Le chef de file des « Tories », David Cameron, donné pour vainqueur probable de l’élection générale au Royaume-Uni cette année après le règne travailliste de Tony Blair et Gordon Brown, a assuré dans un magazine homosexuel, Attitude, que son parti serait aussi sensible aux revendications gay que le parti Labour, ajoutant que la « Church of England » devait changer son point de vue sur l’homosexualité.
« Les choses ont changé. Vous pouvez nous soutenir désormais… parce que maintenant nous sommes en faveur de l’égalité homosexuelle. »
David Cameron cherche à se positionner auprès du lobby homosexuel, très critique vis-à-vis de mesures prises du temps de Margaret Thatcher interdisant la promotion de l’homosexualité par les instances publiques, annulées en 2003. Ce lobby est également fort des promesses des travaillistes, qui ont annoncé des directives destinées à forcer les écoles confessionnelles à participer à la « normalisation » de l’homosexualité, en renonçant à enseigner la doctrine chrétienne sur l’homosexualité « comme si elle était vraie », rappelle LifeSite.
Attitude, toujours cité par LifeSite, pose donc la question à David Cameron : « Pensez-vous que le droit des enfants gays à une éducation en sécurité permet de passer outre le droit des écoles confessionnelles d’enseigner que l’homosexualité est un péché ? » (En fait : que l’activité homosexuelle est un péché…)
Cameron, anglican pratiquant, a répondu : « A la base, oui – je la fais courte, sans me livrer à une longue exégèse religieuse. Je veux dire, je pense, oui. (…longue pause…) Je pense que si Notre Seigneur Jésus était ici avec nous aujourd’hui il serait vraiment en train de soutenir l’agenda de l’égalité et des droits égaux, et qu’il ne jugeraient pas les gens sur leur sexualité.
David Cameron a également déclaré soutenir l’adoption homosexuelle dans certains cas et ne désespère pas de faire changer d’avis l’Eglise catholique en Ecosse à ce propos.
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Je suis catastrophé !
S'il vous plaît, j'en ai assez de lire cette erreur de traduction : en anglais, en matière politique, le mot “agenda” ne signifie pas agenda.
C'est une façon imagée de désigner “ce qu'il y a marqué sur l'agenda” de quelqu'un, c'est à dire un programme politique, des objectifs à atteindre, un but.
Parfois, cela désigne aussi un but caché, des objectifs dissimulés. Le mot “agenda” est alors utilisé à la place de l'expression-cliché “hidden agenda”.
Vous avez raison sur “l'agenda”, évidemment. En général j'essaie de l'éviter. Mais je n'arrive pas à trouver un mot satisfaisant pour traduire cela de manière concise. Des idées ?
Hum… selon le texte que vous indiquez, David Cameron a dit :
““I mean, I think, yes. I think….. [long pause] that if our Lord Jesus was around today he would very much be backing a strong agenda on equality and equal rights, and not judging people on their sexuality.”
Je pense qu'il ne serait pas abusif de traduire ainsi :
“Si Notre Seigneur était parmi nous aujourd'hui, je pense qu'il militerait fortement en faveur de l'égalité et de l'égalité des droits, et qu'il ne jugerait pas les gens d'après leur sexualité.”
“Agenda” contient l'idée d'efforts longs et soutenus en faveur de la réalisation d'un but politique. “Militer” me paraît rendre exactement ce sens, même s'il est évidemment ridicule de mettre en scène Jésus en tant que militant (mais la déclaration de Cameron est, précisément, ridicule : associer le mot “agenda” à Jésus est grotesque).
De plus, selon Cameron, non seulement l' “agenda” de Jésus serait “strong” (résolu), mais il le soutiendrait “very much” (très fortement). Cette notion d'intensité soulignée deux fois de façon différente est une autre justification pour employer le mot “militer”, qui traduit précisément à la fois la détermination et la durée de l'effort de conviction.
Si l'on voulait rester un peu plus proche du sens littéral, on pourrait dire :
“Si Notre Seigneur était parmi nous aujourd'hui, je pense qu'il soutiendrait vigoureusement l'objectif de l'égalité et de l'égalité des droits.”
Cette traduction un peu édulcorée suppose que Jésus se contente d'approuver ceux qui font de la politique dans le sens présumé être le sien, au lieu de distribuer les tracts lui-même, pour ainsi dire.