L’origine du monastère de Thiais remonte à celui de Boulogne-sur-Mer, fondé en 1636, fermé en 1792, mais restauré en 1818. Après les événements de la Révolution française, deux anciennes moniales du monastère de Boulogne-sur-Mer se retrouvent, en l’année 1809. Elles décident alors de chercher si d’autres Annonciades boulonnaises ne vivraient pas encore. Leur but : reprendre la vie commune et relever leur monastère. De deux, elles sont bientôt douze, dont une ancienne Annonciade du monastère de Rouen qui, ayant entendu parler de l’entreprise, a désiré se joindre à elles. Il faut, cependant, faire des concessions : en 1817, Louis XVIII ne donne l’autorisation de se constituer en communauté qu’aux religieuses qui travaillent à l’éducation des jeunes filles. Ainsi, en est-il en 1818, pour ces Annonciades de Boulogne. Elles concilient alors, durant tout le 19è siècle, la vie conventuelle, son grand office monastique et son lever de nuit, avec la charge d’un pensionnat. Au début du 20è siècle, en 1904, paraissent les Lois Combes, supprimant les établissements religieux qui exercent une activité d’enseignement. C’est l’exil en Angleterre, près de Douvres, pour la trentaine de moniales que compte le monastère de Boulogne-sur-Mer. Vingt années vont s’écouler. En 1922, un retour en France se dessine. Quatre sœurs du monastère anglais partent refonder en France. Après un bref passage dans la Sarthe, trois ans à Paris, la jeune fondation s’installe à Thiais en 1926. Dans la seconde moitié du 20è siècle, le monastère connaît un rayonnement certain, accueillant de nombreuses vocations, ce qui lui permet de fonder de nouvelles communautés et d’essaimer en Normandie (1975), dans les Alpes de Hautes-Provence (1980), dans le Berry (1988). En 2009, le monastère franchit une nouvelle étape : celle de fonder cette fois à l’étranger, en Pologne. Ainsi, modestement, le monastère de Thiais poursuit son chemin, à la lumière de la Vierge, l’Étoile de sa route.
Le monastère est un site chargé d’histoire. Cette propriété dans le quartier Grignon à Thiais a appartenu à la famille Panhard. C’est grâce à la générosité des descendants de l’industriel automobile et maire de Thiais que les moniales peuvent s’y installer en septembre 1946. Les derniers Panhard, Hippolyte et sa femme, ainsi que leur sœur ont proposé à l’ordre de la Vierge Marie, déjà dans la ville depuis vingt ans, de s’installer sur leurs terres de 5 ha. Malgré les ravages de la guerre, la porte d’entrée a été conservée tout comme la bâtisse. Mais les premiers propriétaires n’en sont pas moins fameux. Au XVIIe siècle, c’est la famille de Théophraste Renaudot, fondateur du premier journal français, « La Gazette », qui occupe ce domaine. Un pigeonnier qui a souffert des affres du temps, mais toujours debout, témoigne de ce lointain passé.
Aujourd’hui, rattrapées par la législation sur l’accueil du public, les 32 sœurs besoin de 2 millions d’euros pour démarrer des travaux, sinon elles devront fermer le monastère. Le monastère, qui n’est plus aux normes, doit être repensé. Pour éviter d’en arriver là et lancer le chantier, la communauté doit trouver 2,2 millions d’euros. Une somme astronomique que la vente de confitures —1 300 l’an dernier—, de biscuits faits maison, d’objets artisanaux et autres cadeaux de Noël, ne pourra couvrir.
Première urgence, la chapelle. Ce lieu de culte au plafond très bas et sans fondation n’est plus adapté. Alors, après études et avis d’architecte, la communauté a décidé de le reconstruire. Le permis a été déposé. Plus moderne, la nouvelle chapelle sera transférée dans l’actuelle clôture. Un cloître, digne de ce nom, l’accompagnera. Un parking sera aussi aménagé dans le vaste parc avec un accès pour le public.
Dans une deuxième phase, la partie hôtellerie doit aussi être rénovée. Chaque année, le monastère accueille de nombreux visiteurs. Beaucoup de rencontres s’y déroulent : le repas fraternel après la messe chrismale, les formations des séminaristes, des communiants, des scouts…
En dernier lieu, le monastère sera réaménagé. Les chambres, qui ne sont plus assez confortables pour les sœurs les plus âgées mais aussi les ateliers où se préparent les confitures, les biscuits, la papeterie…seront démolis. Un nouveau bâtiment sera construit avec des chambres médicalisées et une nouvelle infirmerie.