L’évêque aux armées Mgr Antoine de Romanet a célébré mercredi 28 mars dans l’église parisienne de Saint-Sulpice une messe pour le colonel Arnaud Beltrame et les victimes de Trèbes. Il déclare à La Croix :
Le terme qui revient le plus souvent est celui de sacrifice. Or, dans l’armée, les militaires savent qu’ils doivent être prêts au sacrifice suprême de leur vie. La dimension du sacré est centrale dans cette notion. Les militaires savent qu’il existe des valeurs qui méritent que l’on donne sa vie, plus grandes même que notre vie sur cette terre. Dans ce face-à-face ultime qu’a vécu Arnaud Beltrame, on distingue avec netteté une figure de ténèbres et une figure de lumière. L’acte posé par ce gendarme a été salué de façon impressionnante par l’ensemble de nos concitoyens, qui y a reconnu un chemin de don de soi et de service. Tous les Français se retrouvent dans cette défense de la vie. La preuve en est que, pour tout le monde, le nom du terroriste a comme quasiment disparu, alors qu’on se souviendra de celui d’Arnaud Beltrame.
Donner ainsi sa vie, est-ce le propre d’un soldat chrétien ?
Le don de sa vie est le cœur de l’engagement de tout soldat. Cet acte hors du commun ne peut être envisagé sans un rapport étroit à la transcendance, ainsi que l’a souligné le président de la République dans son discours d’hommage aux Invalides, d’une magnifique élévation spirituelle. Il y est question d’un surplomb, qui ouvre sur une dimension d’éternité. Au nom de quoi un individu accepte-t-il de donner sa vie ? C’est cette question fondamentale qu’il y a derrière sa mort. […]