Le journal La Croix consacre un dossier sur Mai 68, avec notamment deux témoins majeurs… Dany Cohn-Bendit et le père dominicain Timothy Radcliffe, qui, à l’époque, en voulait au pape Paul VI. Mais le plus intéressant est certainement le panorama sur l’engagement de ces chrétiens en Mai 68, qui ont confondu le lancer de pavé et la Pentecôte… :
[…] Comme les autres, les chrétiens s’engagent avec ferveur dans ces discussions à n’en plus finir avec la volonté de se laisser « saisir » par la révolte en cours, de répondre aussi à l’appel, lancé par 14 personnalités catholiques et protestantes (dont Paul Ricœur) le 21 mai dans Témoignage chrétien :
« La présence des chrétiens à la révolution suppose et requiert la présence de la révolution à l’Église. »
Ou à celui, trois jours plus tard, de « 100 prêtres parisiens » qui encourageaient la contestation du clergé… Prêtres donnant en chaire des consignes de vote, autels installés au fond de l’église, homélie « dialoguée avec des étudiants ou des ouvriers », intercommunion œcuménique sous forme de verres de vin posés sur une table de salle à manger, ou même actions coup-de-poing menées par le Comité d’action pour la révolution dans l’Église, mais aussi déception devant les pesanteurs de l’institution et, quelques semaines plus tard, incompréhension lors de la publication, fin juillet, de l’encyclique Humanae vitae… Dans l’Église comme ailleurs, rien ne pouvait plus être comme avant.
« Certes, il a pu y avoir des excès, des erreurs, comme dans tout sursaut de vie. Mais les perspectives ouvertes étaient belles », résume le père Gui Lauraire, alors jeune vicaire dans une paroisse de Sète (Hérault), chez qui « l’explosion de Mai68»a fait naître «une immense espérance, qui rejoignait celle soulevée par Vatican II ». Recueilli parmi d’autres dans un ouvrage à paraître bientôt, son témoignage illustre les espérances suscitées, chez une partie des catholiques, par « les événements ».
Au-delà du récit, ce cinquantième anniversaire pourrait bien être enfin l’occasion d’une approche historique et sociologique renouvelée sur le rôle des chrétiens dans la contestation. En effet, « longtemps mésestimée », selon l’historien Denis Pelletier, en raison du poids de la gauche laïque et du gauchisme sur la mémoire collective, et sans doute aussi du silence d’une partie des institutions ecclésiales, leur participation est mesurable pour la première fois.
À Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Rennes, une trentaine de chercheurs ont interrogé 400 acteurs qu’ils ont répartis en trois groupes : syndicalistes, féministes et gauchistes alternatifs. Surprise : parmi ces derniers, « 40 % sont passés par le scoutisme, 43 % par la JEC et 20 % par la JOC », énumère Isabelle Sommier, maître de conférences en science politique à l’université Paris 1 et directrice du Centre de recherches politiques de la Sorbonne. […]
Les départs de religieux et de prêtres, qui s’étaient amorcés dans les années précédentes, se transforment « en hémorragie » après 68. Mais même avec ceux qui restent, tout a changé. Dès le mois de juin, au grand séminaire d’Arras, « il n’était plus question d’interdire de fumer ni d’obliger à prier. Chacun demandait qu’on lui fasse confiance », résume en une formule saisissante Mgr Jacques Noyer, évêque émérite d’Amiens qui hésite encore sur le sens de ces événements et l’avenir qu’ils dessinent.
Quant au quotidien La Croix, il participe à ce mouvement sinistre, dans une approche marxiste du progrès, selon lequel il faut se transformer, s’adapter, etc :
C’est une quasi-révolution que vit La Croix le 13 mars 1968. Ce jour-là, le quotidien catholique se transforme. Il adopte le format tabloïd qu’il utilise toujours depuis. Le changement va cependant bien au-delà de la simple forme : les journalistes ont travaillé sur des principes éditoriaux plus affirmés. Apparaissent aussi des rubriques qui marquaient une ouverture plus large sur la société, et qui restent aujourd’hui constituantes du projet éditorial du journal, comme le courrier des lecteurs ou les commentaires et chroniques de collaborateurs extérieurs.
« Se figer, c’est mourir, affirme ce jour-là l’éditorial du père Antoine Wenger ; se transformer, s’adapter, se renouveler, c’est vivre ». Il ne faudra pas longtemps pour que La Croix ait à mettre en œuvre cette belle ambition. […] Néanmoins, dans l’immense charivari parisien, le journal garde la tête froide : il déplore les violences, mais aussi la surdité du pouvoir. Il réclame l’ouverture du dialogue et soutient les réformes nécessaires. La Croix relate les faits au plus près et en détail, sans réserves ni sensationnalisme, et multiplie commentaires, opinions et chroniques pour tenter de faire com- prendre ce qui se passe. Ce sont les premiers balbutiements de ce qui va devenir le cœur de la politique éditoriale de La Croix. Il ne faut pas que ceux qui sont « restés à l’écart » des événements « risquent de les juger uniquement sur les apparences et de ne pas comprendre leur sens profond », écrira le père Wenger début juin, engageant La Croix à accompagner les « nécessaires mutations ».
Clairement, le journal s’engage sur la nécessité de prendre en compte les rapides mutations de la société, même si elles « portent en elles-mêmes des germes de révolution ». Au-delà des reportages de terrain, on mesure, en relisant éditoriaux et commentaires, l’impact du concile Vatican II qui s’était achevé deux ans plus tôt. On a le sentiment, en relevant au fil des lignes rappels et citations de ses principaux textes, que les auteurs de ces articles les ont trouvés en phase avec les principales problématiques soulevées pendant ce mai de toutes les revendications.
Si télévision et surtout radios tiennent en ces jours le haut du pavé, le choc des événements dans la rue, manifestations et grèves, mais aussi et surtout dans les têtes – « Il est interdit d’interdire » –, sert de rapide propédeutique à la rédaction de La Croix. Pas besoin de lui préciser comment l’écrit est désormais le lieu privilégié de l’explication, de la compréhension d’événements dont l’immédiateté de l’image et du son livre une réalité souvent spectaculaire mais en général trop brève pour permettre d’en saisir tout le sens. Le 19 mai, pourtant, l’extension des grèves, notam- ment à la SNCF et aux PTT, prive les lecteurs de leur journal. Alors à Paris, où ne sont plus imprimés que quelques milliers d’exemplaires quotidiens, les journalistes se transforment en camelots : ils n’en vendront pas beaucoup, mais distribueront largement ce qu’ils ont dans les mains. Et puis à coups d’expédients, la vente militante est organisée le dimanche dans les églises de la région parisienne ou par la livraison sauvage de points de vente restés ouverts. […]”
Le pire c’est qu’ils sont fiers d’eux ces destructeurs.
Affligeant quotidien La Croix
50 ans qu’on supporte les divagations de ces chrétiens de gauche …
Mai 68 ?
Une ébullition sociale sans queue ni tête.
on ne fait l’apologie des gauchistes SVP
Je ne vois pas ce que Daniel Cohn-Bendit, agnostique d’origine israélite, et Timothy Radcliffe, religieux britannique, ont à voir avec le catholicisme français.
En 1968, l’Eglise avait fait sa révolution avec Vatican II . Les étudiants veulent une réforme sociétale, prélude à la réforme de l’enseignement, l’abolition des frontières ..Mais on oublie de dire que la grève générale décidée par les ouvriers et employés (la majorité du pays) n’a débuté que 2 semaines plus tard pensant profiter de l’occasion pour obtenir une amélioration de salaire, et qui se sont retrouvés ensuite subir des changements de société qu’ils n’avaient pas envisagés ni demandés et sans référendum; les accords conclus avec Pompidou les avaient satisfaits. La victoire aux élections de Pompidou puis Giscard d’Estaing ne montrait pas du tout une France favorable à la gauche
Celle de VGE ? De gauche et libéral, père de la libéralisation de l’avortement.
Effectivement la France était encore imprégnée par un bon sens hérité de la religion catholique, les électeurs votaient encore plutôt à droite. Après 1968, les gouvernants semblaient de droite mais beaucoup fréquentaient la Franc-Maçonnerie.
Ils ont “travaillé” les Assemblées (députés et sénateurs) avec les idées nouvelles (ex. Mr Newirth pour la pillule des femmes). Ensuite Giscard d’Estaing a soutenu la loi sur l’Avortement qui a été votée ; il a établi les statuts de l’Europe et on peut en constater les fruits avec toutes les lois antinaturelles qui sont imposées à tous les pays européens et même en Afrique.
Dernièrement nous avons eu l’exemple de Mr Sarkozy, qui, dès le lendemain de son élection, nommait des ministres de gauche !
Ces présidents se présentaient sous les couleurs de la droite mais n’en étaient pas, c’est là leur fourberie !
Tout à fait d?accird avec Gilberte.
J’ajoute que ces chrétiens contestataires étaient quand même dès avant 68 gangrènés par le marxisme et fascinés par le PC
Bonjour,
Merci beaucoup de ne plus nous parler de “Mai 68”, mais de nous parler de mai 1968 ET de juin 1968.
En d’autres termes, merci beaucoup de nous rappeler non seulement ce qu’il s’est passé en mai 1968, mais aussi ce qu’il s’est passé en juin 1968, en ce qui concerne les acteurs, les idées, les événements, les institutions, l’esprit public, le corps social, notamment en France, que ce soit, notamment, au sein et autour de l’Eglise, ou au sein et autour de l’Etat.
Pour ma part, je commence à en avoir “par dessus la tête” de cet excès d’attention accordé à mai 1968, et de ce manque d’attention accordé à juin 1968, alors que la connaissance et la compréhension du déroulement de chacun de ces deux mois sont vraiment indispensables à la connaissance et à la compréhension de l’ensemble qu’ils forment.
Au minimum, rappelez donc à vos lecteurs par quoi s’est terminé le mois de juin 1968, sur la scène politique, en France, et par quoi s’est terminé le même mois, sur la scène religieuse, dans l’Eglise :
http://sursum.free.fr/documents/profession_de_foi_paul_vi.html
Bonne journée.
Un lecteur.
Pourriez vous être plus explicite .?
MAI 68 a pourri toute les sociétés européennes …de l’Ouest . Un Cohn Bendit , gueulard inepte , et cie continuent de pérorer et de donner des leçons de “morale” à la terre entière
Timothy Radcliffe doit savoir que le drapeau rouge a flotté sur le Saulchoir , centre de formation des dominicains !
Il faut écouter sur France Inter tout la bande de nullards et de faiseurs patentés , comme Drucker , venir plastronner comme des anciens “combattants” .
Les anciens combattants , paltoquets fils à papa , sont maintenant bien installés et forment une mafia responsable de la défaite de la pensée .
Ceux qui braillaient Marx , Mao , Marcuse sont aujourd’hui des mondialistes installés qui font du business avec les “apparatchik” chinois
En 68 le peuple de France était majoritairement à droite, cela est incontestable, il l’est d’ailleurs toujours, il suffit de voir les résultats du premier tour de la présidentielle en additionnant tous les partis de droite et ceux de gauche la majorité est à droite. Ce qui a changé et cela commencé en 68 et peut être avant c’est que les dirigeants politiques des partis de droite n’étaient plus de droite ou de moins en moins. D’où le fossé creusé entre ceux qui nous dirigent et le peuple, entre les dirigeants politique et les militants.
Le sinistre cardinal Marty manifestait sa sympathie pour les émeutiers de mai 68. En 1971 lors des évènement survenus au Sacré Cœur au cours desquels des gauchistes casseurs employèrent la violence à l’intérieur de l’édifice Marty déborda d’amour et de compassion pour les casseurs et appela à la plus grande indulgence (pour les gauchistes évidemment).
Quelques années plus tard (vers les années 76,77…) Marty hurla de haine contre les prêtres et fidèles coupables d’être attachés à La Tradition et à la Messe de toujours. Le cardinal Marty n’avait plus aucune compassion pour les catholiques fidèles à la Tradition : il les condamnait sans appel et n’avait pas de mot assez dur pour eux. Ce sinistre cardinal Marty montrait bien à lui tout seul l’état d’esprit de l’épiscopat français très socialisant voire marxisant.
Le cardinal Marty est mort dans un accident de voiture tué sur le coup. Il a comparu devant le tribunal de Dieu sans même avoir eu le temps de se repentir de ses crimes.
Faut-il un dessin pour comprendre :
“Les départs de religieux et de prêtres, qui s’étaient amorcés dans les années précédentes, se transforment « en hémorragie » après 68. Mais même avec ceux qui restent, tout a changé. Dès le mois de juin, au grand séminaire d’Arras, il n’était plus question d’interdire de fumer ni d’obliger à prier.”
Cette Eglise-là était moribonde : les enfants gâtés vont y imposer leurs caprices parce que les maîtres ont pris peur de leurs diarrhées verbales.
Hors de l’Eglise, de mémoire.
Lors d’un échange organisé (parmi tant d’autres choses) pour sélectionner des candidats officiers de réserve,
un jeune (mais grand) comique déclarait : ils ont raison sur le fond (=?), mais tort sur la violence.
Je me suis permis de le contredire : s’ils ont raison sur le fond, ils n’ont pas tort sur leurs violence. Mais.
Le problème, c’est que leur fond était plein de contradictions ; donc, généralement sans fondement.
C’est pourquoi il aurait été convenable de leur en mettre plein la g. , un peu plus vite et un peu plus fort.