Mgr Philippe Christory, qui sera ordonné évêque dimanche 15 avril dans la cathédrale de Chartres, est parti à pied de Paris pour marcher cinq jours jusqu’à son nouveau diocèse, en passant par Versailles et Rambouillet. Il répond à La Croix :
“L’idée m’a été suggérée par un couple d’amis à Bordeaux, quelques jours après que j’ai appris ma nomination comme évêque de Chartres. Cela m’a paru un moyen simple et concret de mettre une distance entre ma vie précédente (j’ai été curé à Paris pendant une vingtaine d’années) et cette vie nouvelle qui m’attend en tant qu’évêque de Chartres. En arrivant ici, je ne change pas seulement de lieu mais aussi d’approche pastorale, car un évêque n’est pas un curé. Il faut que j’accepte de ne plus l’être…
Prendre ces cinq jours de marche est aussi une bonne manière de sortir de l’agitation qui précède une grande célébration comme celle qui aura lieu pour mon ordination épiscopale ce dimanche dans la cathédrale de Chartres. Et ce, avec le soutien du père Sébastien Robert, administrateur diocésain, qui a accepté de se charger de toute l’organisation.
Je suis donc parti dimanche 8 avril à 16 heures de la paroisse de la Trinité, à Paris, après une eucharistie d’action de grâce et un repas d’adieu festif. Je marche 20 km par jour, ce qui est raisonnable pour mon âge (60 ans, NDLR). J’ai dormi à Versailles dimanche soir, à Chevreuse lundi soir, à Rambouillet ; ce mercredi soir, je suis accueilli à Gallardon pour une veillée de prière et jeudi soir, je dormirai à Chartres. Depuis mon départ, je suis accompagné par quelques amis laïcs et prêtres. Et à partir de jeudi, des diocésains viendront se joindre à notre petit groupe : je ne sais combien ils seront… […]
Aux personnes que je rencontre, je demande ce qu’ils espèrent d’un évêque et tous me répondent : « Qu’il soit proche de ses prêtres et de la population. » L’évêque doit aussi stimuler, apporter une vision qui éclaire l’ensemble du diocèse. L’évêque porte également le souci de la communion entre les prêtres, avec les autres diocèses, et avec l’Église, car tous, nous sommes appelés à la même mission qui est d’annoncer le Royaume de Dieu.
J’ai choisi pour devise épiscopale : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10). Quant à mon blason épiscopal, car j’ai appris qu’il en fallait un, j’ai choisi d’y faire figurer trois symboles : le Cœur de Jésus (rappel de Paray-le-Monial et de la communauté de l’Emmanuel dont je suis issu) ; l’Étoile du matin (nom de la Vierge Marie) ; une gerbe de blé (allusion au pain de vie eucharistique et aux plaines céréalières de la Beauce). […]”