par exemple, a obtenu la libération des esclaves dix ans avant Schœlcher, en Guyane, sur certaines propriétés ! Il y a d’autres exemples, comme le jésuite Jean Mongin, le franciscain Épiphane de Moirans, l’abbé Macaire de Ségur. Par ailleurs, il y a des textes très clairs des papes contre l’esclavage des Noirs . Pourquoi ces grandes figures de la libération par l’amour sont-elles occultées dans l’Histoire officielle ? L’amour serait-il tabou ? C’est une vraie censure, une manipulation de l’Histoire.
Mais le Code noir semble quand même allier les intérêts de la monarchie absolue et ceux de l’Église ?
Le Code noir, ce n’est pas le pape, c’est Louis XIV et son ministre Colbert ! C’est l’État français qui doit demander pardon pour le Code noir, pas l’Église. Ce code était en contradiction manifeste avec ce que l’Église enseignait par ailleurs.
Le Père Jean-Baptiste Labat, missionnaire dominicain en Martinique, employait pourtant des esclaves dans sa sucrerie et participait au système…
Je sais qu’il y avait des chrétiens propriétaires d’esclaves et cette non-remise en cause du système demeure choquante, même si elle visait à améliorer le système. Ces esclaves, en fait, alloués par les autorités coloniales, étaient mieux traités et on leur apprenait à lire et à écrire. Ils lisaient la Bible et ont été à même d’être des acteurs de leur émancipation.
Aujourd’hui, certains, comme Louis-Georges Tin, le président du Cran, le Conseil représentatif des associations noires de France, attendent de l’Église une certaine forme de « réparation ».
Mes échanges privés avec Louis-Georges Tin ont été importants pour moi et m’ont permis de mieux comprendre cette problématique. S’il s’agit de reconnaître les fautes des membres de l’Église et les compromis de certains de ses représentants, l’Église n’a cessé de le faire. L’Église est composée à 100 % de pécheurs. Elle n’ignore pas le péché de ses membres. Mais c’est facile de faire une équivoque entre l’Église et ses membres. Il faut me dire, alors, quelle catégorie de personnes a échappé au mal ? Les Noirs étaient-ils tous anti-esclavagistes ? Je pose aussi la question sur les francs-maçons qui s’enorgueillissent à juste titre de Victor Schœlcher. Mais les maçons étaient-ils tous en lutte contre l’esclavage ? Voltaire, le « tolérant », n’a-t-il pas bâti sa fortune sur la sueur des esclaves ?
L’Église comme institution a aussi participé au système ?
Si une institution a trempé, en tant qu’institution, dans le système, c’est l’État. C’est uniquement quand des représentants de l’Église se sont soumis aux autorités qu’ils se sont compromis ; mais d’autres représentants de l’Église ont été les premiers, malgré les représailles, à s’élever contre et à penser intellectuellement l’anti-esclavagisme. Sans parler des positions répétées et constantes des papes contre l’esclavage, qui sont à l’honneur de l’Église dans cette lutte. Il faut donc distinguer entre les personnes et les institutions. En tant qu’institution, l’Église a condamné l’esclavage. Et je vous rappelle qu’au-dessus de l’institution, il y a l’Évangile qui rend impossible l’exploitation de l’homme par l’homme. Et toute discrimination.
Acceptez-vous le concept de réparation ?
La société martiniquaise ne peut rester figée éternellement sur les affrontements de race et de mémoire ; il faut bien la réparer pour bâtir un avenir dans la justice et la paix ! La réconciliation de toutes nos divisions est le but et, dans ce cadre, le concept de réparation est incontournable. Il y a quelque chose de cassé, il faut réparer. Cela dit, ce serait une catastrophe, s’il s’agissait d’augmenter les haines et les ressentiments au prix de raccourcis historiques. C’est exactement l’inverse du chemin spirituel que je propose. Tout le monde doit avancer. La réparation suppose que chacun prenne sa part du mal-être commun.
Bravo !
L’esclavage européen a cessé avec Schoelcher, certes. Il a commencé avec les arabo-musulmans et perdure avec les mêmes quelle que ce soit la couleur de leur peau. La Traite menée par les français a duré à peu près 250 ans; au contraire de la Traite faite par les arabo-musulmans (plusieurs dizaines de millions de morts) les Noirs n’étaient pas châtrés, (Pr Tidiane N’Diaye vu chez Elkabbach dimanche 23 juillet 2017 après midi).
Ce chercheur sénégalais, à la grande frayeur d’Elkabbach qui dit carrément qu’il craint des représailles, dénonce tranquillement que c’est l’Eglise qui a condamné la première l’esclavage et termine par ce point d’orgue : “il y a environ 70 millions de descendants de la Traite Atlantique alors que les esclaves de la Traite arabo-musulmane étaient systématiquement rendus eunuques !”
S’il y avait des esclaves c’est qu’il y avait non seulement des acheteurs mais surtout parce qu’il y avait des vendeurs qui vendaient leurs propres frères ; chiche que l’on s’intéresse à leurs descendants ?
D’autre part les travaux du Pr Pétré-Grenouilleau ont largement remis les pendules à l’heure ; malgré tout quelques évêques qui osent s’exprimer sur le sujet font preuve d’une grande cécité.
A quand ces textes rédigés en braille ?
Génération Identitaire dans les Alpes : la Ligue de défense noire africaine se rend au siège du Crédit Agricole pour demander le licenciement de Romain Espino
http://www.fdesouche.com/995511-generation-identitaire-dans-les-alpes-il-se-rend-au-siege-du-credit-agricole-pour-demande-le-licenciement-de-romain-espino