Voici des extraits d’un article de Côme de Prévigny, paru dans le dernier numéro de Renaissance catholique :
“Le jour de l’Épiphanie, Gérard Collomb et Anne Hidalgo, une grande partie des édiles parisiens et des autorités civiles de la capitale ont assisté à la messe d’installation du nouvel archevêque de Paris. Dans son prêche, le prélat a parlé de l’adoration des Mages devant l’enfant de la crèche et rappelé ces propos de saint Jean : « Il est venu parmi les siens, mais les siens ne l’ont pas reçu ». […] Si nos rois étaient sacrés à Reims et que la primatie des Gaules est installée à Lyon depuis un millénaire, si la capitale était le siège d’un simple évêché avant 1622, il n’en demeure pas moins que la charge parisienne conserve un rôle particulièrement symbolique pour le catholicisme français. Régulièrement consulté par les chefs d’État sur les questions religieuses, son détenteur est l’ordinaire des catholiques de rite oriental à travers le pays, membre de droit du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France et, depuis un siècle et demi, tous ses prédécesseurs sont devenus cardinaux. […]
Deux caractéristiques distinguent ce prélat d’autres ecclésiastiques français. Contrairement à bon nombre de ses confrères, il n’a pas immédiatement embrassé la prêtrise puisqu’il est entré au séminaire à l’approche de la quarantaine. Certains y verront une force car il a, de ce fait, une expérience dans un autre domaine, la médecine, qu’il a pratiqué pendant quinze ans. On pourrait cependant objecter qu’il n’a, par conséquent, pas les compétences d’un prêtre bénéficiant de trente ans ou quarante ans de sacerdoce. Sans doute, les desseins de Dieu évitent-ils les schémas tout faits. Le premier prêtre n’était-il pas charpentier pendant un bon moment ? Et ses premiers successeurs n’étaient-ils pas pêcheurs tandis que saint Jean a évangélisé alors qu’il était tout jeune adulte ?
Le nouvel archevêque a confié que, dans son enfance, sa mère était la seule personne pieuse de la famille avec lui. Il se trouvait donc amené à prier en cachette et à pratiquer de façon isolée. Cette protection maternelle n’est pas forcément anodine. Elle n’est peut-être pas sans lien avec celle dont il bénéficia pour son appel au sacerdoce puisqu’il a tenu à confier le fait qu’il l’avait reçu le jour d’une fête de la Vierge Marie. Cette croissance dans la foi, dans un milieu plus ou moins hostile, n’est pas sans rappeler l’itinéraire, sans doute plus périlleux, de Mgr Athanasius Schneider qui assistait à la messe en cachette avec sa famille au cœur de l’Union soviétique. Cette génération de clercs ayant grandi au cœur de terres chrétiennes tombées dans la persécution ou l’hostilité a donc été forgée à l’adversité plutôt qu’à la facilité. Peut-être atténuera-t-elle le conformisme qui a fait tant de torts aux épiscopats ces derniers temps ?
Enfin, il sera difficile aux contradicteurs de l’Église d’avancer que sa principale figure en France ne connaît pas ses contemporains. Né à Versailles, Michel Aupetit a, pendant quinze ans, reçu, ausculté, accompagné les patients dans son cabinet de généraliste à Colombes. Ancienne banlieue ouvrière des Hauts-de-Seine, cette ville populaire couvre une vaste étendue aux visages variés de pavillons et de grands ensembles, entre Argenteuil et Nanterre. Le brassage des populations s’y fait là plus qu’ailleurs. Aux anciens employés des industries en déclin ou du port de Gennevilliers ont succédé des familles ayant fraîchement foulé le sol français. Un quart de la population de Colombes est immigré. C’est dire si le profil de l’archevêque tranche avec celui de certains de ses prédécesseurs, le paysan aveyronnais Marty ou le notable vendéen Richard de La Vergne. […]
Si des lois sur la procréation assistée ou l’euthanasie doivent prochainement être discutées, Mgr Aupetit saura probablement présenter un argumentaire scientifique poussé et sans grandes concessions, comme il a eu l’occasion de le faire précédemment. Par ailleurs, il incarne un style pastoral classique au sein de l’épiscopat français. Son vocabulaire en est assez symptomatique. Il parle volontiers de « Notre Seigneur » et n’abuse pas des termes galvaudés « dialogue » ou « amour » tandis que ses premières interventions ont été marquées par l’importance de la vie intérieure, la sanctification des âmes et l’amour du sacerdoce.
[…] Au-delà de la charge curiale, l’archevêque de Paris devra mener le diocèse le plus en vue et le plus important de France, avec quatre évêques auxiliaires et cinq cents prêtres, même si la pratique religieuse ne cesse de s’effondrer (2 à 3 % des habitants de la capitale).
Les prédécesseurs de Mgr Aupetit étaient entrés au séminaire avant l’ouverture du concile Vatican II. NN.SS. Feltin, Veuillot et Marty y avaient participé et les abbés Lustiger et Vingt-Trois ont été amenés à l’appliquer dans les années 1960, 1970 et suivantes. C’est donc un homme d’une toute autre génération qui accède à l’archevêché de Paris puisqu’il a été ordonné en 1995, dans la dernière partie du pontificat de Jean-Paul II. Spécialiste des questions liées à la vie, il sera certainement attendu sur ces questions brûlantes au cours des prochaines années. Alors que vont être prochainement remplacés les tenants d’une ecclésiologie ancrée sur le Concile – Mgr Pontier à Marseille, Mgr Maillard à Bourges, Mgr Jordan à Reims ou Mgr Garnier à Cambrai – c’est donc un nouveau visage de l’épiscopat français qui semble poindre.”
Mgr Pontier restera ( hélas!) une année de plus à Marseille, le temps que se termine son mandat de président de la ( très inutile) CEF!
La CEF n’est pas inutile mais nocive.
Que fera Mgr Aupetit ? Il ne suffit pas de défendre la vie. Le premier devoir d’un évêque est d’être le gardien de la Foi Catholique et le défenseur de l’intégrité de la doctrine.
Quant aux prédécesseurs immédiats de Mgr Aupetit ils furent à la suite de Vatican II d’épouvantables destructeurs de la Foi catholique.
Le cardinal Marty, évêque soixante huitard, qui bénissait les casseurs de la basilique du Sacré Cœur et hurlait de haine contre les catholiques coupables d’assister à la Messe traditionnelle dans une église (St Nicolas du Chardonnet). Avec le cardinal Marty toutes les innovations les plus folles étaient permises mais la Tradition interdite et pourchassée.
Le cardinal Lustiger qui affirmait que les juifs ne devaient pas se convertir et que christianisme et judaïsme étaient équivalents.
Quant au cardinal Vingt Trois il ne fit absolument RIEN et brilla par sa nullité totale.
Encore une fois le plus important pour un évêque digne de sa fonction est de défendre la Foi catholique et de combattre l’hérésie.
Excellentes observations, cher Duffit Thierry et prions pour cet évêque de Paris (et les autres aussi) pour qu’il ait enfin le courage en paroles et en actes d’AUTORITÉ de rompre avec l’ “esprit du concile” revenu en force avec le gouvernement du pape François 1er (et lui inclus, je précise).
Oui, sauf qu’on a déjà vu Mgr Pontier à l’œuvre, lorsqu’il a déclaré (sic) que la PMA n’était pas le problème…..
Comme il sait que c’est le sujet le plus difficile à défendre tout en restant politiquement correct (c’est plus difficile de ce point de vue que la défense de la vie), il esquive tout particulièrement. Il ne parait nullement horrifié de voir se profiler une loi selon laquelle on pourra impunément faire advenir au monde des enfants conçus pour être sans père!!!!!!!
Si l’Eglise avec un grand E disait avec une solennité et une gravité maximales qu’elle a la certitude qu’agir ainsi, c’est tourner le dos au bien commun et à l’homme, le Président, qui souhaite faire passer ces réformes progressistes mais à condition que cela ne fasse quand même pas trop de remous dans le pays qu’il ne veut pas diviser trop profondément, hésiterait et finalement reculerait. A contrario , si l’Eglise ne met pas la barre à cette hauteur, on est assuré qu’il ira.
La responsabilité personnelle de nos hauts hiérarques ecclésiaux, et au prmier chef de Mgr Aupetit, est directement engagée.
Qu’ont-ils à craindre? Certes, il y aura des représailles. Mais à tout prendre quoi craindre de plus que l’avènement de ce monde sauvage?
La fiche bioéthique publiée par la CEF au sujet de la Pma est édifiante. Aucune condamnation.
A Dufit Thierry
Tout à fait d’ accord avec vous sur le fait que le premier devoir de l’évêque est de défendre la foi. Et Dieu sait qu’ après la triste succession des archevêques de Paris que vous évoquez, et aussi, et plus encore avec le pape actuel et le chapitre huit d’ Amoris laetitia hérétique, il y a de quoi faire!!!! Et malheureusement sans doute de quoi se méfier…Donc, bien d’accord avec vous de ce point de vue. .
Mais ce que je pense nécessaire d’ajouter, c’est que sur la défense de la vie aussi, et plus généralement sur la défense de l’homme face aux folies sociétales, il y a de quoi faire aussi, et en la matière aussi, il y a malheureusement de quoi se méfier. Guillaume nous le montre bien, et d’une manière qui fait froid dans le dos, à propos de l’attitude de Mgr Aupetit sur la PMA!
J’ajoute que défense de la foi et mise en garde vis-à-vis des folies sociétales, c’est un peu même combat. Car être pour la PMA quand on se dit catho, c’est une aberration, car c’est aller contre les lois naturelles voulues par le Créateur. Donc au titre de la défense de la foi aussi, Mgr Aupetit doit dénoncer, comme commettant une faute gravissime les catholiques, ou les journaux se disant catholiques, ou les mouvements qui se disent catholiques, qui se montrent favorables à une telle folie.
Et devant la société non catho aussi, bien sûr, il faut dénoncer de telles folies, au nom tout simplement de la dénonciation de la sauvagerie, car c’est une sauvagerie de mettre au monde un enfant programmé pour être privé de père. Devant la société, ce n’est peut-être pas directement la foi qu’il faut invoquer, mais il n’empêche que de celle-ci, l’archevêque a lieu de tirer une totale certitude, une totale conviction, sur le fait qu’une évolution vers la PMA serait un coup gravissime porté au bien commun et à l’homme. Et de cette certitude, de cette conviction sans faille, il a lieu de tirer une solennité et une gravité maximales données à ses prises de position, solennité et gravité seules propres, ainsi que le souligne justement Guillaume, à faire hésiter puis reculer le Président Macron..
Conclusion: la responsabilité de Mgr Aupetit est immense, tous azimuts, et sa foi a lieu de l’inspirer pour atteindre le niveau qui convient dans toutes les mises en garde. Que va-t-il faire?
A Guillaume
Merci de votre témoignage, vraiment inquiétant.
Si c’est ça, Mgr Aupetit est l’archevêque de Paris rêvé pour le président Macron .
Car il va rassurer les catholiques qui , spontanément, perçoivent plutôt la gravité de ces évolutions sociétales qui se préparent dessinent et auraient été prêts à se lever, mais qui, ayant confiance en Mgr Aupetit – car il a bonne réputation de départ auprès d’eux -, vont être rassérénés par son attitude finalement plutôt cool sur tout ça. Ils ne vont donc pas se battre, et l’affaire passera sans trop de heurts dans le pays exactement comme le président Macron l’espérait.
En cela, c’est l’hypothèse la pire. A moins que Mgr Aupetit se réveille, y compris sur la PMA, et mesure à quel point sa responsabilité personnelle est engagée, et cela d’autant plus, pour la raison qu’on vient d’indiquer, qu’il a au départ bonne réputation auprès de ceux qui auraient été prêts à défendre avec la force nécessaire les lois naturelles dont la transgression tourne le dos au bien commun et à l’homme.
Je suggère que nous prions très fort pour nos évêques et pour ceux qui vont être nommés prochainement.
Dieu vous garde
Merci à MOI d’avoir signalé l’aberration de la fiche de la CEF sur la PMA.Je m’y suis reporté et en effet, cela vaut le détour. J’y ai mos un commentaire que je reprends ici.
Face à la sauvagerie de concevoir un enfant programmé pour être privé de père, la fiche de la CEF se présente comme complètement cool, en mettant notamment tranquillement en parallèle ce point fondamental avec d’autres difficultés mises en avant par le CCNE et qui sont de pures fadaises.
Par exemple l’inégalité introduite entre les enfants sans père qui auront deux mères et ceux qui auront une seule mère!!!! La CEF explique doctement que cet argument ne vaut pas complètement…Ainsi elle se meut . tranquillement au milieu de toutes ces folies, au lieu de marquer solennellement et gravement qu’on est avec tout ça en pleine folie et en pleine sauvagerie..
C’est de sa part une énormité de stupidité et/ou d’indifférence coupable. Entre les deux, il est difficile de départager, ce qui fait qu’il est difficile de juger moralement, ce qui d’ailleurs n’est pas chrétien, mais une chose est sûre, c’est que le résultat est catastrophique. Il nous mène tout droit à l’aboutissement de ce projet de PMA sans père qui est totale sauvagerie.
L’aberration du comportement de la CEF est à HURLER!!!!!!!
Merci à MOI pour son signalement et à Jean pour son commentaire sur la fiche incroyable de la CEF à propos de la PMA sans père, qui apparaît de manière stupéfiante en phase avec l’indifférence manifestée par Mgr Aupetit sur cette question pourtant si grave.
J’avoue que je ne comprends absolument pas ce que ces hauts responsables ecclésiaux peuvent avoir en tête en la matière. Ne voient-ils pas que le projet qui se prépare ainsi est un projet d’une sauvagerie inouïe? Comment pourraient-ils ne pas le voir? Et s’ils le voient, comment peuvent-ils afficher une attitude aussi sereine, en cela aussi en symbiose avec l’attitude de tous ceux qui nous préparent ces infamies en l’habillant d’un docte débat public.
Quand même, quand quelque chose est d’une sauvagerie insoutenable, est-il convenable de débattre doctement et sereinement pour savoir si on peut y aller, et tous ensemble dans un climat apaisé?
Franchement, honnêtement (ce n’est pas du tout de ma part un effet polémique que je recherche en disant cela), sincèrement, je ne comprends absolument pas ce que nos hiérarques ecclésiaux ont dans la tête.
Ou alors, c’est tout simplement qu’ils refusent le martyre?
Mais même cela ne me parait pas pouvoir donner l’explication, car dans le nombre, on devrait quand même en trouver quelques-uns prêts au martyre (surtout qu’aujourd’hui le martyre ne va pas tout à fait comme autrefois jusqu’au bûcher).
Alors QUOI, QUOI, QUOI, QUOI? Si quelqu’un pense avoir une réponse possible, vraiment je suis preneur.