L’évêque de Chambéry déclare au Dauphiné :
Que vous inspire le geste du colonel Beltrame ?
Comme beaucoup de nos concitoyens, son geste m’a profondément touché. L’admiration qu’il a suscitée dans les cœurs m’a aussi ému. Donner sa vie pour que vive une autre personne est l’acte humain le plus abouti. Le colonel Beltrame a mis en jeu sa vie consciemment en se laissant prendre par quelqu’un dont il savait qu’il pouvait le tuer. Tout de suite, j’ai fait le lien avec le temps liturgique que nous vivons durant lequel nous nous rappelons que Jésus a vécu exactement la même démarche. Jésus met en jeu sa vie consciemment au risque de la perdre, ce qui arrivera.
Quel message souhaitez-vous adresser aux Savoyards cette année ?
Je citerai le début du chapitre 13 de l’Évangile de saint Jean : “Avant la fête de Pâques, sachant que son heure était venue pour lui de passer de ce monde à son père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout”. C’est le “jusqu’au bout” que je voudrais souligner, ayant encore à l’esprit le témoignage du colonel Arnaud Beltrame. Je souhaite, à tous ceux qui m’auront lu, d’aimer jusqu’au bout. Et je voudrais leur dire que cet amour dont ils sont capables les mène vers un accomplissement de leurs vies car l’amour est éternel. En ce jour de Pâques, je proclame par monts et par vaux : le Christ est ressuscité, l’amour est vainqueur, il l’a emporté sur la mort et la haine.